Lettre au Président de la République

Monsieur le Président de la République,

Mohamed Cheikh GHAZOUANI, c’est encore pour moi un honneur de m’adresser à votre haute bienveillance pour la deuxième fois au sujet des injustices dont mon organisation (CLTM) et moi-même avions été victimes pendant la décennie de votre prédécesseur, que nous continuons à en vivre.

Monsieur le Président, je suis comme beaucoup d’autres mauritaniens qui ont fondé, grand espoir sur votre arrivée au pouvoir, espérant que cela conduirait à un changement porteur de justice, d’égalité, de progrès social, de restauration des valeurs morales et spirituelles ainsi que la promotion des libertés et du respect de la dignité humaine, choses auxquelles j´y suis profondément attaché.

 

Ce rêve qui m’a hanté et qui est, pourtant légitime s’est très vite brisé, laissant place aux désespoirs et aux désarrois.

Aujourd’hui, presque deux ans après votre prise du pouvoir, les choses se fritent et glissent vers l’incertitude brisant encore chez-moi cette lueur d’espoir qui jaillissait et qui légitimait mon rêve de voir résolus les problèmes d’injustices multiples dont mon organisation et moi-même avions été victimes, mais également les problèmes cruciaux de ce pays notamment les questions nationales sensibles.

Face à cette situation perplexe :

J’ai adressé plusieurs lettres aux personnalités de la sommité de l’Etat pour demander justice et la réparation de ces injustices qui depuis une décennie nous frappent sans motifs ni raisons mais en vain, et ce en dépit des multiples démarches.

Dans ce cadre, j’ai saisi par écrit le Ministre de tutelle, celui de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration,

J’ai saisi par écrit le Premier Ministre Ould Cheikh Sidiya et avant lui le Premier Ministre Ould Béchir,

J’ai demandé leurs audiences qui m’ont été accordées, j’ai exposé ma situation objet de mes correspondances mais, sans aucune suite ;

Après une année d’observation et d’attente d’une réponse quelconque, j’ai demandé votre audience, là aussi il apparaît que vous avez de réserve forcenée pour me recevoir, ce qui m’a conduit à vous saisir officiellement par écrit, voir lettre réf. 55/2020 en date du 28 avril 2020 ; dans laquelle je vous ai exposé toute cette situation d’injustices et ce en ma qualité du secrétaire général de la CLTM, là encore, c’est le mutisme total et l’indifférence qui certes expliquent beaucoup de choses.

Je vous ai saisi, espérant obtenir auprès de votre haute bienveillance le redressement de ce tort et la réparation de ces injustices afin que nous puissions jouir de nos droits et de la protection contre l’arbitraire et les abus.

 

Monsieur le Président,

Je viens par la présente, vous rappeler certaines des questions sujettes de mes précédentes lettres pour mémoire. Il s’agit entre autres de :

1.      Suspension des subventions publiques de la CLTM, celles accordées par l’Etat et la CNSS aux organisations syndicales en 2019 ;

2.      Suspension de la représentation CLTM par ma personne en tant que son premier responsable, suspendu du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), pendant 6ans, privé de mes salaires injustement par une note d’un ministre haineux et nourri de mépris, alors que je suis nommé par un décret et c’est un siège qui revient de droit à mon organisation ;

3.      Suspension depuis 2016 du Conseil d’Administration de la CNSS alors que c’est un siège qui revient de droit à mon organisation ;

4.      Exclusion arbitraire du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) depuis 2019.

 

En plus de cela d’autres choses abjectes et énigmatiques très graves qu’on nous a fait subir dont les objectifs sont restés inexpliqués pour l’opinion nationale, peut être que l’histoire l’exhibera un jour.

 

Monsieur le Président,

Tout cela sans aucune raison sauf que mon organisation et moi-même défendons des idéaux, des principes et des positions que nous jugeons être justes, c’est aussi parce que nous luttons pour des causes que nous estimons être des causes justes et que nous luttons contre les injustices, l’arbitraire, lesquelles sont fortement encrées dans les pratiques du système politique instauré.

 

C’est certainement aussi parce que nous dénonçons sans ambages ces mêmes pratiques de violation des droits.

Lesquelles des pratiques, érigées en un système politique et d’idéologie étroite et machiavélique qui incarne, l’exclusion, l’esclavage, le mépris et la discrimination systématique à outrance.

 

Monsieur le Président,

On espérait parvenir avec vous à des rapports apaisés, voir même une collaboration loyale en vue d’une autre Mauritanie, une Mauritanie de fraternité, de justice, d’égalité et de respect de la dignité humaine, dans un État de droit respectueux des principes fondamentaux de l’homme, État de citoyenneté loin de l’exclusion et de la discrimination mais, malheureusement les issues sont restées hermétiquement fermées de chez vous.

Oui, Monsieur le Président,

Aujourd’hui, après presque deux ans de votre pouvoir, je me trouve carrément déboussolé, mais aussi inquiet pour le devenir de notre cher pays, lequel se trouve au bord du gouffre. Une situation qui pèse lourdement sur les esprits, les pensées et les consciences des mauritaniens et qui fait plonger le pays dans l’inertie et l’enlisement morbide, qui conduit à coup sûr vers le chaos.

 

Devant cet état de choses et malgré le désespoir qui me guette, je rêve encore d’un avenir porteur d’espoir vers lequel convergeront tous les mauritaniens dans un souci de renforcer la cohésion et l’unité nationale de notre peuple par la conjugaison de nos efforts, tous ensemble pour le développement harmonieux du pays en vue du progrès social dans un climat de sérénité et de respect des droits.

 

Enfin Monsieur le Président,

Permettez-moi en ce mois bénie du ramadan, de vous exprimer à vous et au peuple mauritanien mes meilleurs souhaits de bonheur, de paix, de prospérité et de succès au sein d’une Mauritanie unie, forte et prospère où vivre ensemble dans le respect réciproque nous agrée tous et nous y adhérons tous sans répugnance ni regret.

 

Voilà, Monsieur le Président, ce auquel je rêve et j’axe mon militantisme.

 

 

Le Secrétaire Général

SAMORY OULD BEYE