«Notre marche était pacifique, conforme à la loi et à la Constitution, qui garantissent la liberté d’expression», s’est insurgé Dia Alassane.
«Nous voulons exprimer notre deuil, réclamer nos droits à la justice et aux réparations». Les manifestants réclamaient aussi l’abrogation de la loi d’amnistie adoptée en 1993, qui protège les auteurs présumés des crimes commis pendant deux ans de conflit entre les Mauritaniens noirs et les Maures arabes et berbères.
«Il faut mettre fin à l’impunité et permettre aux Mauritaniens de se retrouver et de réfléchir sur la manière de vivre ensemble», a souligné Dia Alassane.
L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a gouverné entre 2008 et 2019, a présenté ses excuses pour les événements de 1989-1991, mais de nombreux groupes de défense des droits de l’Homme continuent d’exiger que les responsables rendent des comptes.
Entre 1989 et 1991, plusieurs dizaines de milliers de Mauritaniens noirs avaient dû fuir ou avaient été chassés de leur pays après un déchaînement de violences interethniques, sous le régime de l’ancien président Maaouiya Ould Taya (1984-2005). Ils s’étaient réfugiés au Sénégal et au Mali voisins. Accusés de tentative de coup d’Etat, 28 militaires noirs avaient été exécutés par pendaison le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l’indépendance.
Les personnes interpellées samedi défilaient pour leur rendre hommage.
Vaste pays désertique à la charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, la Mauritanie est peuplée de trois millions d’habitants aux origines diverses: Maures blancs et noirs, Noirs ayant leurs racines en Afrique subsaharienne.
Par Le Figaro avec AFP
Source : Le Figaro (France)