L’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle a organisé, le samedi passé, un atelier sur le thème : renforcement de l’unité nationale et l’éradication des séquelles de l’esclavage. Une rencontre qui a permis à la direction et aux cadres du parti de débattre, une fois de plus de cette question devenue récurrente depuis des années. On en parle mais au bout, presque rien. Pas de réelle volonté politique de régler cette question. Que de velléités ! Osons espérer que pour cette fois ça, un pas sera franchi, on sortir des chantiers battus avec des propositions concrètes au gouvernement. Quelques lueurs d’espoir sont perceptibles et l’UPR semble saisir cette opportunité pour franchir le Rubicon.
Parmi les nombreuses interventions, celles du vice-président Med Yahya Horma a attiré l’attention des participants et observateurs. L’homme connaît la question et croit dans son mot court, mais perspicace que pour régler cette question, il faudrait dépasser les débats qui au lieu de nous faire avancer, nous font reculer. En effet, l’UPR et les autres avaient partis politiques de la majorité et de l’opposition ont tous eu à organiser des séminaires, des conférences-débats, des symposiums autour de cette question. Et le fondateur de l’UPR, l’ancien président Mohamd Ould Abdel Aziz avait justement, dans le cadre du passif humanitaire présidé la prière des absents à Kaédi, le 25 mars 2009. A cette occasion, il a reconnu le tort fait à une partie de mauritaniens, les négroafricains, en l’occurrence, avant de demander le pardon au nom de la nation et de décréter une journée de réconciliation nationale et de distribuer quelques prébendes aux veuves et rescapés militaires des années dites de braises (89 -91). On connaît la suite, le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, fortement contesté par l’opposition et des partenaires aux développement avait dans son viseur la présidentielle de juillet 2009 ; il cherchait à asseoir son pouvoir. Quelques 11 ans après, les victimes de ses exactions continuent à revendiquer le devoir de vérité et à parler de discours démagogique. Ould Abdel Aziz, après avoir criminalisé l’esclavage, s’est ensuite fendue, en février 2019, une marche contre tous les discours haineux visant à saper les fondements de l’unité nationale avant de rebaptiser l’avenue Gamal Abdel Nacer, avenue de l’unité nationale.
Les victimes du passif humanitaire et des séquelles de l’esclavage eux, n’ont pas fini de réclamer plus de droits politiques, économiques et sociaux. C’est le titre du Manifeste des Haratines qui répond en écho à un autre manifeste, celui du négro mauritanien opprimé de 1986.
Comme on le dit, tous ces évènements se sont déroulés sous les yeux ce responsable de l’UPR et fort de cela qu’il a estimé que pour aller de l’avant, il faudrait trouver un consensus autour d’une plate-forme de convergence entre les acteurs politiques du pays, parce qu’on ne peut, chacun dans son petit coin continuer à tirer la couverture de son côté. Cette plate-forme de convergence doit permettre de recueillir l’ensemble des problèmes du pays en vue d’en débattre sans passion et sans parti pris pour avancer. La discrimination positive dont on parle ne peut prospérer sans l’implication des principaux intéressés. Par ailleurs, si quelques solutions ont été apportées à la question du passif humanitaire, force est de reconnaître que des efforts restent à réaliser, lesquels doivent être effectués dans le cadre d’un état centralisé, un état véritablement démocratique, seul gage de l’égalité et de la justice. Au cours de cet atelier, les cadres de l’UPR ont prêché pour une Mauritanie unie et fraternelle, dans le respect des uns et des autres.
Les symboles du Sg
Dans son intervention à la clôture de l’atelier de l’UPR sur le renforcement de l’unité nationale, le secrétaire général de ce parti s’est évertué à démontrer que la Mauritanie n’est ni blanche, ni noire, elle est noire et blanche. Pour illustrer son assertion, il a renvoyé l’auditoire à l’histoire de la Mauritanie : nos ancêtres ont créé des alliances et ont résisté ensemble contre la colonisation parce qu’ils savaient qu’ils étaient condamnés à vivre ensemble. Et justement pour vivre ensemble, il faut des concessions mutuelles et éviter surtout des frustrations, sources de tensions et de conflits ; nos ancêtres ont su éviter cela alors qu’ils vivaient dans des conditions climatiques et économiques difficiles, contrairement à nous, aujourd’hui ; notre pays recèle d’immenses potentialités dont l’exploitation la gestion judicieuses peuvent profiter à l’ensemble de ses fils, sans exclusive.
Pour le Sg, notre parti étant à l’avant-garde des questions nationales doit faire des propositions au gouvernement dans le choix des hommes et femmes pour des postes de responsabilités, ce faisant, on aura évité des frustrations inutiles. La Mauritanie est un pays fragile, et par conséquent, nous devons éviter qu’il ne tombe car comme on canari, il pourra se fracasser en mille morceaux ou tomber aux mains de ses ennemis. C’est notre défi majeur et l’UPR, bras séculier du gouvernement ne ménagera aucun effort pour éviter de telles menaces.
Espoir
Espérons que ce principal parti de la majorité présidentielle qui vient de poser quelques jalons importants dans le renforcement de cette unité nationale qui traine le passif humanitaire et l’esclavage et ses séquelles ne prêchera dans le désert comme toujours !
Le président Ghazwani avait suscité l’espoir en affirmant dans son discours d’investiture du 1er mars au stade Cheikh Boydia qu’il allait s’atteler à restaurer dans leur droit tous ceux qui sont victimes d’injustice. Si aujourd’hui certains mauritaniens en ont profité, d’autres attendent.
Pierre de Samba Thiam dans le jardin
LE PRÉSIDENT SAMBA THIAM REVIENT À LA CHARGE !
‘’Ils’’ se proposent, disent-ils, de ‘’corriger les dysfonctionnement du Système Educatif à travers une réforme qui introduirait le Français en 2eme année du Fondamental ‘’, voilà ce qui ressort du Journal parlé hier de 21h30 . Il s’y décèle les mêmes motivations obscures, partisanes, qui avaient conduit à la réforme scélérate de 1999, dont les effets désastreux se poursuivent encore … Par ces mesurettes (Sooninke ou pulaar à l’Assemblée ou pour des magistrats ou encore pour une poignée de mauresques volontaires) et par l’ajustement du programme visé , on cherche , en réalité, à réduire nos langues nationales pulaar sooninke et wolof au rang de langues folkloriques sans plus ! Pour amuser la galerie …
Il n’en est pas question !
Je vois tristement se dessiner une Ecole à deux vitesses, ce qui m’amène à tirer la sonnette d’alarme une fois de plus, et à inviter tous les patriotes sincères à en faire autant ; on cherche à renforcer l’enracinement des uns dans leur culture et à œuvrer à l’abêtissement des autres par l’imposition de deux langues étrangères à leurs enfants ; renforcement de l’identité des uns, négation de l’identité des autres…Drôle de manière de construire une Ecole republicaine , drôle ‘’ de manière de renforcer l’Unité nationale’’ , drôle de manière de ‘’préserver « notre » Identité ‘’!
Soit dit en passant , on ne confectionne pas une Réforme scolaire comme on rapièce un boubou mouride… Programmes et curricula doivent découler d’une vision globale , non fragmentée, d’une politique culturelle clairement déclinée -ici absente- ; vision manifestement inexistante chez nos dirigeants …
Samba Thiam.
Président des FPC