Face à la forfaiture, un seul mot d’ordre : la désobéissance civile, a déclaré m’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, ce dimanche 20 septembre, en conclusion d’une réunion des principaux partis de l’opposition à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Nous sommes ici pour exprimer notre farouche opposition à cette violation de la Constitution, a insisté M. Bédié, sans donner davantage de détails. L’opposition n’a pas appelé à un boycott du scrutin présidentiel, une hypothèse qui avait été évoquée.
Une situation tendue
La situation politique est tendue en Côte d’Ivoire à un peu plus d’un mois de la présidentielle. La crainte de violences meurtrières est forte, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3 000 morts.
Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat et des échauffourées ont eu lieu mardi dans plusieurs localités après l’annonce du Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus pour le scrutin.
Seules quatre des 44 candidatures déposées ont été retenues par le Conseil : celles du président Ouattara et de trois opposants, dont l’ex-président Bédié (1993-1999).
Le revirement de Ouattara
Élu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara avait annoncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La loi ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l’opposition.
Ouest-France avec AFP