Cette nouvelle interpellation, la seconde du genre pour l’ancien président par les limiers de la DGSN et sa structure de lutte contre les crimes économiques intervient moins de 48 heures après sa mise en liberté, décidée à la suite de l’expiration du délai légal de sa garde à vue renouvelée deux fois.
On note aussi qu’avant cette interpellation, la police anti-corruption a auditionné le gendre du président Ould Emsabou qui est encore d’ailleurs dans les murs de la DGSN où son interrogatoire se poursuit. Aussi au moins deux hommes d’affaires proches du l’ex-président ont été interpellés ce mardi ceci en plus de la femme du président du patronat Ould Cheikh Ahmed.
Dans ce même cadre, l’ex-ministre des affaires étrangères M. Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, qui ne cache pas ses liaisons avec l’ex-président a été aussi interpellé ce mardi 25 août afin de répondre aux questions des enquêteurs de la DGSN.
Rappelons que le pôle des avocats composé de près de 60 avocats qui s’est constitué partie civile pour défendre les intérêts de l’état a estimé ce mardi que la controverse à propos de l’immunité de l’ancien président, mise en avant par ses avocats en se référant à l’article 93 de la constitution, est d’avance tranchée, car l’immunité se perd dès l’achèvement de son mandat.
Lors d’une conférence de presse tenue le même jour, ce groupe d’avocats a précisé que l’immunité n’est pas liée à la personne du président mais à sa fonction, et que la possibilité de l’attaquer en justice, à la fin de son mandat, est absolument recevable.
Les avocats se sont étonnés du refus de l’ancien président de se soumettre au processus de l’enquête préliminaire, ayant eu la possibilité de prouver son innocence qu’il soutient, rappelant que le législateur mauritanien avait offert des garanties particulières pour ceux qui sont suspectés d’avoir commis des crimes économiques en constituant deux pôles pour l’accusation et l’enquête.
Les avocats ont salué l’intérêt porté par le parquet général aux délais de la garde à vue, en émettant l’espoir d’une rupture avec les anciennes pratiques dans ce domaine essentiel des libertés.
Le pôle révèle que l’état, représenté par le ministère des finances, a décidé de consolider sa défense par une équipe d’avocats, une mission que cette équipe a accepté loin des positions et des controverses, conformément à l’éthique de la profession d’avocat.
Le bâtonnier de l’ordre national des avocats, Me Brahim O. Ebety, a dit que l’état mauritanien a décidé de s’attacher les services de 60 avocats pour défendre ses intérêts dans le processus judiciaire en cours relatif à des présomptions de corruption au cours de la dernière décennie.
Ce groupe d’avocats, selon le bâtonnier, se constitue partie civile au nom de l’état mauritanien dans le processus en cours.
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Source : Nord Info (Mauritanie)