Nous limitant seulement aux faits donnés par le journaliste, auteur de ce texte, nous avons coupé la partie qui concerne ses positions personnelles… Chronologie de la soirée en 19 points !
« 1- À 16h30, Aziz a été appelé par la police, qui lui a demandé de l’accompagner à la DGSN, mais il a refusé catégoriquement et a coupé l’appel téléphonique.
2- Avant cela, plusieurs voitures à immatriculation civile appartenant à la police s’étaient dirigées au domicile de l’homme, peut-être pour l’empêcher de partir.
3- À 16h45, deux voitures de police transportant des officiers de la police des crimes économiques et financiers (ainsi que des officiers et recrues des forces d’élite de la brigade antiterroriste) sont arrivées sur les lieux.
4- Le gardien de la résidence de l’ancien président a dit à la police qu’il n’était pas autorisé à leur ouvrir la porte, et qu’ils doivent préalablement appeler le maître de céans pour pouvoir entrer. Un officier a répondu: “Nous ne sommes pas venus ici pour vous demander l’accès. Ouvrez la porte ou nous entrerons par effraction. La loi nous permet de le faire”.
5- Soudain, Aziz apparaît derrière le portier et lui ordonne d’ouvrir le portail (il semble qu’il avait suivi la situation sur les caméras de surveillance).
6- L’officier a dit à l’ancien président: “Nous avons un ordre de vous convoquer pour enquête à la DGSN”. Aziz demande à voir le document. L’officier lui en donne un exemplaire original.
7 – Le commandement est rédigé en arabe. Il a donc fallu quelques minutes à Aziz pour le lire.
À la suite de quoi, Aziz remet le papier à l’officier en disant: “Je n’ai rien compris à cela, mais qu’importe. Vous voulez que j’aille avec vous, je le ferai, mais à condition que mon avocat personnel, Maître Mohamed Ould Ichidou, vienne avec moi”.
8- Réponse de l’officier: “Il s’agit d’une enquête policière, pas d’une enquête du Parquet ou d’un juge d’instruction, venez avec nous, s’il vous plaît”.
9- Aziz hésite un peu, puis décide de les accompagner, et demande à monter dans sa voiture personnelle avec son chauffeur.
10- L’officier passe un court appel de téléphone, puis permet à Aziz de les suivre dans sa voiture. 11- Aziz prend place à côté de son chauffeur tandis que trois policiers s’installent sur les sièges arrière. Et le cortège se dirigé vers la DGSN.
12- Lorsqu’ils entrent dans l’enceinte de la DGSN, l’officier récupère tous les téléphones d’Aziz. Ce dernier est mené dans une salle d’enquête au deuxième étage.
13- Aziz réitère sa demande à se faire assister par son avocat, mais les policiers renouvellent leur argumentation précédente.
14- Aziz est surpris par le fait que ceux les enquêteurs soient des officiers du renseignement (Sécurité de l’État) et non des officiers de la Brigade des crimes économiques et financiers. 15- Le but semble évident: que l’homme prenne conscience de la gravité de la situation et en prenne toute la mesure.
16 – Lorsque l’enquête prend une dimension de sécurité, alors que l’on s’attendait à une enquête sur des crimes de détournement de fonds ou de corruption, cela suffit à donner une idée que le temps n’est pas élucubrations, aux vaines esquives et à du triomphalisme épique.
17- Cela ne signifie pas pour autant, l’annulation des accusations de corruption contre l’homme, mais cela signifie uniquement ce qui est mentionné dans les deux paragraphes ci-dessus.
18- L’enquête pénale a commencé sur le plan de la sécurité et se terminera également sur le pénal, sans oublier les dimensions financière et économique.
19- Après 4 heures complètes d’interrogatoire intense ininterrompu, sauf une brève pause pour effectuer la prière du maghrib, Aziz a été transféré à l’école de police, où une autre équipe d’enquête le conduira probablement, dont les membres auront passé toute la journée à dormir et à se reposer en attendant une longue nuit d’interrogatoire”.