A l’origine de cette audition, des présomptions de corruption contenues dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire qui s’était intéressée à certains dossiers économiques lors de la présidence de l’ancien chef de l’état, élargie par la suite à d’autres dossiers.
Les 6 premières heures de la présence de l’ancien président à la sûreté ont été jalonnées par différents évènements, malgré la rareté des informations en provenance des locaux de la police et les contradictions quant à son arrestation probable ou sa mise en résidence surveillée.
Des sources proches de l’enquête ont affirmé à Sahara Medias que l’ancien président avait refusé, dans un premier temps, de collaborer avec les enquêteurs, pour se rétracter, deux heures plus tard et répondre aux questions qui lui ont été posées.
Les évènements ont commencé à 16 heures quand des éléments de la police sont arrivés au domicile de l’ancien président pour lui notifier une convocation de la direction générale de la sûreté nationale fixée à 17h30.
Il était, à ce moment, en compagnie de l’ancien ministre des affaires étrangères, Isselkou O. Ahmed Izidbih, également ancien directeur de cabinet de Mohamed O. Abdel Aziz.
Ould Abdel Aziz s’est ensuite rendu, à l’heure fixée, à bord de son véhicule personnel, conduit par son chauffeur personnel qui repartira à pied, une fois son employeur introduit dans les locaux de la police et son identité vérifiée.
L’ancien chef de l’état s’est ensuite retrouvé devant 5 officiers de la police qui lui ont notifié les raisons de cette convocation, consécutive à des dossiers dans lesquels son nom a été cité, dans le cadre d’un rapport élaboré par une commission parlementaire et transmis au ministère de la justice, puis au parquet général pour faire des enquêtes.
Ils lui ont également notifié qu’il que cette convocation a trait à d’autres dossiers rassemblés récemment par la sûreté le concernant personnellement et relatifs à la « sûreté de l’état. »
C’est ainsi que l’interrogatoire de l’ancien président a pris deux chemins, le premier lié à l’enquête parlementaire publié à la fin du mois juillet dernier, le second relatif à des données et autres dossiers rassemblés par la sûreté après l’interrogatoire d’un notaire la semaine dernière et diverses enquêtes secrètes.
Selon nos sources, ould Abdel Aziz avait refusé, dans un premier temps, de collaborer avec les enquêteurs, prétextant qu’en sa qualité d’ancien président, il ne pouvait faire l’objet d’enquête que de la part de la haute cour de justice.
Après près de deux heures de tergiversations avec les enquêteurs, l’ancien président a commencé à répondre à leurs questions qui ne concernaient que les dossiers rassemblés par la sûreté et qui n’avaient aucun lien avec le rapport de la commission d’enquête parlementaire.
A l’arrivée de l’ancien président à la direction générale de la sûreté nationale, la police a mis en place un important dispositif sécuritaire dans les abords des locaux.
Certains proches et soutiens de l’ancien chef de l’état ont tenté de se rassembler sur l’avenue, située en face de la direction générale de la sûreté, ce que les forces de police ont calmement empêché.
Ils ont ensuite décidé de se rendre au domicile de l’ancien président, situé au Ksar, selon le reporter de Sahara Medias.
Le reporter de Sahara Medias a ensuite recensé des dizaines de soutiens de l’ancien président rassemblés devant son domicile, scandant des slogans de soutien à l’homme, tandis que d’autres passants leur opposaient des slogans qui lui sont hostiles.
Alors que ces soutiens attendaient le retour de l’ancien président de la direction générale de la sûreté, arrivait l’un de ses plus fermes soutiens, Isselkou O. Izidbih, salué par des you-yous et des mots de reconnaissance pour sa position politique et son soutien à Mohamed O. Abdel Aziz.
A l’intérieur de la résidence de l’ancien chef de l’état se trouvait un autre fidèle du président, non moins bien accueilli, lui aussi, par des dizaines de femmes fortement engagées en faveur de l’ancien président.
Ould Izidbih avait publié un communiqué qualifiant la convocation de l’ancien président « d’enlèvement perpétré par la police politique, un précédent dangereux, le premier du genre dans le pays et même dans la sous-région » exigeant sa libération immédiate.
Alors que l’ancien président était à la direction générale de la sûreté depuis 3 heures, les avocats chargés de le défendre, avec à leur tête Me Mohameden O. Ichidou, tenaient une conférence de presse au cours de laquelle ils ont déclaré que leur client « était détenu en dehors de la loi » et qu’ils ont été empêchés de l’assister lors de son interrogatoire.
L‘équipe chargée de la défense d l’ancien président constituée d’un certain nombre d’avocats, a demandé aux autorités judicaires de respecter les procédures et les règles, réaffirmant leur attachement à tous les droits de leur client, dont notamment la présence de ses avocats lors de son interrogatoire et au cours de l’enquête.
Le communiqué lu devant la presse par Me Ichidou avait commencé par des détails relatifs à la réception de la convocation de la part de l’ancien président et l’orateur a tenu à chaque fois, en prononçant le nom de Mohamed O. Abdel Aziz de le faire précéder du titre « son excellence l’ancien président de la république ».
Les avocats ont démenti que les véhicules, récemment découverts dans différents hangars, soient la propriété de l’ancien chef de l’état.
Source : Sahara Médias (Mauritanie)