Il est notamment cité dans des affaires de détournement présumés de biens publics. Des allégations aux quelles il n’a pas encore publiquement réagi.
L’audition de l’ex-chef de l’Etat mauritanien a eu lieu au siège de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), selon son conseil qui ajoute qu’Aziz a été placé en garde à vue.
Son avocat, Me Takioullah Idda affirme qu’il a été empêché d’assister son client.
Que dit son avocat
Contactées par la BBC, les autorités n’ont pas souhaité réagir au propos de l’avocat d’Aziz ni commenté ce qu’il se passe.
« URGENT URGENT!
À titre d’AVOCAT, je suis privé d’assister mon client, son Excellence Monsieur Mohamed Abdelaziz, durant l’enquête policière dont il fait l’objet actuellement!
Maître Takioullah Eidda, procureur de son excellence Monsieur Mohamed Ould Abdelaziz, ancien Président de la République. »
Commission d’enquête
Une commission parlementaire, chargée en janvier de faire la lumière sur plusieurs dossiers pendant ses années à la tête
de l’Etat, a transmis début août son rapport à la justice mauritanienne. Après une enquête préliminaire, une instruction peut éventuellement être ouverte.
Parmi les dossiers étudiés par la commission parlementaire figurent la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État à Nouakchott, la liquidation d’une société publique qui assurait l’approvisionnement en denrées alimentaires ou encore les activités d’une société chinoise de pêche, Pully Hong Dong, selon des sources parlementaires.
L’ex-président Aziz avait ignoré début juillet une convocation de la commission parlementaire.
Les députés ont ensuite voté fin juillet une loi instituant une Haute cour de justice, compétente pour juger le chef de l’Etat et les ministres en cas de « haute trahison ».
Des ministres écartés
Le nouveau chef de l’Etat a dans la foulée procédé à un remaniement ministériel, écartant quatre ministres, dont le chef du gouvernement Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, afin de leur « laisser le temps dont ils auront besoin pour prouver leur innocence », rapporte l’AFP qui cite le secrétaire général de la présidence, Adama Bocar Soko.
Mohamed Ould Abdel Aziz avait pris le pouvoir par un coup d’Etat militaire en 2008, puis remporté la présidentielle en 2009, suivie d’une autre en 2014.
L’actuel président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui lui a succédé en août 2019,a été son chef de cabinet et ministre de la Défense.