Réagissant au scandale de la BCM et à une série de cambriolages d’institutions étatiques Oumar Yali n’y va pas de main morte. L’ancien ministre de l’hydraulique et de l’énergie sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi a déclaré, ce jeudi 9 juillet,au cours d’une conférence de presse qu’’ici, chez nous, en Mauritanie, nous avons
été et de longue date, habitués aux opérations frauduleuses de toutes catégories et de toutes envergures, à l’escroquerie la plus voyante, à la malversation, au mensonge, aux discours, aux soutiens et applaudissements de laudateurs et prédateurs qui, par leurs attitudes
gauches vis à vis de l’intérêt supérieur de l’Etat et des citoyens, conduisent irrémédiablement, et directement aussi bien la Mauritanie que son peuple à la grande catastrophe.
Mais heureusement, nous n’avons jamais connu un scandale dans le domaine, un scandale d’une gravité telle que celui de la BCM. En effet, la portée de ce scandale va au-delà de nos frontières nationales’’, a indiqué le président du parti Radical pour une Action Globale (RAG), non autorisé.
Reprenant l’avis de certains grands connaisseurs du domaine des finances et de l’économie, Oumar Ould Yali estime que ‘’ce scandale pourrait avoir des répercussions extrêmement graves sur la renommée de notre Banque Centrale, des répercussions négatives sur notre monnaie, sur les rapports monétaires de notre pays avec le monde extérieur et sur la crédibilité du système monétaire mauritanien’’. Pour Oumar Ould Yali, ‘’ il revient aux citoyens que préoccupe la Mauritanie, aux citoyens, femmes et hommes, jeunes et vieux épris d’une Mauritanie juste, égalitaire, digne, unitaire, et vivable d’être plus vigilants afin que le pays ne sombre définitivement dans la catastrophe qui le guette par ces temps que nous vivons actuellement’’.
Co-animateur, le président de IRA Mauritanie a résumé son propos ‘’en une injonction unique : l’heure impose d’oser la rupture, pour survivre, en paix’’.
L’objectif vital requiert d’abord la sincérité à l’application du droit, la réhabilitation de la justice, le nettoyage de la corporation des magistrats et l’avènement d’une transparence, tous azimuts. Ainsi quand tout semble perdu, un pouvoir légitime ou ambitieux de l’être gagne la confiance des gouvernés ou s’expose à l’insurrection. Or, à présent nos compatriotes ne croient plus à leurs dirigeants et regardent l’ensemble de l’élite, avec suspicion et impatience.
L’ampleur du défi exige une concertation nationale sur le devenir du pays, débat dont nul thématique ou acteur ne devrait s’exclure. Cette refondation, notre Parti radical pour une refondation globale (Rag), ne cesse de la réclamer, depuis longtemps, comme d’autres organisations interdites’’.
Pour le leader abolitionniste, ‘’aujourd’hui, le Président de la République et le Parlement ne sauraient éluder ni différer davantage l’instant de vérité, qui est le temps des réformes, à la racine et
vite. Il lui appartient de prendre la population à témoin, d’en susciter la confiance puis le concours, sur la base d’un inventaire franc, qui n’esquive les fautes, les insuffisances, les erreurs,
encore moins les crimes. Le moment est venu de reconnaître, juger, présenter des excuses, réparer ; la part symbolique de l’exercice concerne, d’abord, les protagonistes actuels de la faillite. A force d’amnisties dénuées de raison juridique et de consensus, nous avons
appris à banaliser le vol, l’usage de faux, les nominations pour faire plaisir, toujours aux mêmes. Je reviens, ici, sur la nécessité d’abroger la loi scélérate du 14 juin 1993, qui insulte la mémoire et
le sentiment d’une composante de la communauté de destin’’.