Mauritanie : Le silence n’est plus permis, nous réclamons la démission du ministre de l’intérieur Mohamed Salem Ould Merzoug

Selon la réunion du Conseil des ministres à Nouakchott, le  30/04/2020 on nous  apprend que  « le Conseil a pris les mesures individuelles suivantes »: le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation opère une vaste campagne de nominations et permutations des fonctionnaires dans l’administration, à lire dans le site officiel du gouvernement mauritanien: http://fr.ami.mr/Depeche-53430.html

Nous allons toucher le tabou et sujet qui fâche. On peut remarquer qu’il y a eu 169 nominations, 151 maures blancs, 18 Négro-africains et Zéro « 0 » Hartani malgré que le ministre de l’intérieur est un hartani. Zéro Hartani nommé  et personne n’en parle? Pourquoi on nous exhibe partout que le ministre de l’intérieur est un Hartani ? Ils nous tympanisent que les Haratine sont des arabes, des maures où que sais-je encore, cela sert à quoi aux Haratine? Ministre de l’intérieur est-il là pour sortir les Haratine dans le gouffre ? A quoi bon d’avoir un ministre Hartani avec zéro promotion et nomination? Pensez-vous que le ministre Mohamed Salem Ould Merzoug serait en mesure à signer la reconnaissance l’ONG IRA-Mauritanie et le parti RAG ? Il doit démissionner pour réparer le tort qu’il fait subir aux Haratine tout en sachant  qu’il exploite  cette communauté pour sa promotion personnelle. La société mauritanienne est la plus complexe au monde à cause des manipulations politiques dans le mensonge, déni  identitaire, culturel et linguistique.

Quand le Haalpoular, Soninké ou Wolof vous parle de « Négro-africain ou Négro-Mauritanien », il exclut automatiquement les Haratine malgré qu’ils soient aussi noirs que lui,  sous prétexte les Haratine parlent « Hassaniya ou Arabe » comme les maures. Donc, ils sont mis dans le lot des maures qui les oppriment, les agressent, les discriminent, les ont soumis à l’esclavage depuis plusieurs générations. Mieux encore, quand certains négro-africains se plaignent d’être discriminés par le « système Beidhani », les Haratine sont pointés du doigt comme étant dans le même lot qui discrimine les Négro-africains alors qu’ils ne sont reconnus ni par l’un, ni par l’autre, ni dans la constitution mauritanienne.

Les Haratine sont la composante la plus importante numériquement jusqu’à preuve du contraire dans le pays, les maures qui gouvernent le pays,  exploitent démographiquement cette communauté  pour se maintenir au pouvoir au détriment des Haratine et les autres ethnies noires avec la complicité de l’élite soi-disant Négro-africaine féodale prompte à se chamailler avec l’élite maure à chaque fois qu’il y a des nominations qui sortent d’un conseil de ministre. Cette élite Négro-africaine, souvent du côté du pouvoir manipule les masses et médias, faisant du bruit à chaque fois qu’une liste de nomination sort d’un conseil de ministre. Elle n’est intéressée que par les nominations et promotions. Elle ne combat pas les injustices ni les inégalités ou discriminations à fortiori l’esclavage. De toute façon, nous savons d’avance que l’élite maure qui détient le pouvoir ne nommera jamais les bons éléments parmi les communautés Haratine, Haalpoular, Soninké et Wolof, pourquoi alors se lamenter à chaque nomination sortie d’un conseil de  ministre ?

En juillet 2001, l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E) a été créée  en France par l’initiateur du mouvement El-Hor les années 1974, Dr Mohamed Yahya Ould Ciré et moi-même, nous l’avons créée dans le but de dénoncer exactement se qui passe sous nos yeux actuellement.  Le camouflage de cette souffrance chronique indescriptible sur la communauté Haratine dans  l’exclusion, la discrimination et la pratique de l’esclavage sur eux depuis plusieurs siècles.  Les maures nous taxent de vouloir  séparer les Haratine du soi-disant ensemble Maure qui n’est rien d’autre qu’une coquille vide sans l’exploitation  Haratine. L’élite négro-africaine nous titille voire essaye de nous bluffer avec des accusations ridicules que nous nous battons uniquement pour la communauté Haratine, que nous ne dénonçons que l’esclavage alors que nous sommes les seuls qui disent haut et fort que le combat contre l’esclavage et le racisme sont indissociables. Ni l’élite maure ni l’élite négro-africaine ne souhaite qu’on fasse jaillir cette réalité dont souffre une grosse partie de la population Mauritanienne. J’en profite pour rendre hommage à feu Bâ Cheikh Oumar paix à son âme, le vieux Baïdari Coulibaly, président du CSDEM,  qui a eu la médaille légion d’honneur française pour son engagement dans la défense de travailleurs et les droits humains, Oumar Diagne, écrivain mauritanien,  Diagana Mamadou Youssouf dit Ibnou, ex-président OCVIDH et actuellement président d’honneur de la même ONG pour leur constance dans la lutte.

Le 4 mai 2020
Diko Hanoune,
Secrétaire général de A.H.M.E