Pour quelles raisons ? Mystère pour le moment. Il faudra attendre la réunion du groupe parlementaire de l’UPR à l’origine de la cette probable évolution. Des rumeurs relayées par la presse font croire qu’il serait porteur d’un amendement visant à octroyer aux enquêteurs le pouvoir de recourir à la force contre des témoins ayant refusé de témoigner devant la commission d’enquête.
La décision de l’UPR intervient au lendemain de la vaine convocation de l’ex-Président par la commission. Le prédécesseur de Ghazwani devait être entendu jeudi dernier par les commissaires mais le rendez-vous n’a pas eu lieu.
Sans aucune explication des deux parties. Selon les « salons », Mohamed ould Abdel Aziz serait hors de Nouakchott, dans son ranch de l’Inchiri. Lui avait-on notifié convocation, tout en sachant qu’il était hors Nouakchott et qu’il devait donc bénéficier d’une dérogation pour se déplacer ? Mais, commentent certains observateurs, même à admettre qu’il ne l’ait pas obtenue, tel argument ne justifierait pas, à lui seul, l’absence de l’ex-Président au rendez-vous de la CEP.
Et d’avancer plutôt qu’Ould Abdel Aziz aurait choisi d’ignorer celle-ci, quand d’autres affirment au contraire que l’homme est déterminé à en découdre, ne serait-ce que pour laver « l’affront » que son ami de quarante ans persiste à lui infliger depuis qu’il est parvenu au pouvoir, le 1er Août dernier. Choix de quelle confrontation, donc ?
La décision du l’UPR intervient également au moment où circulent des bruits sur la convocation du président de l’Assemblée nationale, Cheikh ould Baya, dans le cadre de l’accord sulfureux avec la société chinoise de pêche, Poly Hondong Pelagic. Dans un tweet publié, il y a quelques jours, l’ex-patron de la Direction à la Surveillance des Pêches et du Contrôle en Mer (DSPCM), l’ex colonel Cheikh Ould Baya, fort connu pour son flegme, conseille à la commission d’enquête de ne pas se disperser dans son travail, au vu du caractère limité de son mandat.
Et, de fait, celle-ci doit désormais enquêter, depuis l’élargissement de ses compétences, sur dix dossiers au lieu des sept fixés dans son mandat initial. Dans son tweet, Ould Baya rappelle que sa mission se limitait exclusivement à la surveillance maritime et que les négociations sur l’accord de pêche n’ont jamais relevé de ses compétences. Il n’empêche que, même s’il s’opposa à l’idée d’un troisième mandat pour son ami Ould Abdel Aziz, il fut et reste un de ses plus proches. Alors ne sera-t-il convoqué par la commission que pour sa seule gestion de la DSPCM ?
Une chose semble acquise : l’UPR est décidée à en découdre avec l’ex-Président qui l’a pourtant fondée et engraissée. Si les compétences de la commission sont davantage élargies, elle pourrait recourir à la force pour entendre celui-ci. Reste à savoir si le président Ghazwani la laissera agir… Acceptera-t-il une autre humiliation pour son « ami de 40 ans » ? Et Ould Abdel Aziz qui disait n’être pas né pour perdre a-t-il abattu, lui, toutes ses cartes ?
DL