Notre problème avec les droits de l’homme, est de comprendre qu’il s’agit d’un domaine qui requiert un éventail de solutions efficientes, notamment une approche consensuelle découlant d’une vision positive entre d’une part, l’Etat à travers ses institutions officielles qui le représente, et d’autre part, les organisations de la société civile spécialisées et reconnues.
Ainsi, il n’est pas du droit de l’Etat de substituer ou d’occulter le rôle que jouent les organisations de la société civile, comme il n’est pas du devoir de ces dernières de perturber ou de minimiser le rôle de l’Etat dans la promotion et la défense des droits de l’homme.
Le véritable défi auquel nous sommes confrontés tous ensemble, est comment pouvons nous assurer une meilleure garantie pour la protection des droits en Mauritanie ?
Il s’agit de droits tirés de notre arsenal juridique s’inspirant essentiellement de notre spécificité en tant que pays islamique, doté de ses propres repères culturels et traditionnels. C’est le pacte social qui nous lie à travers la Constitution, et les divers accords et conventions internationaux que la Mauritanie a ratifiés en toute souveraineté, tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Déclaration universelle des droits de l’homme, entre autres.
Ainsi, parmi les démarches visant à consolider véritablement les droits de l’homme, il faut que l’Etat et les organisations spécialisées de la société civile jouent avec efficience chacun sa partition conformément à cette approche positive consensuelle précité.
Pour cela, il faudrait que :
1/ Le ministère de la Justice de la République Islamique de Mauritanie poursuive ses efforts dans le domaine judiciaire à travers le Parquet général et la Cour Suprême, afin de garantir l’application de la loi à tous les niveaux, particulièrement dans le domaine des droits de l’homme au sein des juridictions chargées de rendre la justice ;
2/ Créer un partenariat fort entre le Commissariat aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire, l’Agence Taazour et la Commission Nationale des Droits de l’Homme d’une part, et d’autre part, les organisations de la société civile dûment reconnues et travaillant dans le domaine des droits de l’homme ;
3/ Réactiver et redynamiser le rôle du Ministère des Affaires Etrangères et des Mauritaniens à l’Etranger, pour que ses représentations diplomatiques à l’étranger s’engagent davantage à défendre et à soigner l’image du pays, tout en faisant sa promotion dans les pures traditions de la diplomatie internationale. Il est ainsi attendu que ces représentations diplomatiques, dans les pays où elles servent, fassent connaître les réalisations accomplies par le pays dans tous les domaines, en particulier ses ambitions en matière de gouvernance, d’édification d’un Etat de droit, de lutte contre toutes les formes d’inégalités sociales et la pauvreté, autant de politiques ambitieuses et prometteuses qui sont en cours ;
4/ Le rôle du quatrième pouvoir dans le pays. La présence de la presse, qu’elle soit publique ou privée, doit revêtir les qualités requises d’une presse plus professionnelle, capable de sensibiliser et d’éduquer les populations à tous les niveaux sur leurs droits, sous la supervision de la Haute Autorité de la Presse et de l’audiovisuel tout en respectant les principes et règles de l’État des institutions;
5/ S’agissant du rôle de l’élite intellectuelle, scientifique, acteurs culturels ou hommes politiques de notre pays, chacun à son niveau et selon son domaine de compétence doit jouer pleinement son rôle dans la défense des valeurs constantes de notre nation, notamment l’Islam en tant que religion d’Etat et religion du peuple, l’Unité nationale entre nos différentes composantes nationales qui constituent la richesse de nôtre chère patrie.
*Par le Magistrat Sidi Mohamed Cheina