Dans son discours qu’il a prononcé aujourd’hui, dimanche à Addis-Abeba, lors de l’ouverture du 33e sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’UA, le Président de la République a fait remarquer que les africains ne pourront réaliser ni un développement durable, ni une intégration économique fructueuse, sans avoir préalablement assuré la paix et la sécurité dans le continent, particulièrement en Libye et dans la région du Sahel.
Voici le texte intégral de ce discours :
« – Excellence M. Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud ;
– Monsieur le Président de l’Union Africaine ;
– Majestés et Excellences les dirigeants des pays africains ;
– Excellence M. Moussa Faki Mhamet, Président de la Commission de l’Union Africaine ;
– Mesdames, Messieurs ;
Je voudrai tout d’abord exprimer nos sincères remerciements et notre profonde gratitude au gouvernement et au peuple éthiopiens pour l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé et pour l’hospitalité généreuse dont nous avons été l’objet, tout comme je félicite, à cette occasion, le Président Abiy Ahmed Bozovo pour avoir mérité et reçu le prix Nobel de paix.
Je voudrai, aussi, féliciter le Président Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud, pour sa prise de fonction à la présidence de l’Union Africaine ; et je suis certain que ses qualités de leadership et sa riche expérience donneront une forte impulsion à notre organisation sur la voie de la réalisation de ses objectifs ; tout comme je tiens à remercier du fond du cœur Son Excellence M. Abdel Vetah Sissi, Président de la République Arabe d’Egypte pour les grandes réalisations qu’il a accomplies durant sa présidence de l’Union Africaine, de même que je remercie chaleureusement le président de la Commission de l’Union Africaine M. Moussa Faki Mhamet pour les efforts qu’il a déployés en vue de réformer notre organisation.
C’est un grand honneur pour moi de m’adresser, aujourd’hui, à vous pour la première fois depuis cette tribune pour vous affirmer qu’en République Islamique de Mauritanie nous sommes déterminés à ce que les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine soient atteints en vue d’induire une transformation économique et sociale complémentaire sur la voie de la construction d’une Afrique développée, prospère et dans laquelle prévalent sécurité et stabilité, sachant que l’on ne saurait réaliser un développement durable et une intégration économique fructueuse sans avoir préalablement assuré la paix et la sécurité dans le continent, particulièrement en Libye et dans la région du Sahel.
Monsieur le Président ;
La crise libyenne devient de plus en plus complexe et ses conséquences destructrices s’accroissent de jour en jour, non seulement pour les Libyens qui ne méritent pas la situation dans laquelle ils vivent actuellement, mais aussi pour le continent en général et les pays du Sahel en particulier. En conséquence, il est urgent de trouver une solution à cette crise.
C’est le lieu, pour moi, de saluer, ici, les efforts consentis à cet effet par la Commission africaine de haut niveau sur la crise libyenne que préside le doyen, Son excellence le Président Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, et qui n’a pas manqué de souligner la complexité de la situation dans ce pays et le danger qu’elle présente et qui n’a d’égal que celui dans la région du Sahel.
Le Groupe du G5 Sahel, en collaboration avec ses partenaires, a récemment élaboré une feuille de route pour rendre plus efficace sa lutte contre les actions de plus en plus intenses des groupes terroristes, d’appuyer sa force conjointe et d’assurer les ressources nécessaires à l’exécution de ses programmes d’investissements prioritaires.
Dans ce cadre, l’action se poursuit en vue de garantir le succès de la première session de l’Alliance du Sahel qui se tiendra dans notre pays à la fin du mois courant, en marge du sommet des pays du G5 Sahel.
Monsieur le Président ;
Assurer une victoire éclatante et définitive contre la violence et le terrorisme et gagner la bataille sécuritaire et de développement exigent de remporter la victoire au plan des courants de pensées.
A cet effet, notre pays a abrité, récemment, un congrès des Ulémas africains sur le thème de la culture de la tolérance et de la modération face à celle de l’extrémisme et de la violence meurtrière. Au cours de ce forum, la nécessité de vulgariser la culture de la tolérance, de la fraternité, du dialogue et de la modération, a été soulignée. C’est à ce prix que l’unité nationale sera renforcée, la cohésion sociale consolidée et les sources d’extrémisme taries dans nos sociétés africaines.
Je suis confiant dans la capacité de notre continent à relever tous ces défis et à réaliser les objectifs de son agenda 2063.
Je vous remercie ».