Mohamed Ould Abdel Aziz ne s’avère apparemment pas vaincu et semble plutôt décidé à se battre… Par les moyens du bord qui, pour le moment, se limitent aux réseaux sociaux et à l’application WathsApp.
Pour arriver à ses fins, il a monté une véritable cellule de communication qui possède un compte facebook très actif dont le rôle est de produire des vidéos et des messages audio contre le pouvoir qu’elle envoie par WhatsApp sur les téléphones des grands responsables de l’administration. Sans y être particulièrement favorables, ces derniers procèdent tout de même à sa ventilation pendant cette période de vide général.
Au cours des derniers jours, la production de la cellule de communication de « Nehj » (littéralement parcours qui désigne la période de Aziz) a été plus ou moins abondante. En l’espace de 24h, elle a envoyé plusieurs vidéos dont la première est entièrement consacrée au premier ministre, Ismail Ould Bodda.
Elle le présente comme un eternel loser qui a échoué dans la gestion de l’entreprise de reconstruction de la ville de Tintane, au ministère de l’habitat et de l’aménagement du territoire et à la zone franche de Nouadhibou. Plus que cela, les animateurs de la cellule azizienne racontent même que le gouvernement de Djibouti, pays où le PM travaillait avant sa promotion à la tête du gouvernement, a porté plainte contre lui pour détournement.
Le jour suivant, une autre vidéo tombe. Celle-ci présente le quartet (premier ministre, directeur du cabinet du président, ministre de la Défense et ministre de l’Intérieur) qui gère le pays à sa guise et qui fait de la ‘’destruction des acquis de la décennie glorieuse’’ son principal objectif. Une manière de dire que le président Ghazouani ne tient pas le pays et qu’il laisse les plus méchants de son staff gouvernemental agir sans obligation de lui rendre des comptes.
Quelques heures plus tard une autre vidéo est postée sur les réseaux sociaux. Elle concerne le cas de cette directrice au ministère des Affaires étrangères contrainte de démissionner à la suite d’un tweet dans lequel elle s’en prend au représentant d’IRA en France expulsé tout dernièrement, par erreur, à son arrivée à l’aéroport de Nouakchott.
Cette vidéo rappelle les faits d’armes du président Aziz qui « n’est ni Charlie ni Coulibaly… » et qui avait interdit à ce genre de personnes, vénérées aujourd’hui par les autorités, d’accéder au pays. Un pays, explique-t-on, fier de son identité islamique et qui réfute toutes les ingérences extérieures d’où qu’elles viennent…
En plus de ces vidéos, le journal électronique Anba’e Chargh a publié un article dans lequel il évoque la visite dans la région du Hodh Charghi de quelques natifs de cette région mécontents du régime de Ghazouani. Avant eux, le journal rend hommage à « l’infatigable Seyidna Aly » qui prépare lui aussi le terrain à l’arrivée de Aziz dans la région. Quelques tentes, poursuit-il, ont déjà été dressées pour la circonstance…
Réalité ou fiction, l’activisme cybernétique de l’ancien président parait bien inquiéter le pouvoir qui, timidement, aurait décidé de réagir.
Les dernières visites du premier ministre à des écoles et routes dans la capitale Nouakchott rentrerait dans le cadre de la réponse à la campagne menée par Aziz contre les nouvelles autorités. C’est du moins ce qui se dit dans l’opinion, particulièrement après les reportages très négatives de la Radio et de la télévision nationales sur l’état des routes et des écoles dans la capitale Nouakchott.
En plus des sorties du premier ministre, il y a cette vidéo postée dans la nuit de dimanche à lundi. Elle se penche, en termes peu élogieux, sur la décennie, à ces yeux malheureuse, du président Aziz. Le reportage qui l’accompagne est lu par le directeur adjoint de l’un des organes de presse publics.
On ne sait pas, pour le moment, jusqu’où ira cette bataille à distance et si elle pourrait évoluer vers l’adoption de mesures plus rigoureuses à l’encontre de l’ancien président. Toujours est-il que le régime, par ces temps de hausse des prix des denrées de première nécessité, est très fébrile et supporterait mal l’ouverture d’un autre front.
Source : RMI Biladi