Ce premier contact officiel entre les deux hommes a été, comme on pouvait s’y attendre, courtois et chaleureux. Il s’est, semble-t-il, focalisé sur les grandes questions nationales et l’environnement régional et international. Les opinions et écrits de Ould Abdallah sur certains projets industriels ou d’infrastructures – pêches, mines, aéroport, ports, etc – dérangeaient.
En effet, il y exprimait souvent les risques de discrédit pour l’état et les gouvernants et les pertes financières en relation avec la réalité ou la perception d’une corruption endémique liée à l’exécution de ces projets.
Il s’est également ouvertement opposé à la modification du drapeau vert et or et de l’hymne national, deux héritages bien acceptés par la majorité des mauritaniens. Et qu’aucune urgence ou demande populaire ne justifiait !
Dans son livre mémoire ‘’Plutôt Mourir que faillir’’ et dans ses interventions dans la presse, il traite régulièrement des thèmes de la bonne gouvernance, la seule capable d’aider le pays dans ses politiques de promotion de la sécurité, la justice, le développement et le bon voisinage.
Dès lors il n’a pas été épargné par les maladresses et la hargne du pouvoir pendant une bonne partie de la décennie écoulée. Exposé à de multiples ostracismes, il fut de facto un exilé de l’intérieur.
Tout au long de sa carrière, il n’a jamais cherché d’autre titre de voyage que le passeport mauritanien. Ses papiers d’état civil, après lui avoir été donné, ont été repris et ‘’massacrés’’. Le privant ainsi du ‘’Ould’’ très cher à celui qui estime que cette particule constitue une identité spécifique à la Mauritanie, la plus grande entité Hassanophone du grand Sahara.
La rencontre de Ould Abdallah avec le président Ould Ghazouani est de bonne augure pour d’autres victimes d’humeurs ou de faits similaires. Elle est surtout la reconnaissance et la réhabilitation d’un citoyen pétri d’expérience et dont le pays a besoin pendant cette période de transition, de défis et aussi de nombreux espoirs pour le redressement économique et diplomatique du pays.
Source : RMI Biladi (Mauritanie)