Alors que le Burkina Faso est en deuil après deux terribles attaques djihadistes (près de 50 mort au total), le Quai d’Orsay s’est contenté d’un communiqué très laconique de quelques lignes.
Une première attaque, menée mardi 24 décembre à Arbinda, près de la frontière malienne.a provoqué la mort de trente-cinq civils, dont trente et une femmes. Sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes) ont été tués dans cet assaut armé non revendiqué,
La commune rurale d’Arbinda, située à 90 km de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, et sa région ont régulièrement été frappées cette année par des attaques djihadistes, visant aussi bien les civils que les forces de l’ordre.
Mercredi soir, soit le lendemain de ce raid meurtrier, des sources sécuritaires ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) qu’une nouvelle attaque s’était produite dans la même région où une dizaine de militaires avaient trouvé la mort. Soit dix sept militaires en deux jours qui ont péri au combat
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Deux attaques, près de vingt militaires tués, des dizaines de civils assassinés, un pays en deuil et on assiste à une réaction officielle de la France, « alliée » du Burkina, seulement le 26 décembre. Et quelle réaction! Huit ligne de communiqué ont suffi. « La France condamne avec la plus grande fermeté les attaques qui ont fait un grand nombre de victimes à Arbinda et Hallalé dans le nord du Burkina Faso ». Elle présente ses condoléances aux familles des victimes et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés. Et de conclure: « La France se tient aux côtés du Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme ».
Voici des mots chaleureux qui vont prouver aux populations locales la solidarité de la France dans cette épreuve!
Deux poids, deux mesures
Rappelons le discours très émouvant qu’Emmanuel Macron avait prononcé lors de la cérémonie qui avait eu lieu aux Invalides pour l’enterrement des treize soldats morts au Mali. Suivant la tradition militaire des récits de bataille, le chef de l’Etat avait commencé son discours par celui de la nuit où les militaires ont trouvé la mort. «Le vent fouettait la plaine ocre et aride du Sahel, lorsque des commandos firent appel à des renforts aériens. L’ennemi, poursuivi depuis plusieurs jours, avait été repéré et le combat engagé. Mais, dans la steppe piégeuse du sud-Mali, parsemée d’acacias prostrés, la tombée imminente de la nuit rendait difficile la progression au sol. Dans ce théâtre, vaste comme l’Europe, la fulgurance vient du ciel», a-t-il déclamé devant deux anciens présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, et en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, du Premier ministre, Edouard Philippe, des membres du gouvernement, des présidents du Sénat et l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Richard Ferrand et des maires des quatre villes endeuillées dont celui de Pau, François Bayrou.
Emmanuel Macron avait ensuite retracé la carrière de ces treize «engagés volontaires, treize soldats, engagés pour une idée de la France qui vaut d’être servie. Un engagement profond, modeste et discret rendu public par le sacrifice. Volontaire car chacun avait choisi seul, de parcourir le chemin de l’honneur d’être homme».
Dans la lutte contre le terrorisme, tous les soldats morts ne se valent pas!