Les travaux du tronçon Nouakchott-Rosso, entre le PK 25 et le PK 145, avancent lentement mais sûrement. La société française SOGEA SATOM chargée de la réalisation des 120 kilomètres jusqu’à Bombri sur financement de l’Union Européenne, a promis de livrer la route en juin 2020.
C’est ce qu’une mission conjointe du Ministère de l’Equipement et des Transports accompagnée des ambassadeurs de l’Union Européenne accrédités à Nouakchott étaient venu constater ce 8 octobre 2019 aux termes d’une visite de terrain.
« L’objet de notre visite ce matin est de nous informer sur l’avancée des travaux sur la route Nouakchott-Rosso qui est une route vitale dans le développement économique de notre pays et dans le renforcement des échanges avec les pays de la sous-région, surtout avec le démarrage incessant de la construction du pont de Rosso » a déclaré le Ministre de l’Equipement et des Transports, M. Mohamedou Ahmedou M’Haimid à la fin de la visite effectuée mardi 8 octobre 2019 aux PK 44, PK 29 et PK 26 de Nouakchott.
Il a surtout insisté sur le respect des délais de livraison et celui des normes et standards signés entre le maître d’œuvre et l’entreprise française.
Le ministre qui était accompagné par ses proches collaborateurs ainsi que le Wali du Trarza, avait effectué cette tournée en compagnie des ambassadeurs d’Allemagne, France, Espagne, Grande Bretagne et l’Ambassadeur Délégué de l’Union européenne en Mauritanie, SEM. Giacomo Durazzo. Ce dernier s’est d’ailleurs félicité de l’avancée des travaux malgré quelques retards qui seront selon lui vite comblés. Il a surtout mis en exergue l’impact de cette route sur l’économie nationale et sur l’économie régionale, mais surtout sur l’emploi de la main d’œuvre mauritanienne.
Les deux délégations, européennes et mauritaniennes, ont ainsi visité la base de vie de l’entreprise française SATOM où ils ont pu suivre une brève présentation des travaux du chantier PK 25-Bombri. L’entreprise emploie au total 362 personnes, 22 expatriés et 291 mauritaniens, dont 5 femmes. Elle travaille également avec 45 sous-traitants. Il faut noter que plus de vingt ans après la réalisation de la route Nouakchott-Akjoujt en 1997, la route Nouakchott-Rosso en cours d’exécution est le deuxième contrat routier que SATOM décroche dans le pays.
Les travaux semblent cependant buter sur la disponibilité du coquillage en quantité et en qualité. SATOM a besoin en effet de 5 millions de tonnes de coquillages, ce qui serait quatre à cinq fois plus que ce qui était prévu, selon les techniciens. Pour palier cette difficulté, la réflexion tourne autour de l’utilisation combinée du coquillage et de la pierre. Le défi reste d’autant plus grand que l’entreprise compte limiter la surface de prélèvement de ces matériaux.
Par la suite, les deux délégations se sont rendues au chantier de concassage, là où se trouve l’usine de l’enrobé, avant de pousser jusqu’au PK 29 pour suivre l’application de cette dernière couche. La tournée s’est achevée au PK 26, à l’atelier d’application, là où le coquillage est traité.
Il faut souligner que les 120 kilomètres de tronçon que SATOM est en train de réaliser sont financés entièrement par l’Union européenne, à travers le 10ème et le 11ème FED (Fonds européen de développement) à plus de 51 millions Euros. C’est la deuxième adjudication, intervenue fin 2016 puis notifiée en octobre 2017. SATOM a débuté les travaux de la route le 23 février 2018 pour une livraison prévue le 22 mai 2020. Auparavant, la réalisation de la route a été confiée en 2014 à une société portugaise, Monte Adriano, qui n’a pas pu respecter les termes du contrat qui sera résilié en 2016.
La route Nouakchott-Rosso est considérée comme l’un des plus importants axes routiers du pays, en ce qu’elle relie l’Europe, via le Maghreb, et l’Afrique noire. Construite en 1968, elle s’était considérablement dégradée ces dernières années, au point où ses nombreux nids de poules et ses crevasses ont fauché des dizaines de vie et causé d’importants dégâts matériels.
Cheikh Aïdara