Retenu contre son gré à son arrivée – 15h 15, dimanche 12 Mai – à l’aéroport Oum Tounsi de Nouakchott, en provenance des USA via Paris, Bakary Tandia a finalement été relâché à 19 heures, par les autorités policières. Après de longs atermoiements, les autorités sont revenues à de meilleurs sentiments, évitant du coup une « maladresse regrettable » qui aurait braqué une nouvelle fois les projecteurs sur le pays. Aucune explication n’a été fournie à monsieur Tandia qui a récupéré son passeport et retrouvé la délégation d’accueil constituée des cadres d’IRA qui l’attendaient, de pied ferme, depuis le début de l’après-midi.
C’est au moment où il effectuait ses formalités de police que Bakary, fraîchement intronisé directeur de la campagne nationale du candidat Biram Dah Abeid avait été interpellé par un officier de police qui demandait, en suivant, aux agents de l’aéroport de récupérer les bagages de l’arrivant, en attendant les ordres « d’en-haut ». Ce qui n’ébranlait guère le natif de Kaédi, tranquillement résolu à attendre des instructions qui surpassaient, manifestement, le patron de la police d’Oum Tounsi. Une attente que d’aucuns de la délégation d’accueil craignaient de voir se conclure par une expulsion.
Car Tandia n’en est pas à sa première tumultueuse arrivée. Membre d’une délégation de la Société civile américaine, conduite par le professeur Jonathan Jackson, fils de Jessie Jackson, Tandia et onze autres activistes avaient déjà été expulsés, en Septembre 2017, sitôt arrivés à Nouakchott, par le gouvernement mauritanien. La délégation venait évaluer les efforts consentis par Nouakchott, dans la lutte contre la persistance de l’esclavage en Mauritanie, et dut donc rallier, par le même vol Air France, Paris où ses membres furent reçus par des activistes mauritaniens des droits de l’homme.
Avancer l’agenda des droits des droits de l’homme
Nommé, vendredi 10 Mai, directeur national de la campagne du candidat Biram Dah Abeid, Bakary Tandia se réjouissait de la « confiance placée en lui », acceptant, « avec une grande humilité cette responsabilité combien importante puisqu’il s’agit de faire avancer l’agenda des droits des droits de l’homme et de l’Etat de droit, pour une Mauritanie nouvelle où tous ses fils et toutes ses filles seront traités avec respect et dignité. Dans une telle Mauritanie, tous auront les mêmes chances de s’épanouir sans distinction aucune. Je suis profondément convaincu qu’ensemble, sous le leadership charismatique du Président Biram, nous y parviendrons : nous avons déjà la victoire de l’adhésion populaire. Il s’agit maintenant de la transformer en victoire électorale, elle est à portée de main », avait-il commenté. Monsieur Tandia est un très respecté défenseur des droits de l’homme, plaideur politique hors pair, fort d’une vaste expérience dans la promotion des droits de l’homme et de la santé publique. Sa curiosité a toujours été soulevée par l’impact des systèmes de justice pénale sur les droits des peuples, preuve de son vif intérêt pour l’étude de la criminologie et de la justice pénale internationale. Il est, en outre, diplômé du Programme des Défenseurs des Droits de l’Homme de l’Université Columbia qui lui a donné l’occasion d’un « remue-méninges », avec d’autres défenseurs des droits humains du monde entier. La participation à cette bourse a grandement renforcé sa compréhension des enjeux locaux et mondiaux, tout en élargissant son approche interculturelle.
En collaboration avec les organisations de défense des droits de l’homme, il a organisé des tournées aux États-Unis pour huit dirigeants mauritaniens des droits de l’homme, entre 1998 à 2008. En 1997, il a planifié et géré, pour le New York Times, un voyage en Mauritanie du journaliste Elinor Burkett enquêtant sur les questions de l’esclavage.
De l’avis de l’activiste résident aux USA, connu pour sa droiture, son patriotisme et son engagement pour la justice et l’égalité : « Cette campagne sera une œuvre collective et participative où toutes les idées seront les bienvenues. Je compte sur vos suggestions et commentaires pour qu’ensemble, nous atteignons avec succès notre objectif : gagner l’élection présidentielle 2019, sous le leadership du Président Biram Dah Abeïd ! » Dans sa note de remerciements, il salue, au passage, « les candidats de l’opposition qui ont toujours combattu pour une Mauritanie juste et égalitaire. Je suis persuadé qu’en temps opportun, ils sauront se soutenir pour réaliser le changement tant attendu ».
Sur la lancée, Tandia exprime sa gratitude envers tous les frères et sœurs de la Diaspora avec qui «j’ai eu l’honneur », dit-il, « de travailler, avec la même passion, à la défense de nos droits fondamentaux en Mauritanie. Je les remercie, de tout cœur, pour leur amitié et leur soutien. Mes remerciements vont également à l’ensemble de la communauté que j’ai la chance de servir et au sein de laquelle je compte de nombreux proches amis. A nos collaborateurs qui ont fait leur notre combat, nous serons toujours redevables de leur sens élevé de la justice et de la liberté. C’est parce qu’ils ont compris que « l’injustice, où qu’elle soit, est une menace pour la justice partout » (docteur Martin Luther King).
Bakary Tandia est actuellement gestionnaire de cas & défenseur des politiques, au Comité des services africains promouvant l’accès aux services sociaux, sanitaires et juridiques pour les immigrants. En tant que défenseur des politiques, il s’efforce de sensibiliser les citoyens africains aux questions des droits de l’homme et de la santé publique. Il dirige des ateliers de renforcement des capacités pour les leaders communautaires. Il plaide pour le compte d’immigrants africains, aux niveaux de la ville, de l’Etat et du Fédéral. Tandia représente également son organisation aux Nations Unies et à la Coalition de l’Immigration à New-York. Depuis Août 2011, il facilite des ateliers pour les participants au programme de plaidoyer en faveur des droits de l’homme, Université Columbia.
Signalons enfin que le candidat Biram a repris, après une courte pause, sa précampagne. Il est, maintenant, à l’assaut de Nouakchott. Samedi après-midi, il était à la plage des pêcheurs pour expliciter son programme électoral, surtout les axes relatifs à la pêche. Cette semaine, Biram se rend en divers sites stratégiques de la capitale, avec des soirées politiques dans les neufs départements. Dimanche, le candidat indépendant donnait, à Riyadh, le coup d’envoi officiel de ces rassemblements. Lundi, c’était autour de Teyarett d’accueillir le candidat. Occasion mise à profit pour présenter, aux militants, le directeur national de campagne.
Thiam Mamadou