En déclarant cette fin de semaine que la Mauritanie serait en danger si Ould Ghazouani n’est pas élu, le président mauritanien sort de sa réserve pour faire peur aux mauritaniens. Pour les observateurs c’est Ould Aziz et une partie de ses frères d’armes qui seront menacés de malversations et de crimes contre les noirs.
L’occasion est belle pour le chef de l’Etat mauritanien qui recevait cette semaine au palais sa majorité et ses proches amis pour un dîner-Ramadan. Ould Aziz s’est lâché en jouant le capitaine dans un navire qui risque d’être secoué par une forte tempête le 22 juin prochain.
Il a même fait peur à ses invités pour mieux camper le décor en laissant entendre que le pays serait en danger si Ould Ghazouani ne remportait pas les élections. Le même principe qu’il avait utilisé lors des élections de septembre dernier sauf que cette fois-ci non seulement le contraire annulerait tout le travail à moitié rempli avec une dissolution du parlement en priorité pour organiser de nouvelles législatives.
Pour les observateurs ce n’est pas le pays qui serait en danger mais tout le système érigé en Etat raciste depuis 1960. Une remise en cause qui pourrait conduire à un procès de la mauvaise gouvernance depuis 2009 et le règlement du passif humanitaire qui passe nécessairement par la justice pour juger les crimes de 89 à 91 contre les noirs sous le régime de Ould Taya.
Ce qui mettrait en danger l’armée au pouvoir. L’enjeu est énorme pour le régime de Ould Aziz qui joue sa survie. Il s’agit d’une sonnette d’alarme du chef de l’exécutif qui entend reconduire son régime. Et comme les dernières élections la majorité est appelée à retrousser doublement les manches pour s’assurer de beaucoup de votants.
Le système électoral verrouillé actuellement peut le permettre avec une CENI déjà opérationnelle sans l’opposition et entièrement dévouée à la cause pour le candidat Ould Ghazouani. Au final c’est gagner ou mourir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Source : Kassataya (France)
(Reçu à Kassataya le 14 mai 2019)