Ces personnalités, figures emblématiques du nationalisme arabe en Mauritanie, généralement présentées comme des hommes politiques aux convictions fortement ancrées, ont justifié leur choix par la dimension du candidat et sa bonne maîtrise de l’économie.
Cité par la presse locale, Mohamed Yehdhi ould Bredeleil, ex-directeur général de la Compagnie aérienne nationale Air Mauritanie, estime que le pays se trouve à un tournant historique et qu’«il est temps d’en finir avec des régimes dirigés par des militaires recyclés dans la politique, qui font de la Mauritanie un legs passant des mains d’un général à un autre».
Pour lui, «le peuple doit ouvrir une nouvelle page de son histoire en tournant celle du règne de l’armée, dont les chefs exercent le pouvoir d’Etat depuis plus de 40 ans. Nous devons aller vers un changement démocratique et pacifique au soir du 22 juin 2019».
Dans le passé, les animateurs du courant «Baath» se sont alliés à plusieurs régimes ayant exercé le pouvoir.
Ainsi, «pendant de longues années, le pouvoir de Mohamed ould Abdel Aziz avaient réussi à fédérer tous les courants du nationalisme arabe, fait inédit dans l’histoire du pays» note un analyste de la vie politique mauritanienne.
Mohamed Yehdhi ould Bredeleil a été, jusqu’à récemment, l’un des grands conseillers dans l’ombre du président Mohamed ould Abdel Aziz.
Mais l’édifice a paru se lézarder depuis quelques mois. Une orientation annoncée par une série de tribunes parues dans la presse locale.
Des sorties médiatiques à travers lesquelles Mohamed Yehdhi ould Bredeleil dénonçait la gouvernance de son ex-allié, allant jusqu’à affirmer que la Mauritanie se dirigeait vers de graves risques d’instabilité en cas de maintien du régime actuel au-delà de 2019.
Il reste toutefois à déterminer ce que pourrait être l’apport réel de ces idéologues au candidat Ould Boubacar du point de vue de la comptabilité électorale?
Jackpot ou cadeau empoisonné?
Les réponses divergent, suivant la sensibilité de l’interlocuteur.
Globalement, si elle peut lui offrir les voix des nationalistes arabes, cette alliance pourrait aussi lui coûter des voix auprès de la communauté négro-africaine.
Ancien ministre des Finances, Sidi Mohamed ould Boubacar a été Premier ministre sous le régime de Maaouya ould Sid’Ahmed Taya (1992-1995) et au cours de la transition du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD, de feu le colonel Ely ould Mohamed Vall-de 2005 à 2007).
Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya
Source : Le360 Afrique (Maroc)