Le mouvement de protestation a débuté par un arrêt des cours de 8h à 14h sur l’ensemble du territoire national, mardi 16 avril. À l’appel du Syndicat national de l’enseignement secondaire (Snes), les enseignants ont dénoncé le non-paiement de leurs primes d’avancement, bloquées depuis six ans.
Ils ont également exigé un nouveau statut de l’enseignant et une hausse des salaires, car « l’enseignant mauritanien aujourd’hui n’est presque pas payé. Ce qu’il touche comme traitement est dérisoire », dénonce Sidi Idoumou Boudidè, secrétaire général du Snes. « Ça ne lui permet même pas de payer son loyer et de payer l’éducation de ses enfants. Il est dans la misère. À la veille de la retraite, tu n’as même pas 300 dollars ! »
Classes surchargées, enseignants dépassés
Autre revendication pointée par les professeurs, l’amélioration des conditions d’études. Celles-ci sont de plus en plus difficiles, en raison du trop-plein d’élèves par classe. « Imaginez-vous enseigner avec 110 élèves dans une même salle de classe ? » s’indigne ainsi Sall Souleymane, un enseignant.
« Vous le professeur, vous n’avez même pas une place pour vous tenir debout. Comment suivre tous ces élèves ? Comment vérifier leurs exercices ? Comment vérifier les cahiers ? » C’est tout bonnement impossible, explique-t-il : « Les élèves ne vous suivent pas. Pour corriger, vous ne pouvez pas corriger, vous ne pouvez pas visiter tous les élèves ». C’est pourquoi les enseignants revendiquent « une salle de classe qui avoisine 30-40 élèves ».
Sollicitées par RFI, les autorités du ministère de l’Éducation nationale n’ont pas souhaité réagir à cette mobilisation des enseignants.
Source : RFI