La Deuxième Chambre d’Instruction du tribunal de la wilaya de Nouakchott Nord a décidé de renvoyer 11 accusés dans l’affaire du meurtre de l’activiste soufi, Mohamed Ould Cheikh Ould Shin, au sein du commissariat de Police de Dar Naim, numéro 2, devant le tribunal pénal de la wilaya, « pour être jugés conformément à la charia et à la loi ». Lire la suite →
Archives pour la catégorie Articles & Communiqués
Mauritanie : des activistes blessés lors d’un sit-in
Mauritanie : une lycéenne au bord de la peine capitale pour blasphème
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (37) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Une embarrassante question
Depuis l’école, je ne l’ai rencontré que récemment. Il me rappela qu’il avait toujours en mémoire trois de ses élèves de notre classe, les plus brillants, selon lui, dont Ould Maawia, son parent et moi. Je crois d’ailleurs qu’il se souvenait surtout de moi pour un autre petit détail. Il avait été probablement frappé par ma discipline, peut-être excessive à ses yeux. Il se demandait pourquoi je ne suis pas très bavard dans ses cours alors que j’étais toujours bien noté dans les tests écrits. Je soupçonnais que quelqu’un lui avait fait état de mon intérêt pour la philosophie et de ma démarcation des idées nationalistes racistes en vogue en ce moment. La philosophie était mal vue, car elle était assimilée à la négation de Dieu, à l’athéisme, exactement le même débat dans l’Europe de fin du XIXe siècle ! Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (36) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Le secondaire
Le Lycée de Rosso
Un établissement exemplaire
L’année suivante 1967-68, j’entre en 6ème, première année de collège au Lycée de Rosso. Le Lycée de Rosso, ancien collège Xavier Coppolani, fut créé au milieu des années 50 du XXème siècle. En dehors d’une poignée d’interprètes et de quelques petits fonctionnaires coloniaux, plus de 90% des premières générations des cadres civils et militaires du pays sont passés par ses bancs. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (35) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
L’école de Teichtayatt
L’accouchement difficile
Un autre événement va marquer l’année 1967. C’est le retour d’exil du parent Elemine Ould Bahinnina, le fondateur de l’école de Teichtayatt. Elemine était le frère germain du notable Meyloud Ould Bahinnina. À la fin des années 40, il est allé en exil, après passage dans plusieurs pays ouest Africains, il s’était établi à Wagadougou en Haute-Volta (Burkina Faso actuel). Là-bas il pratiquait le métier de guérisseur en se servant de sciences occultes. Personne ne croyait plus à son retour. En 1967 cependant, il réapparut brusquement chez les parents commerçants à Thiès au Sénégal. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (34) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
L’action terroriste
Un plan suicidaire
En juin 1967, on s’apprêtait à faire le concours d’entrée en 6e, doublé de l’examen du C.E.P.E. (Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires), suivis par des concours de l’ENI et du lycée technique.
Le 6 juin, à deux ou trois jours de l’examen, la guerre éclata entre Israël et les pays arabes. Connue sous le nom de «guerre des 6 jours ». Les Israéliens l’appellent le Kippour (leur fête religieuse). En effet la guerre n’avait duré que 6 jours, mais elle était catastrophique pour les Arabes. Après plusieurs jours de discours triomphants, les armées arabes s’effondrèrent. Le président Nasser démissionna, après le suicide de son ministre de la guerre, le maréchal Ali Amer, ancien membre lui aussi des « officiers libres », auteurs du renversement de la royauté en Egypte en 1952. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (33) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Les innocentes victimes
Le pari du directeur D. Mika
L’année suivante 1965-66, nous passons au CM2. Le directeur Sy Ibrahima se chargea de mes cours. Dans cette classe, je découvre un nouvel ami, Ismaïl Ould Ahmedoua, le plus jeune frère du célèbre politicien Abdellahi Salem Ould Ahmedoua. Ismaïl et moi, on formera un tandem inséparable. En dehors du tabac, on partage tout. Mon ami était en effet grand fumeur. Physiquement, Ismaïl ressemble beaucoup à son frère Abdellahi Salem. C’est le seul trait distinctif qui les réunit. Avec un jeune parent à mon ami Ahmed Ould Mbeyrik, appelé justement Mbeyrik, nous menions les premiers rangs de la classe dans les compositions et les tests de niveau. Dans le dernier trimestre, le directeur s’adonnait de temps en temps à des pronostics. Il déclarait fréquemment devant les élèves que pour ce qui est du concours d’entrée en 6e, il n’était sûr que de ma réussite, moi. Il ajoutait des fois que si je ne réussirai pas, il se suiciderait. « J’enfoncerai un poignard dans mon ventre », précisait-t-il à chaque fois. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (32) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
« Grand Bà »
« Nos ancêtres les gaulois »
Au CE2, je renouais avec les premiers rangs. Je suis devenu premier, sans concurrent. Le CE2 est une révision approfondie du CE1. Dans les deux classes, seul le cours d’histoire se distingue par un cachet particulier. Toutes les disciplines sont enseignées à partir de livres étrangers, français en ce qui concerne le cours en français et oriental, libanais notamment, pour ce qui est de l’arabe. Le cours d’histoire se base sur un livre portant le titre « Histoire de France ». On y apprenait, sans exagération, 3 à 4 ans après l’indépendance, que « nos ancêtres sont les Gaulois ». On y apprenait aussi que la France était le centre du monde et que sans Jules César la civilisation humaine n’aurait pas existé. Il va falloir attendre 1966 pour avoir entre les mains le premier livre d’histoire authentiquement mauritanien, intitulé « l’histoire de la Mauritanie », une version réservé au CM2. Lire la suite
Passions d’enfance : Avant de tout oublier (31) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
« Le Domou Oumnène »
J’avais élu domicile chez une vieille parente du nom d’Oumnène. En fait je le programmais depuis que j’avais décidé de mon transfert à Rosso. Je l’avais connue lors de mon premier voyage au Sénégal en 1961. Octogénaire, elle était déjà presque aveugle. Elle était la demi-sœur maternelle d’Ahmed Salem Ould Moyssa, un ancien commis d’une maison coloniale. Leur mère était une descendante de notre aïeul Cheiffa. Oumnène n’avait pas d’enfants puisqu’elle n’avait jamais constitué famille. Il parait que sa galanterie dans sa jeunesse l’avait trompée. Elle récusait les offres de mariage dans l’espoir de rencontrer l’hypothétique compagnon de vie. Lire la suite