Archives pour la catégorie Ouvrages

L’esclavage du souvenir à la mémoire, de Christine Chevallon

Parution de livre

L'esclavage, du souvenir à la mémoire. Contribution à une anthropologie de la Caraïbe

Cet ouvrage propose une étude de grande envergure, première du genre, sur la mémoire et le souvenir de l’esclavage. En analysant les débats politiques et académiques des vingt dernières années, l’auteur dégage deux approches : celle du soupçon politique (victimisation, instrumentalisation, surenchère) et celle du doute anthropologique (fragilité, absence, vide). Ayant établi ce constat, Christine Chivallon part alors à la recherche des traces du souvenir de l’esclavage, ainsi que des témoins qui les transmettent, pour comprendre la teneur des expressions mémorielles issues de l’expérience esclavagiste.

L’étude de l’Insurrection du sud, qui a opposé, à la Martinique, anciens maîtres et anciens esclaves, en 1870, au moment de l’instauration de la Troisième République, forme le pivot de ce parcours. Elle permet de reconstituer une scène primordiale de violence et d’en trouver les expressions transmises au sein des descendants des insurgés, témoins d’aujourd’hui. L’approche de cet évènement fondateur fournit l’occasion d’aller bien au-delà de la découverte de récits de mémoire minorés pour explorer les différentes manières de transmettre, de s’emparer ou « d’incorporer » le passé, dans un contexte (post)colonial, formé dans la double matrice de l’esclavage et de la République.

Pourtant, cette recherche dépasse largement le cadre empirique de la Martinique, en établissant des connaissances sur la Caraïbe et en construisant des interprétations théoriques, autant sur les faits de mémoire que sur les expériences historiques liées aux conditions coloniales esclavagistes et à leurs devenirs.

Christine Chivallon est directrice de recherche au LAM-CNRS (Sciences Po Bordeaux, Université de Bordeaux), anthropologue et géographe, auteur d’ouvrages et de nombreux articles portant sur les sociétés de la Caraïbe et les questions de la construction identitaire.

KARTHALA – CIRESC

ISBN : 978-2-8111-0689-8 (16 x 24 cm) – 624 p. – 36 €

Traite des Noirs et ses acteurs africains de Tidiane Diakité

Tidiane Diakité

La traite des Noirs et ses acteurs africains

Couverture de La traite des Noirs et ses acteurs africains

présentation de l’éditeur

Tidiane Diakité, La traite des Noirs et ses acteurs africains du 15° au 19° siècle , Berg International, nov. 2008, 240 p.

En librairies le : 15 novembre 2008 – Éditeur : Berg International – Reliure : Broché – Description : 240 pages au format 15 x 24 cm- ISBN : 978-2-917191-15-6 Prix : 19 €

A lire ci-dessous, avec l’aimable autorisation de l’éditeur, un chapitre complet : Pour éteindre le feu

PRESENTATION

Tidiane Diakité, professeur agrégé, originaire du Mali, fut très tôt sensible au phénomène de la traite atlantique dont il fit le thème de son mémoire de maîtrise universitaire. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Afrique et les questions relatives au développement et d’articles sur l’école, l’immigration, la religion, la société…
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Tijane N’Diaye : le génocide voilé

Cette étude traite en profondeur d’un drame passé à peu près inaperçu : la traite des Noirs d’Afrique par le monde arabo-musulman pendant plus de onze siècle.

Cette traite transaharienne, qui n’a pas totalement disparu de nos jours, a fait au moins 17 millions de victimes. Les razziés, capturés pour la plupart d’entre eux au Darfour et en Mauritanie, étaient contraints de traverser le désert à pied pour rejoindre le Maghreb, et l’on peut estimer que les trois-quarts d’entre eux ne survivaient pas : encore aujourd’hui, les pistes suivies par les captifs sont jalonnées par une longue ligne d’ossements humains et
de débris de tissus.

Pourtant, cette traite négrière a été minimisée, et continue à l’être, contrairement à la traite
occidentale vers l’Amérique. Pourquoi ? Parce que seule la conversion à l’islam permettait d’échapper à l’esclavage, la majeure partie de l’Afrique est devenue musulmane, d’où une forme de fraternité entre le côté « blanc » et le côté « noir » du continent, et une volonté commune de « voiler » ce génocide.

Historique, documenté, écrit avec une grande sensibilité, Le génocide voilé est aussi un livre
polémique et très courageux. La personnalité de l’auteur, lui-même noir et musulman, aurait pu l’amener à maintenir le voile ; il a préféré s’en réclamer pour révéler sans détours une vérité qui va forcément déranger.