Archives de catégorie : Articles

Meurtre de Lamine Mangane à Maghama : 11 ans après, la famille attend toujours la justice

Au cours d’une manifestation de jeunes de Maghama, le 27 septembre 2011, au sud-est de la Mauritanie contre un recensement biométrique, considéré comme discriminatoire contre les populations négro-africaines, un jeune du nom de Lamine Mangane, âgé de 16 ans, est fauché par une balle tirée par les forces de l’ordre.

Il y eut également plusieurs blessés. Depuis cette date, nous attendons la justice, rappelle l’un des membres de sa famille Mangane ayant rendu visite au Calame. Continuer la lecture

[Réédition] L’esclavage politique en Mauritanie

L’esclavage politique peut être défini comme l’utilisation des Esclaves et des Haratine dans le domaine politique.

En Mauritanie, les rapports entre communautés sont au cœur des enjeux politiques.
La constitution mauritanienne ignore la communauté haratine. Elle ne mentionne ni son existence, ni sa langue, ni sa culture. Continuer la lecture

Passions d’enfance : Avant de tout oublier (6) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)

Les anmaras sont en général des esclaves, ou esclaves affranchis, mais jouissant d’une certaine liberté leur permettant de louer leurs services à d’autres. Leur situation quotidienne ne diffère en rien de celle des esclaves servant sous la tente de leurs maîtres. Pour les corvées d’eau et les tâches domestiques, c’est l’affaire de la très aimable, jeune servante Jabhalla. En 1968, le père Elmoctar me demanda de faire le déplacement à la Chamama où résident les demi-maîtres de Jabhalla pour la ramener chez nous afin d’effectuer le trimestre programmé pour nous.
Quelques années auparavant, j’avais accepté la même commission. Cette fois-ci, j’ai refusé, déclarant clairement que je ne reconnais plus son statut d’esclave. Continuer la lecture

[Réédition] Le catalogue des exclusions des Haratine

Extrait de la thèse « L’abolition de l’esclavage en Mauritanie et les difficultés de son application », Mohamed Yahya Ould Ciré

2) Le catalogue des exclusions des Haratine

Les Haratine dans leurs rapports avec les Maures font l’objet  de diverses exclusions. Nous en retiendrons certaines qui nous paraissent être les plus significatives. Continuer la lecture

Le génocide de la population noire de l’Argentine! Le saviez-vous? 

La composition exclusivement blanche, toujours blanche, de l’équipe de football d’Argentine a-t-elle déjà chatouillé votre curiosité? Pour faire court, cette équipe est la seule en Amérique du Sud qui n’a jamais, mais alors JAMAIS eu de joueur noir! En effet, derrière ce pâle portrait de l’équipe de football, se cache une réalité autrement choquante du pays : en 2022, l’Argentine est le seul pays du continent Américain où il n’y a pas de noirs! Alors que les noirs formaient près de la moitié de la population d’Argentine en 1778, un génocide Continuer la lecture

Passions d’enfance : Avant de tout oublier (5) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)

« Les esclaves des esclaves »

On compte surtout des familles d’esclaves appartenant souvent à des familles relativement aisées de la collectivité. Les familles d’affranchis, anciens esclaves, qui réussissent à se hisser à un certain niveau de considération, pour ne pas dire de noblesse, souvent à l’aide de l’acquisition d’une certaine richesse, se permettent d’acheter des esclaves en vue de les aider dans les activités courantes, notamment l’élevage et l’agriculture. Non loin de nous, le cas d’Ahmed Ould Djowdja en est l’illustration. De son vivant, Ahmed Ould Djowdha, le père de l’ex-ministre, feu Mohamed Lemine O Ahmed, peut être considéré comme étant le plus grand propriétaire de bovins dans la zone de Rkiz. Comme conséquence directe de cette situation, Ahmed Ould Djowdja procéda à l’achat de nombreux esclaves. Continuer la lecture

Aziz accueilli à Nouadhibou : INSAF perd-il le Nord ?

L’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz n’est pas prêt à démordre. Comme il l’avait promis, il ne lâche pas la politique et, comme il l’avait dit et répété, aussi bien au pays qu’en Europe où il a passé près de deux mois, il ne refuse pas la confrontation. Au contraire, même.

Pour preuve, sa décision de se rendre à Nouadhibou, la capitale économique qui s’apprêtait à recevoir l’actuel président de la République, Mohamed Cheikh ould Ghazwani. Dans cette ville, l’ancien homme fort de Nouakchott a reçu, si l’on en tient aux vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, un accueil populaire qui lui a certainement rappelé les immenses bains de foule que les Mauritaniens lui réservaient quand il était à la tête du pays. Continuer la lecture

Que réserve le système social aux femmes mauritaniennes ?

Dieynaba NDIOM – En Mauritanie, comme à l’instar des pays qui nous entourent, nous vivons dans des sociétés patriarcales, régies juridiquement ou tacitement par les religions.

La Mauritanie est un pays très conservateur où l’on fait difficilement la part des choses entre la religion et les traditions. La religion étant essentiellement interprétée et incarnée par des hommes (marabouts, savants, etc.), les confusions et les interprétations partisanes (en faveur du pouvoir des hommes) sont légion. Continuer la lecture

[Réédition] Le rôle de la femme esclave dans la société maure

Le rôle de la femme esclave dans la société maure [1]

Travaux domestiques

Dans les zones rurales, la femme esclave s’adonne aux travaux suivants :

– Elle cherche le bois de cuisine, prépare les repas, fait du Méchoui et du thé.
– Elle puise l’eau aux puits, dans les lacs, marigots…
– Elle se charge de l’abreuvage et du gardiennage des animaux.
– Elle trait les brebis, les chèvres et les chamelles.
La sédentarisation des Maures a permis une transposition des pratiques esclavagistes des zones rurales aux villes. Le Maure des zones rurales est le même que le Maure de la ville : paresseux, imbus de sa personne et détestant tout travail manuel.
L’esclave en ville devient chauffeur, mécanicien, maçon, vendeur dans des boutiques, charretier, vendeur d’eau, etc. au profit de son maître. La ville n’apporte aucun changement à la vie de l’esclave. Elle transforme certaines de ses tâches mais ne modifie pas leur dureté. Continuer la lecture

Passions d’enfance : Avant de tout oublier (4) / Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)

Une périlleuse aventure

Meyloud était loin, lorsque son fils, Sid et moi, nous avons failli disparaître pour de bon dans les eaux du fleuve Sénégal. C’était en 1970. J’étais élève au lycée de Rosso. Mon ami Sid avait l’habitude de me rendre visite quand il était de passage à Rosso. Une fois on est allé nous promener au bord du fleuve. C’était un après-midi. Nous avions dépassé le débarcadère du bac, jusqu’au quai, à la corniche, réservé au débarquement des marchandises en provenance de Dakar. Rosso était menacé par une nouvelle inondation. La dernière grande inondation datait de 1951. Sur le quai on peut boire à la main l’eau du fleuve. Continuer la lecture