MASEF, la ministre-armoire qui refuse de s’ouvrir

MASEF, la ministre-armoire qui refuse de s’ouvrirLa ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille est atypique à tout point de vue. En effet, Mme Marième Mint Bilal Saleck, mécanicienne de formation sortant de Syrie, parachutée dans le gouvernement par on ne sait quel hasard ou jeu de loterie politicienne, refuse tout contact avec ses administrés, ses fonctionnaires, et même ses plus proches conseillers.

Madame ne reçoit que sa propre clientèle, et sur rendez-vous, alors qu’elle occupe le poste le plus sensible de l’équipe gouvernementale, celui qui doit l’appeler sur le terrain de l’action sociale, plus que dans le bureau feutré qu’elle refuse de quitter ni y recevoir ses partenaires sociaux.

Le département qu’elle occupe et qui est sensé être le plus en connexion avec la population, tant la demande sociale est forte, est devenu en effet, depuis sa prise de fonction, le plus éloigné du peuple.

Le pacte social qui lie l’Etat au citoyen s’en est trouvé rompu, compromettant l’objectif de cette institution de la République, par l’incompétence et l’absence de toute volonté de la part de la ministre qui semble mal maitriser ses dossiers, si elle ne se demande encore qu’est-ce qu’elle est venue faire dans cette galère, loin de ses boulons et de l’odeur fétide des huiles moteurs.

En plus d’être une bien mauvaise marâtre de la cause sociale, elle se montre une piètre politicienne, faisant perdre chaque jour qui passe au pouvoir qu’elle représente, le peu de popularité qui lui reste. Jadis, véritable fourmilière, le MASEF est devenu un véritable manoir d’où seul s’élève le grognement de collaborateurs mécontents.

L’unanimité est de mise au ministère des Affaires Sociales : « la ministre ne veut voir personne ». C’est le constat fait par les ONG de la société civile, par les nombreux plaignants et la clientèle naturelle du ministère.

Cette attitude de la jeune ministre, victime d’un parachutage mal réfléchi, résulterait de son ignorance de la pratique administrative, confirmant la règle selon laquelle « tout ministre devrait avoir exercé au préalable des responsabilités au sein d’un cabinet ministériel ou avoir servi dans une administration centrale ».

Ce qui n’est pas le cas de Marième Mint Bilal Saleck, qui à l’instar de nombreux intrus de l’administration publique, a commencé sa carrière par le haut et hors de ses domaines de compétence, sans aucune expérience administrative. Son background ne la prédispose en effet nullement à occuper un si haut poste qui demande de l’expérience et de la maturité.

En effet, dans sa carrière, elle fut chef section nomenclature au sein de la société routière ATTM, entre 2012 et 2016, professeur d’enseignement technique au CFPP de Néma de 2016 à 2018, puis hop, ministre de la Jeunesse et des Sports avant d’atterrir quelques mois plus tard au MASEF à 35 ans.

Entre la ministre des Affaires Sociales et les administrés, mais aussi avec la société civile et les autres acteurs, point de contacte ni d’échange. La communication n’a jamais été établie, à cause de la réclusion quasi-totale de la ministre, ce qui a fini par l’isoler dans son cabinet, dans une rupture presque complète avec son entourage immédiat au sein de son département.

Alors que le MASEF est à la pointe avancée de la politique sociale du pays, comme réponse immédiate aux sollicitations des populations les plus faibles, les femmes, les enfants, les démunis, il est devenu le principal obstacle à la politique de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales du fait du comportement incroyable de Marième Mint Bilal Saleck. Ce qui risque d’impacter négativement sur les objectifs de croissance, de qualité de vie et de bien-être du citoyen mauritanien, pilier essentiel pour la capture du dividende démographique.

Ce poste axial dans la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) que le pays s’est fixé entre 2016 et 2030 semble être totalement incompatible avec la nature casanière de la ministre, qui serait peut-être plus à l’aise à la tête des archives nationales ou entre ses chers élèves en mécanique.

Cheikh Aïdara

Source : L’Authentique (Mauritanie)