A la fin du scrutin, la police politique procède à sa libération, au terme d’un procès sans gloire ; le plaignant, un écrivassier diffamateur, retire la plainte et regagne l’anonymat de sa condition.
Dès la sortie de prison le 31 décembre 2018, l’élu Biram Dah Abeid reçoit la visite de BBC-Arabic dont il accepte d’être l’invité principal, au programme Noughtet Hiwar, littéralement « point de dialogue ». L’enregistrement de l’émission devait se dérouler sur les plateaux de la chaîne publique, Télévision de Mauritanie (Tvm), déjà loués à cette fin. La date est fixée au 9 février 2019.
Or, la veille, Mahdi Almoussawi, le journaliste réalisateur, auteur et garant de l’accord avec Biram Dah Abeid, retire l’offre initiale. Il vient s’excuser et informer, Biram Dah Abeid, des objections exprimées par le Commissaire aux droits de l’Homme et le Directeur de la Tvm.
Tous deux, lui ont fait part des instructions de la Présidence et de la Primature en Mauritanie, interdisant l’entrée des studios, au parlementaire Biram Dah Abeid. En conséquence, ils enjoignaient, à BBC Arabic, de « choisir » un représentant du gouvernement comme invité de rechange.
BBC Arabic se retrouve ainsi contrainte d’accepter l’offre impérative où un sombre supplétif du système de domination ethno-tribale vint débiter son homélie de négationnisme, comme d’usage, à l’abri de contradiction.
Ira-Mauritanie souligne l’inélégance du procédé et sa banalisation alors que le pays se met à espérer une transition non-violente, après 10 années de prédation, de censure et d’arrestations d’opposants.
Avec le concours des bonnes volontés, notamment au sein des média, IRA–Mauritanie s’apprête à introduire, auprès de Reporter Sans Frontières (RSF), un recours contre le gouvernement de Mauritanie.
Le geste et ses motifs requièrent l’attention rigoureuse des rapporteurs spéciaux des Nations-Unies et interpelle, autant, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples.
Le Bureau Exécutif
Source : IRA-Mauritanie