CLTM : Déclaration n°2

CLTM : Déclaration n°2La CLTM (Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie) s’inquiète de la dérive autoritaire et dictatoriale du régime et de son mépris manifeste qui se développe vis-à-vis de son peuple au fur et à mesure que les élections présidentielles s’approchent.

Les multiples provocations à toute voix discordante qui caractérise le monolithisme absolu, l’arbitraire et l’étouffement des libertés individuelles et collectives nous obligent une fois encore de dénoncer cette politique tatillonne et désastreuse pour la paix sociale.

La convocation des Organisations syndicales par le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration le vendredi 28 décembre 2018 démontre l’amateurisme politique du régime d’exiger leur participation massive à une marche contre les extrémistes « comme Samory et les défenseurs des droits humains » organisée par UPR le Parti-Etat en violation des textes et règlements et des Conventions internationales ratifiées sur le respect de la liberté syndicale.

Certes les Organisations inféodées au Parti-Etat ont répondu positivement à l’appel du Ministre, ce qui ne suscitera pas de commentaires même s’ils démentissent les faits, mais celles qui sont indépendantes et libres ont dénoncé cette invitation et ont rappelé au Ministre qu’il outrepasse ses attributions sachant que ce ne sont pas toutes les Organisations syndicales qui militent dans UPR le Parti-Etat.

Cette prise de position par le Secrétaire Général de la CLTM a pris de cours l’auditoire inféodé au régime considérant cette réaction comme un défi et l’un d’entre eux a osé braquer son pistolet sur Samory Ould Beye devant le Ministre, avec des propos injurieux et d’avertir que les maures sont armés jusqu’aux dents pour affronter et écraser les extrémistes.

C’est pourquoi, Il existe beaucoup de zones d’ombre qui suscite des interrogations dans cette affaire de réunion syndicale alors qu’elle est purement politique : Sinon, pourquoi inviter Samory, connu pour son opposition au régime et qui ne s’en cache pas, à une réunion de cette nature « politique » qui se tient au Ministère ? Cela ressemble fort bien au scénario du journaliste saoudien Khassogui d’être attiré par les Autorités saoudiennes dans un édifice public pour exécuter leur sale et horrible besogne.

L’attitude du Ministre face à ce drame aux conséquences imprévisibles et dont il est le 1er responsable démontre son manque de discernement et d’autorité dont il doit incarner en cas de dérapages de l’un de ses administrés. Il était de son devoir, au minimum, d’ordonner à son garde du corps de le désarmer et de le faire sortir de la réunion pour démontrer son opposition à la violence et à l’extrémisme objet de la marche que le Parti-Etat veut organiser.

La CLTM (Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie), face au développement de cette politique aveugle et dictatoriale dénonce avec force l’immixtion des Autorités dans le jeu syndical par des pratiques peu orthodoxes et dangereuse pour une cohabitation apaisée entre les différentes communautés.

La CLTM invite, par conséquent, le Gouvernement à ne jouer que son rôle traditionnel de Garant, Protecteur et Arbitre sans outrepasser ses multiples fonctions et d’agir en responsable vis-à-vis de ses citoyens qui aspirent à plus de liberté et de justice pour l’intérêt de la patrie.

Le Bureau Exécutif

Fait à Nouakchott, le 30/12/2018

Source : CLTM