Les pêcheurs entament ainsi «une grève illimitée pour que cessent les tracasseries contre les embarcations épinglées suite à un recours aux services des pêcheurs non nationaux», explique une source au sein du mouvement. Cause immédiate de la grève observée à partir de dimanche, «un incident avec des éléments de la marine nationale se traduisant par l’arraisonnement de plusieurs embarcations et l’arrestation d’une quarantaine de pêcheurs».
Ces individus ont tous retrouvé la liberté en ce moment, sauf trois éléments considérés comme des leaders, selon les renseignements fournis par les pêcheurs.
Expliquant la colère de ses collègues, un membre du groupe affirme: «Nous sommes en grève illimitée jusqu’à ce que les tracasseries cessent contre les embarcations dont les propriétaires font recours aux services de pêcheurs étrangers. La loi qui interdit le recours aux pêcheurs non nationaux est hypocrite. Elle est inapplicable, car il y a un déficit en ressources humaines pour faire travailler à plein régime toutes les embarcations».
A Nouakchott, les pirogues qui ne respectent pas cette loi font face aux patrouilles maritimes. Les contrevenants sont obligés de payer une amende de 10.000 ouguiyas pour chaque pêcheur étranger non autorisé. A défaut, le matériel est confisqué.
Toutefois, selon notre interlocuteur, «dès que vous sortez de Nouakchott, vous allez trouver des campements avec des pirogues dont tous les équipages sont constitués d’étrangers. Les propriétaires de ces embarcations sont protégés par la corruption et sont intouchables».
Rappelons qu’une loi sur l’aménagement des pêcheries, adoptée en 2012, et mise en œuvre depuis 2017, interdit le recours aux pêcheurs artisanaux étrangers en Mauritanie.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Source : Le360 Afrique (Maroc)