Le gouvernement mauritanien attribue à des lobbys et milieux «hostiles» au pays, une vidéo de Mariam mint Cheikh, membre du Comité directeur de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-une ONG anti-esclavagiste) qui a valu à cette dernière une interpellation le 17 mai dernier.
Dans cette image datant de l’année 2015, remise au goût du jour sur les réseaux sociaux récemment, Mariam mint Cheikh accuse la Mauritanie d’abriter des groupuscules terroristes. La Mauritanie est membre du G5 Sahel, organisation régionale dont les autres pays membres sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad et qui est engagée dans un processus d’opérationnalisation d’une brigade dédiée à la lutte contre le terrorisme.
Evoquant le cas de la dame ce week-end, le ministre de la Culture et de l’artisanat, porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine ould Cheikh, affirme «qu’elle a été instrumentalisée par une personne issue d’un pays occidental» sans plus de précisions sur l’identité du présumé auteur de la manipulation et sa nationalité.
Le porte-parole du gouvernement, cité par l’Agence mauritanienne d’Information (AMI-un organe officiel), a ajouté «cette affaire fait l’objet d’une enquête en cours. Mais des données indiquent clairement que cette femme a été instrumentalisée par une personne occidentale connue pour son hostilité à notre peuple et notre Etat. C’est cet individu-là qui a dicté à Mariam mint Cheikh ses déclarations».
Pour Mohamed Lemine ould Cheikh, cette affaire renvoie «à une volonté délibérée de nuire au peuple mauritanien et d’entacher l’image exemplaire du pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme». Après l’interpellation de Mariam mint Cheikh, l’IRA a dénoncé «la persécution» d’une militante engagée dans la lutte pour la dignité de sa communauté, et exprimé des craintes pour sa vie.
Ce discours officiel laisse un mystère complet sur l’identité du présumé manipulateur de la militante de l’IRA.
Interpellé à ce sujet, un analyste des faits politiques du pays avoue ne pas voir réellement à quelle personne le responsable gouvernemental se réfère. Il rappelle cependant que dans le passé «Nouakchott a souvent dénoncé des lobbys sionistes ennemis dans la rhétorique l’opposant à toutes les mouvances de son opposition».
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Source : Le360 (Maroc)