L’ensemble prolongé jusqu’en 2010 constitue, à mon sens, une seconde fondation de la Mauritanie contemporaine. Elle est le strict contraire de la première, celle incarnée par Moktar Ould Daddah. Ses caractéristiques et ses effets doivent être étudiés pour qu’une troisième fondation, presque unanimement attendue, ne dérive pas, si par miracle elle s’initie.
L’homme du 6 Août 2008 n’assure-t-il pas à ses visiteurs étrangers, notamment aux Français, qu’il va respecter, l’année prochaine : 2019, respecter la Constitution et, donc, ne pas briguer un troisième mandat présidentiel. – BFF
Le 24 Février 2006, la Société mauritanienne des hydrocarbures (S.H.M.) communique que « la production du pétrole mauritanien a effectivement débuté vendredi sur le champ offshore de Chinguetti » situé à 80 kilomètres au sud-ouest de Nouakchott [i].
Historiquement, c’est le premier gisement découvert en Mauritanie, depuis peut-être cinquante ans, et d’exploitation du pétrole, il est question dès le début des années 1970, mais la nationalisation de la société des Mines de Fer de Mauritanie le 28 Novembre 1974 a fait fuir les candidats aux explorations.
Pendant les vingt années qui suivent le renversement du président-fondateur Moktar Ould Daddah, le pays n’a pas la moindre expérience des questions pétrolières [ii]. Ce qui commence avec Woodside n’a pas de précédent pour l’extraction et que peu en exploration.
Le gouvernement de « transition démocratique » formé par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (C.M.J.D.) qui a évincé le 3 Août 2005, le colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, s’attend, pour l’année en cours, à une production de 18,4 millions de barils dont 35 %, estimés à près de 200 millions de dollars reviendront à l’Etat, et le reste à un consortium formé par la société australienne Woodside.
Mais précisément, cette part fait débat. Et empêche toute festivité. En effet, quatre « avenants d’extention » des contrats de partage « signés et adoptés par le gouvernement et le parlement précédents » sont valides selon Woodside, tandis que le gouvernement de transition démocratique y voit « un crime économique qui spolie le pays de tous ses droits ».
Le signataire de ces avenants, l’ancien ministre du Pétrole du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya : Zeidane Ould Hmeida, a été arrêté le 16 Janvier précédent et inculpé. Dans un communiqué [iii] qu’il intitule : « ma lecture des avenants », l’ancien ministre assure qu’ « aucune disposition du contrat initial dans les domaines de la fiscalité, des reports de déficit, des charges déductibles, n’a été changée par le nouvel avenant » et de fait, si pétrole, il y a désormais, c’est bien grâce à lui. Société australienne, fondée le 25 Juillet 1954, Woodside exerce surtout dans son pays d’origine [iv]
Annoncé à la radio et à la télévision par le colonel Ely Ould Mohamed Vall, le président du C.M.J.D. le 30 Mars [v], un arrangement amiable a clos le débat le 25, à Dubaï, avec l’intermédiation de Cheikh Abdallah Al Thani, PDG du groupe émirati Al Thani Investment.
« Les deux parties ont décidé d’un accord de ne prendre en considération que les contrats initiaux auxquels des améliorations servant l’intérêt national ont été introduites ». Un bonus de 100 millions de dollars est versé à l’Etat, dans les quatorze jours suivant l’accord, par la compagnie, qui en outre financera annuellement, à hauteur d’un autre million, un fonds de protection de l’environnement.
La production prévue est de 100.000 barils par jour et l’ensemble des gisements alors repérés : Tioff, Banda, Tevel, qu’explorent alors, en sus de Woodside, Dana Petroleum et Total représenteraient 950 millions de barils [vi]. Cependant, le brut mauritanien, plus lourd que celui de la mer du Nord (le « brent »), présente une décote entre 57 et 59 dollars le baril.
Les difficultés à pallier ou à prévoir ne sont pas seulement la relation avec les investisseurs. Le Premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubakar [vii] a annoncé, l’avant-veille du début de la production pétrolière, la mise en place d’un système garantissant la transparence dans l’utilisation des recettes des industries d’extraction, pour que tous les Mauritaniens en « profitent ».
Un comité national de suivi surveillera les recettes non seulement du pétrole, mais aussi du gaz et des minerais. Les recettes seront auditées par des experts internationaux. Le comité se compose « des représentants du gouvernement, des partis politiques, de la société civile et des sociétés d’exploitation».
C’est la mise en application de l’adhésion du pays, dès la prise de pouvoir par le C.M.J.D. de l’initiative de transparence des industries extractives, adoptée en 2001, en Afrique du sud. En outre, un fonds national des recettes d’hydrocarbures (S.N.R.H.), a été créé.
Le premier « tanker » quittera la Mauritanie pour la Chine, le 27 Mars [viii], à peu près en même temps que sera intervenu l’accord avec Woodside, également transporteur (le gouvernement mauritanien cherche son propre transporteur pour sa part de 35%).
Il sera suivi d’un autre le 3 Avril : chaque cargaison est de 950.000 barils. Le 31 Mars, Zeidane Ould Hmedia est libéré. Il a été d’une tout autre envergure que son successeur immédiat, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed [ix], et a retrouvé de l’avenir en étant chargé en 2013 .
Ce démarrage semble changer du tout au tout les capacités mauritaniennes d’autofinancement de l’économie [x], mais pas immédiatement l’approvisonnement du pays [xi]. La Mauritanie pour couvrir ses besoins en 2006 et 2007 vient de signer un accord de deux ans avec la société suisse Vittol.
La facture pétrolière annuelle s’élève à 160 millions de dollars pour 500.000 tonnes d’hydrocarbures. Ces perspectives vont pourtant être démenties très vite par la chute des cours du pétrole, et la relative faiblesse du gisement lui-même [xii].
Il faudra un nouveau départ et une autre considération des richesses mauritaniennes en hydrocarbures: la ressource en gaz. Ce qui viendra à partir de . Mais l’essentiel reste à venir une gestion au bénéfice du grand nombre, et son préalable : une démocratie sincère et égalitaire.
Le 27 Février 2008, une commission tripartite réunissant des représentants des gouvernements mauritanien et sénégalais avec ceux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (le H.C.R.) fixe un « calendrier accéléré des retours des réfugiés au Sénégal » [xiii]. Mohamed Ould Sidi Mohamed, responsable de l’Agence nationale d’accueil et d’insertion des réfugiés (A.N.A.I.R.) estime que « durant le mois de Mars, entre 1.500 et 2.000 réfugiés pourront rentrer, en principe tous les mardi et jeudi, soit deux retours par semaine ».
Le 22, le lancement du programme d’urgence de l’Agence avait fait passer de 2.800 à 109 les demandes de rapatriement. Un premier retour-test, effectué le 29 Janvier précédent et évalué par la commission tripartite, avait conclu à la faisabilité de l’opération.
Celle-ci concerne, a priori, « quelque 24.000 réfugiés vivant au Sénégal, le plus souvent avec leurs familles près de la frontière mauritanienne. Plusieurs milliers de Négro-Mauritaniens [xiv], vivant essentiellement dans le sud de la Mauritanie, avaient fui ou avaient été chassés de chez eux après des violences interethniques entre 1989 et 1991 » [xv].
Les familles revenant au pays « avaient bénéficié chacune de deux vaches pour certains sites, un petit troupeau d’une dizaine de moutons pour d’autres » en plus d’un hectare de terres cultivables pour un des sites.
C’est peu, vingt ans après… Ibrahima Sarr, président de l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation (AJD/MR) qui se rend sur les premiers sites, juge que la « situation précaire nécessite un sursaut de solidarité nationale » et organise une journée à cet effet pour se tenir le 1er Mars.
« Nous voulons collecter le maximum de dons en faveur de ces rapatriés infortunés et nous pensons que toute la communauté nationale doit se mobiliser dans ce sens… Après dix-huit ans d’exil, les réfugiés sont traumatisés et ont besoin de se sentir entièrement chez eux et obtenir réparation des préjudices moraux et matériels subis » [xvi]. Le rapatriement « constitue un maillon important sur la voie de la réconciliation nationale entre les différentes communautés », insiste Ilbrahima Sarr.
C’est exactement ce que veut Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le seul président de la République qu’aient pu élire les Mauritaniens par un scrutin pluraliste, à deux tours, et internationalement observé après plus d’un an de préparation matérielle. A Zeine Ould Zeidane, l’un de ses compétiteurs du premier tour, qu’il nomme Premier ministre, le Président avait écrit le 29 Mai 2007 que « la mission du gouvernement s’articulera autour des points ci-après :
– la consolidation de l’unité nationale ;
– la refondation de l’Etat ;
– l’ancrage de la culture démocratique ;
– la moralisation de la vie publique ;
– la croissance économique et la lutte contre la pauvreté ;
– l’accès aux services de base et le développement des ressources humaines.
Au titre de la consolidation de l’unité nationale, il conviendra de réaliser la concorde entre toutes les composantes de notre peuple, en apportant les solutions adéquates aux problèmes issus des douloureux événements de 1989 et en renforçant le dispositif de lutte contre les pratiques de l’esclavage et d’élimination de ses séquelles.
En pansant ces palies du passé, il s’agit de faire en sorte que tous les Mauritaniens puissent éprouver une légitime fierté d’appartenir à une grande nation qui les protège et les traite sur un même pied d’égalité, tous sans exclusive, en leur garantissant les mêmes droits, en les soumettant aux mêmes obligations et en leur offrant les mêmes chances devant le service public. »
Le 30 Juin 2007, le Président s’adresse à la nation. C’est sa propre lettre de mission. « Au cours des années 80, notre pays a été le théâtre d’atteintes massives aux droits de l’homme qui devaient culminer en 1989-90-91.
Des citoyens mauritaniens à l’intérieur et à l’extérieur du pays ainsi que des résidents établis en Mauritanie ont été victimes d’exactions graves et injustifiées. Des populations mauritaniennes paisibles se sont vues contraintes à quitter leur pays. Des atteintes cruelles à la dignité, des abus et dénis de droit d’une grande ampleur ont été commis.
Chers compatriotes, je voudrais ici, au nom de la République, exprimer ma compassion à l’égard de toutes les victimes de ces années sombres. Je voudrais dire à chaque veuve, à chaque orphelin, à chaque réfugié, à chaque opprimé blessé dans sa dignité, que je partage l’intimité de leurs souffrances.
Assumer cette part d’ombre dans notre passé requière de faire preuve de tolérance et d’ouvrir dans notre histoire une nouvelle page où plus jamais ce genre de pratiques absurdes et d’un autre âge ne pourra se reproduire.
C’est également pour cela que la recherche des voies et moyens appropriés pour le retour dans la dignité des concitoyens réfugiés, le règlement du passif humanitaire et l’éradication des séquelles de l’esclavage continuent de mobiliser nos efforts et notre réflexion.
Il nous faut d’abord rétablir la confiance propice à une véritable réconciliation des esprits et des coeurs. A cet effet, l’Etat assumera entièrement sa responsabilité pour assurer le retour dans la dignité de tous les citoyens actuellement réfugiés à l’extérieur du pays.
Il se tiendra à côté de toutes les victimes et de leurs ayant droit pour réparer équitablement les injustices subies et permettre à tous de participer dans la dignité et l’égalité à la construction de notre avenir commun.
Tous les Mauritaniens réfugiés pourront retourner au pays et bénéficieront d’un programme de réinsertion dans leurs terroirs d’origine avec l’appui du HCR, de l’Etat mauritanien, de l’effort de solidarité nationale et le concours de nos partenaires au développement. Des mesures seront mises en place pour s’assurer que tous les mauritaniens concernés pourront bénéficier de ce programme de retour organisé.
Toutes les mesures seront prises pour faciliter le retour de nos compatriotes dans leur pays. J’en appelle à l’ensemble des mauritaniens pour qu’ils se mobilisent afin de réserver à nos concitoyens de retour le meilleur des accueils possibles, dans la tolérance, la fraternité et la solidarité.
Ce faisant, notre pays montrera sa grandeur et sa capacité à résoudre ses problèmes sur la base de ses propres valeurs. Nous sortirons ainsi renforcés de cette épreuve et nous serons armés pour affronter les autres défis de la construction de l’Etat de droit »
Cette orientation politique a été ensuite débattue en journées de concertation du gouvernement avec toutes les parties concernées. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi les ouvre le 20 Novembre 2007.
« Dans le but de réaliser cette promesse, nous nous sommes attelés, dès la formation du gouvernement, à désigner un comité interministériel, lequel a lancé, tout au long des mois passés, un vaste processus de concertation, ayant englobé les deux chambres du Parlement, ainsi que l’ensemble de nos forces politiques et sociétales.
Cet effort de concertation s’est ensuite étendu à nos citoyens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, mais aussi aux populations directement intéressées. Le processus a également concerné les deux pays voisins, le Sénégal et le Mali, ainsi que le Haut Commissariat aux Réfugiés.
Ces concertations ont permis de créer un climat adéquat, marqué par le consensus des mauritaniens, toutes appartenances politiques et sociales confondues, autour du choix que nous avons adopté ; celui de l’union, du rétablissement du droit et de la consolidation de l’unité nationale.
Elles ont permis aussi de s’entendre avec nos partenaires sur le cadre préliminaire du retour des réfugiés ; entente que nous avons consacrée, le 12 novembre courant, par la signature d’une convention avec le Sénégal et le HCR. e voudrais, à ce niveau, adresser mes sincères remerciements au Sénégal, au Mali, au HCR et à tous les partenaires qui nous ont appuyés dans cette entreprise, ou ont déclaré leur intention de le faire.
Nous voulons, à travers ces journées de concertation, renforcer le consensus réalisé et définir un ensemble de mesures indispensables pour organiser les opérations de retour des réfugiés et de clôture du dossier du passif humanitaire. Nous misons beaucoup sur le sens patriotique de tous les mauritaniens, ainsi que sur le soutien de nos frères et de nos amis et leur collaboration à l’action que nous entreprenons pour le retour digne à leur terroir et la réinsertion des réfugiés et de leurs proches dans la vie active et productive.
La solution de ce problème hérité du passé ne se réduit pas à ouvrir la voie du retour, mais va, bien au-delà, vers la garantie d’une vie digne. A ce sujet, l’opération retour au pays sera renforcée par l’élaboration d’un programme national d’aménagement des terres, d’appui à l’agriculture et à l’élevage, de disponibilisation d’opportunités d’emploi et d’activités génératrices de revenu, de mise en place d’infrastructures de base, en particulier hydrauliques, éducatives et sanitaires.
Ce programme sera présenté au début du mois prochain au Groupe Consultatif, ainsi qu’à l’ensemble de nos partenaires et à nos pays frères et amis intéressés. Il sera inscrit dans un plan global qui vise à améliorer le niveau de vie des citoyens dans toutes les wilayas et à créer, comme nous l’avons annoncé récemment à Nouadhibou, davantage de pôles de développement dans notre pays.
Nous sommes tout à fait conscients que le succès de notre action pour réconcilier et tourner la page du passé est tributaire du degré de votre adhésion à tous et de votre contribution à construire une Mauritanie nouvelle.»
Mais l’inscription dans les faits est malaisée. Un comité directeur des réfugiés [xvii] revient sur le « test » du 29 Janvier. « Les réfugiés mauritaniens souhaitent, avant tout retour, être fixés clairement sur la volonté du gouvernement mauritanien de les réinstaller dans leurs villages d’origine, de leur restituer leurs terres de culture et leurs papiers d’état-civil.
Cela ne fut pas respecté avec le premier groupe de cent deux personnes rapatriées récemment, dans des conditions inacceptables, au Trarza ». D’autre part, à la décision d’un calendrier « accéléré » pour ces retours, n’a pas été associé. Sa cible n’est d’ailleurs pas, principalement, les autorités nationales mais bien le H.C.R. dont « la méthode et les initiatives unilatérales persistantes » sont fustigées.
Le 13 Mars, ce sont 257 nouveaux rapatriés qui arrivent à Rosso [xviii]. Une autre vague est attendue la semaine suivante et la question de quelques 6.000 réfugiés en 1989, mais au Mali, commence d’être étudiée.
Au total, tant bien que mal, l’un des deux éléments du si lourd « passif humanitaire» laissé par les régimes militaires au jeune gouvernement démocratique, est en train de se résoudre, l’autre étant l’indemnisation et les enquêtes de responsabilité pour les massacres de militaires d’ethnie Toucouleur, pendant les « années de braise ». Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’aura pas le temps de s’y attaquer. Un énième coup militaire commence déjà de s’ourdir, moins d’une année après son élection !
Ould Kaïge
[i] – Agence France Presse, Nouakchott – 24 Février 2006 à 19 heures 44
[ii] – À la signature du premier permis d’exploration de la campagne de 1996 par Hardman et l’État mauritanien, le pays n’a aucune compétence spécifique en matière de pétrole.
En effet, il n’y a pas de ministère du Pétrole, les questions écologiques sont quasiment absentes, les cadres susceptibles de surveiller le travail des compagnies sont peu nombreux. De plus, la Mauritanie s’est lancée dans une course effrénée de recherche d’argent à tout prix qui l’empêche de faire des choix judicieux.
Habituellement les compagnies (qu’elles soient grandes ou petites) profitent de cette faiblesse et se font attribuer des permis de longue durée sur de larges territoires en échange de contreparties modiques. Dans le cas mauritanien, les contrats de partage de production ayant été signés d’abord en 1998 puis amendés et corrigés ainsi que tous ceux qui sont signés à l’heure actuelle ne sont nullement défavorables au pays.
Le ministère du Pétrole et la compagnie nationale ont du mal à recruter du personnel mauritanien qualifié dans le domaine pétrolier. L’État a eu des difficultés, au début de l’exploration, à donner de bonnes coordonnées pour les blocs d’explorations.
Ce type d’erreur peut engendrer de gravissimes problèmes de « souveraineté », si d’aventure une compagnie trouve du pétrole dans une zone qui ne lui a pas été attribuée. Ce problème a été réglé par la suite, mais il témoigne d’un certain amateurisme qui, il est vrai, est classique quand un État se lance dans un domaine nouveau.
Pour ce qui est de la compagnie Woodside, le problème est sérieux. La production annoncée avant l’exploitation de Chinguetti était de 75 000 barils par jour sur une dizaine d’années pour un réservoir de 120 millions de barils.
Les chiffres corrigés officiellement font état de 37 000 barils par jour en moyenne sur 2006 pour un réservoir dont la capacité a été revue à la baisse avec 53 millions de barils, selon la compagnie Woodside. Ce résultat est indiscutablement le signe de graves problèmes.
Sous le vernis apparent de la communication du groupe australien, reprise par le ministère et la SMH mettant en avant « les difficultés imprévues et la complexité particulière du champ », la compagnie essaie de cacher ses faiblesses. – Benjamin Augé . « Les enjeux du pétrole en Mauritanie », L’Année du Maghreb 2007 (pp. 349 à 367), mis en ligne le 1er novembre 2010.
[iii] – Agence France Presse, Nouakchott – 28 Février 2006 à 17 heures 10
[iv] – « Sa production en pétrole et en gaz totalise plus de 60 millions de barils par an (en additionnant le gaz avec le pétrole sous forme d’une équivalence énergétique). L’Australie reste la principale zone d’activité de Woodside, qui détient cependant des licences d’exploitation et/ou de production dans une dizaine d’autres pays. Woodside est un très important producteur de gaz naturel liquéfié, opérant le projet « Northwest Shelf » en Australie.
La société est au cœur d’une joint-venture qui exploite le gaz naturel de la zone de Greater Sunrise située entre l’Australie et le Timor oriental, et qui est au centre d’un conflit de frontières maritimes entre les deux pays à propos du Timor Gap. » – wikipédia à jour au 25 Octobre 2017
[v] – Agence France Presse, Nouakchott – 30 Mars 2006 à 21 heures 38
[vi] – wikipédia à jour au 21 août 2016 : Économie du pétrole de la Mauritanie
[vii] – Agence France Presse, Nouakchott – 24 Février 2006 à 16 heures 36.
Le Premier ministre du C.M.J.D. l’a déjà été au commencement de la précédente période politique : « la façade démocratique » prolongeant par l’élection de 2012 le pouvoir du président du Comité militaire de salut national C.S.M.N.
[viii] – Agence France Presse, Nouakchott – 27 Mars 2006 à 19 heures 59
[ix] – et a retrouvé de l’avenir en étant « blanchi » en Avril 2008 par une commission d’enquête australienne, puis en étant chargé, par Mohamed Ould Abdel Aziz, à partir de 2013 de relancer les affaires pétrolières. Il devient ainsi le mentor de Total, pour la Mauritanie, en Octobre 2016… tandis que Woodside a été racheté par Petronas…
[x] – « La Mauritanie, grâce à son pétrole a acquis des capacités de financement nouvelles et, par conséquent, une plus grande facilité à honorer ses dépenses incompressibles comme le paiement des fonctionnaires.
Les quelque 230 millions de dollars que l’État a récupéré en 2006 grâce à la vente du pétrole en propre par l’intermédiaire de la SMH et la perception des diverses taxes et redevances des compagnies exploitantes, lui permettent d’envisager de nouvelles dépenses.
Ces revenus sont entièrement déposés sur un compte à la Banque de France appelé Fonds national des revenus des hydrocarbures (FNRH) dont l’unique personne habilitée à donner l’ordre d’un débit est le gouverneur de la Banque centrale mauritanienne, même si la demande est faite par le président. Pour l’année 2007, aucun débit n’a pour le moment été effectué selon les dires du gouverneur, et les sommes de 2006 ne représentent en rien la totalité du Fonds ». – Benjamin Augé, ibidem
[xi] – Agence France Presse, Nouakchott – 2 Janvier 2008 à 17 heures 36
[xii] – . « Le champ qui a été mis en exploitation en 2006 produit 2 millions de barils par an, soit quatre heures de production de l’Arabie saoudite, relativise Ahmed Salem Ould Tekrour, directeur général des hydrocarbures. Mais nous avons des perspectives favorables offshore avec le champ d’Ahmeyim.
Les découvertes des américains Kosmos et Chevron y sont prometteuses, mais les coûts sont élevés. Le français Total explore plus au nord. Tout dépendra des prix du pétrole. Dans cinq ans peut-être… Nous demeurons très optimistes. » – Alain Faujas, Jeune Afrique. 10 septembre 2015
[xiii] – Agence France Presse, Nouakchott – 27 Février 2008 à 19 heures 06
[xiv] – je déteste cette expression, devenue courante depuis la circulation du manifeste d’Avril 1986, à partir de Dakar. Du temps de la Mauritanie heureuse, celle qui m’accueillir en Février 1965, les Mauritaniens, à la suite du président Moktar Ould Daddah, disaient « nos compatriotes du Fleuve » – BFF
[xv] – ces drames ont été analysés par plusieurs chroniques anniversaires publiées par Le Calame, notamment :
– le 8 Avril 2008 : Le très grave incident de Diawara (Bakel) sur le Fleuve (9 Avril 1989)
– le 22 Avril 2008 : Massacres à Nouakchott et à Nouadhibou, à la suite de ceux perpétrés au Sénégal (24 . 25 Avril 1989)
– le 28 Novembre 2007 : dans la nuit anniversaire de l’indépendance, trente-trois soldats mauritaniens – présentés comme « négro-africains » – sont pendus dans la caserne d’Inal, à Nouadhibou (28 Novembre 1990)
– le 26 Février 2008 : le tri sinistre des « négro-africains félons » (28 Février 1991)
[xvi] – Agence France Presse, Nouakchott – 27 Février 2008 à 12 heures 04
[xvii] – Agence France Presse, Nouakchott – 4 Mars 2008 à 13 heures 47
[xviii] – Agence France Presse, Nouakchott – 13 Mars 2008 à 15 heures 39
Source : Le Calame (Mauritanie)