Certains frères et collègues ont traité, dans cet espace médiatique, l’identité des Haratines. L’un des écrivains les plus éminents a demandé aux hommes et femmes d’opinion et aux dirigeants politiques d’exprimer leur opinion à ce propos.
En réponse à cette demande et en guise de contribution à une discussion qui gagnerait à être développée,j’ai noté les points suivants : 1- En réalité, dans l’Etat national contemporain, l’identité de base est l’identité nationale.
Par conséquent, l’identité des mauritaniens est l’identité de leur patrie, qui est fondée sur une citoyenneté égale. Et Dieu a honoré le peuple de ce pays par une religion à laquelle croit et se soumet tout le monde ici.
Cependant, l’identité nationale commune ne nie pas et n’élimine pas les identités culturelles et sociales spécifiques.
2 – Quant à l’identité culturelle et sociale des Haratines, je trouve que l’exposition à l’injustice et à l’esclavage ne signifie pas appartenir à un nationalisme ou une culture données.
Cette injustice sociale a été vécue par les esclaves dans le milieu négro-africain , ce qui ne les a pas exclut d’appartenir à leur peuple.
Elle a été subie par les esclaves dans la communauté arabe et cela ne les a pas exclut du cercle de l’affiliation arabe.
On sait que les origines(généalogiques) se chevauchent et que leur désencombrement n’est pas requis.Dans ce cas , on se contente d’admettre ce que l’histoire a établi et imposée en mode de vie et langue.
3- Il y a cependant une particularité claire de la composante Haratin au sein du groupe arabe. Les caractéristiques qui prouvent cela sont visibles socialement, techniquement, en termes de traditions et de modes de vie
C’est peut-être ce qui a poussé le mouvement « El Hor » dans la dernière formulation de sa charte (2002) à souligner cette r spécificité culturelle :
« La double affiliation des Haratine au monde négro-Africain dont ils sont originaires et au monde arabo- berbére, qui représente l’environnement de l’assimilation, illustre leur spécificité culturelle »
4 – Je conçois que derrière le débat sur les identités et l’appartenance de cette composante , il y’ a ce problème de majorité et de minorité que d’aucuns exagèrent.
Dans un véritable état démocratique où chaque citoyen s’y sent attaché, cette notion de majorité /minorité n’a de signification qu’au niveau des émulations politiques. Chacun se targuant de son programme qui lui confère de gagner ou perdre lors des élections.
Il n’y a aucun sens d’alignement basé sur la couleur, la race ou l’identité culturelle . Ce sont des facteurs de division qui stigmatisent la méfiance et la régénération nerveuse.
Ils sont contraires aux exigences de la démocratie , de la citoyenneté et constituent un danger à l’harmonie et à la cohésion nationales.
Source : http://mourassiloun.com/
Traduit par Adrar.Info