Hervé Besancenot:”Nous ne changerons pas d’attitude, nous continuerons à parler à tout le monde, aux autorités et à l’opposition. C’est ça la France”.

Dans une interview avec Points Chauds l’Ambassadeur de France en Mauritanie, son excellence Mr Hervé Besancenot parle de la politique intérieure, de la coopération sécuritaire, du Mali et du dialogue politique national Mauritano-mauritanien

Hervé Besancenot-Moulay

 Question : Mr. Tout d’abord les élections présidentielles prévues le 21. Le Fndu et le parti APP ont annoncé qu’ils vont boycotter le scrutin. La France qui a des relations séculaires avec la Mauritanie peut-elle encore user de son influence pour trouver un accord politique en vue d’organiser des élections inclusives ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Nous, nous avons d’ores et déjà à peu près tout essayé. Nous sommes probablement la seule ambassade à avoir parlé à tout le monde. Nous avons vu, bien entendu, Ahmed Ould Daddah, Jamil Mansour, Biram, Moctar Sarr. Et bien entendu les autorités. A tous, nous avons tenu le même langage, qui était en effet que la définition d’une élection démocratique est qu’elle doit être la plus inclusive possible. Maintenant, on ne peut pas obliger des gens à aller voter comme on ne peut obliger des partis à donner cette instruction. Si certains ont jugé bon de ne pas s’y rendre, ce que de ma part je regrette, parce que je trouve qu’en terme de crédibilité des élections, ce serait mieux. Maintenant, c’est aux mauritaniens de décider de ce qu’ils veulent faire. Si certains veulent boycotter qu’ils boycottent. Simplement, ils vont évidemment, pendant quelques années ensuite se mordre le doigt en se disant, que c’est quand même dommage. Maintenant nous, nous approchons quand même de la date puisque c’est le 21 juin et j’ai l’impression que, du coté du président, on a la ferme intention, en effet, de garder ce délai constitutionnel. Le président m’a rappelé que, dans le serment qu’il avait dit en 2009, en tant que nouveau président de la République, il s’engageait à ne pas modifier, justement, la date de l’élection présidentielle, donc il l’applique. Parce qu’il a (je ne veux pas parler pour lui), l’impression qu’on va encore se parler durant un certain nombre de temps, et puis, on me dit « ça y est, vous n’êtes plus quelqu’un de légitime puisque les délais constitutionnels ne sont pas respectés. Alors les mauritaniens font ce qu’ils veulent. Je souhaite seulement que si on va vers une élection, et je pense qu’on va à une élection le 21 juin, les délais constitutionnels ont été respectés.

Question : Excellence Monsieur l’Ambassadeur, vous avez été  reçu en audience en avril dernier  par le président du RFD M. Ahmed Ould Daddah,  à son domicile au lendemain  de rumeurs persistantes,   évoquant des rapports très  tendus entre l’opposition mauritanienne et l’Ambassade de France en Mauritanie. Pouvez-vous Excellence nous parler de l’objet de ces discussions, si  ces  présumées  brouilles  sont réelles  et quelles seraient leurs causes ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je crois que je vous ai en partie déjà répondu. Je veux dire que nous, nous avons pris le soin de parler au maximum d’hommes politiques dans la perspective de ces prochaines élections. Des rapports tendus, peut être qu’ils le ressentent comme ça du côté du Rfd, moi je ne le ressens pas de cette manière là. Nous avons bien entendu eu des discussions tout à fait aimables, nous avons évoqué un certain nombre de sujets et ils avaient, bien entendu une position différente de celle des autorités, c’est leur choix, nous en prenons acte. Nous en avons informé Paris. Mais nous n’avons aucun problème avec eux, nous parlons absolument à tout le monde. Mais je crois que le problème est beaucoup plus général. C’est vrai que le dialogue n’ayant pas réussi à parvenir à ce qu’il y ai un report, à ce que certains sujets soient mis sur la table, etc, on essaie absolument de mettre des ambassades, et particulièrement la nôtre, dans un camp ou dans un autre, mais nous n’avons, nous, aucun intérêt à appartenir à un camp. Je veux dire que moi je ne peux pas voter de toute façon, et à l’été prochain je quitte le pays, même si on m’a demandé de rester une quatrième année, mais pour des raisons personnelles, après trois ans de séjour, comme c’est l’habitude d’ailleurs, je rentrerai en France. Donc nous n’avons-nous aucun intérêt justement à appartenir à un camp ou à un autre ; nous prenons acte, nous parlons à tout le monde et nous rendons compte à notre capitale. Maintenant, si eux le ressentent comme ça, j’en suis désolé.

Question : Si les élections sont organisées le 21 juin comme prévues déjà, est-ce que l’Union européenne va envoyer des observateurs à ces élections jugées par l’opposition d’unilatérale ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot:   Il y a eu une demande assez tardive qui a été faite par les autorités pour avoir des observateurs. Je sais que la question a été posée au sein des pays de l’Union européenne (est ce que les observateurs seront envoyés ou non) et le choix finalement a été fait, à ma connaissance, que c’était entre la Guinée Bissau – qui organise des élections présidentielles en même temps – et la Mauritanie. Il a été considéré que les besoins sont plus importants en Guinée. On sait que c’est un pays où les structures étatiques sont moins établies (enfin ça ne regarde que moi) alors qu’en Mauritanie, le besoin se ferait sans doute moins ressentir. En revanche, il a été décidé qu’il y aurait des experts du processus électoral qui viendraient. Ils seront au nombre de trois, qui étaient d’ailleurs présents lors des élections législatives et dont deux étaient restés un mois et demi voire deux. Ils ont produit des rapports qui ont d’ailleurs conclu globalement que les élections étaient globalement bonnes.

Question : Avez-vous une intention de financer les élections ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Mais non, les élections, le président me l’a rappelé d’ailleurs, seront financées par l’Etat mauritanien.

Question : Quelques jours auparavant, vous avez été également reçu en audience par le leader de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeid, actuellement candidat à la prochaine présidentielle de juin 2014. A cette époque, Ould Dah vous aurait parlé de ses inquiétudes de voir sa candidature invalidée par les autorités, pour lui barrer la route à cette présidentielle.  Finalement le dossier a été validé par le Conseil Constitutionnel. Aurez-vous rétrocéder auprès des autorités mauritaniennes pour les appeler à gérer avec objectivité  cette candidature loin de tout sentiment politique  ou comptez-vous réagir en cas de son invalidation en l’absence de tout vice de fond ou de forme ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je crois que vous l’avez dit, la messe est dite. La candidature de Biram a été validée, donc la question ne se pose plus puisqu’il y a en effet cinq candidats dont Biram qui se présente en indépendant, dans la mesure où il est à la tête d’un parti qui n’est pas reconnu. Mais pour le reste, il va se présenter de manière tout à fait normale. Je vais d’ailleurs vous faire une double confidence. La première c’est que avec mes collègues européens, dans le cadre du dialogue politique que nous avons chaque année entre l’Union européenne et la Mauritanie, et qui se fait avec le Premier ministre, nous avons en effet plaidé, j’ai plaidé, si tel était le souhait des autorités mauritaniennes, pour une validation de cette candidature. J’ai vu le chef de l’état il y a deux jours, je crois, et il a dit lui-même d’ailleurs que c’était plutôt une bonne chose. De toute façon, la situation aujourd’hui est claire et d’une manière générale, il était préférable que la participation du plus grand nombre soit effective et c’est dommage que les autres n’en aient pas fait autant.

 Question : La sécurité au Sahel. Le ministre de la défense français, jean-Yves le Drian a déclaré, lors de sa visite en Mauritanie, que la coopération sécuritaire entre la France et la Mauritanie est très bonne. Qu’elle est la forme de cette coopération ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Vous savez, je ne peux pas vous donner beaucoup de détails sur une question qui est assez technique. Comme vous le savez, nous avons e effet, sur le plan sécuritaire et sur le plan militaire une coopération assez forte avec la Mauritanie. Nous avons contribué en effet à la formation de ces GSI qui sont aujourd’hui les éléments les plus saillants, les plus performants de l’armée mauritanienne. Et bien entendu, cette coopération, cette collaboration, se poursuivre. C’est vrai que j’ai lu, ici et là, qu’il y a une base militaire française à Atar. Il n’y a pas de base militaire, je dirai que pendant des années, des actions de formations au profit de l’armée mauritanienne.

 Question : Des parties politiques mauritaniennes indexent la France de fermer les yeux sur l’impasse politique mauritanienne, de se démarquer progressivement de son rôle historique de régulateur des démocraties  et de privilégier  le volet sécuritaire, notamment sous régional. Qu’en pensez-vous ? 

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je veux dire, à nouveau, que je vous ai déjà répondu. Nous nous gardons les yeux grands ouverts sur ces difficultés récurrentes du dialogue politique qu’il y a entre la majorité et l’opposition, avec les motifs sous-jacents qu’il y a. c’est à dire chacun critique l’autre partie. Les uns disent qu’il faut absolument poursuivre un dialogue pendant un certain nombre de temps, de l’autre côté, on nous dit qu’il faut faire en sorte que les délais constitutionnels soient respectés. Chacun utilise les arguments qu’il veut mais nous, nous avons entrepris les contacts avec tout le monde et nous essayons de faciliter le dialogue. Maintenant, nous ne pouvons pas naturellement imposer le dialogue à ceux qui ne veulent pas y aller. Et nous apprécions par ailleurs – et ça nous ne nous en cachons pas – et sans privilégier par rapport aux autres aspects du partenariat franco-mauritanien, les succès mauritaniens dans la sécurisation de leur territoire. C’est évident que c’est un élément qui doit être mis à l’actif du bilan du pouvoir actuel. Oui, nous sommes en effet très satisfaits de la manière dont la Mauritanie, parmi les meilleurs de la région, a réussi à sanctuariser son territoire. C’est un fait, je veux dire. Depuis 2011, il n’y a plus, à ma connaissance, d’attaques réelles qui aient pu aboutir sur le territoire mauritanien. Et en février 2011, on se rappelle, qu’il y avait 1750 kg d’explosifs qui étaient destinés à notre ambassade et les autorités ont réussi à les arrêter à des kilomètres de la ville. C’est un succès que personne ne peut contester.

 Question : Dans quel état est la réconciliation nationale au Mali, surtout entre le gouvernement et le MNLA ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je crois honnêtement, que du côté du MNLA ; il y a eu quelques scissions, certaines qui, dit-on, ont été fomentées par les autorités qui souhaiteraient diviser pour régner, enfin c’est un argument qui est utilisé. Ce que je ne pense pas. Ce que je sais, c’est qu’il a fallu beaucoup de temps pour que des discussions soient entreprises avec le MNLA mais aussi le MRA mais aussi le HCIA. Toutes ces parties sont représentatives du nord mali alors que s’agissant du processus électoral proprement dit, les élections présidentielles et législatives se sont déroulées au Mali très rapidement et dans de bonnes conditions; on pouvait espérer que, dans ce prolongement, on arriverait à un résultat. Alors on sait qu’il y a un point d’achoppement. Le président malien dit qu’il faut que le MNLA dépose les armes avant l’entrée dans les discussions. Le MNLA répond que le désarmement sera le résultat de ces discussions. Alors, nous nous essayons, bien entendu, de trouver un moyen pragmatique de répondre à ces prises de position divergentes et à ce stade, le résultat n’est pas encore arrivé.

Question : Des observateurs ont qualifié ces visites effectuées par votre Excellence Monsieur l’Ambassadeur à des acteurs politiques mauritaniens  comme une ingérence de la France dans les affaires internes du pays, surtout après votre rencontre avec l’IRA, cette ONG toujours refusée de reconnaissance.  Quelle réponse faites-vous à ces accusations ? 

 L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Répondez que j’adore ça. On nous dit la chose et son inverse. On nous dit tour à tour, « vous n’êtes pas suffisamment présents dans le débat, vous devriez,… vous devriez, et quand nous, nous essayons de manière modeste et diplomatique, on nous dit, « vous en faites trop,…. ingérence. Alors, il faudrait qu’on me dise qu’est-ce qu’il faut faire. Nous, à nouveau, nous ne changerons pas d’attitude, nous continuerons à parler à tout le monde, aux autorités et à l’opposition. C’est ça la France.

 Question : La France a joué un rôle de premier plan dans la révolution libyenne. Mais comme vous le savez, ce pays connait aujourd’hui une grande instabilité. Quel rôle la France pourrait-elle jouer pour le retour à la stabilité ?

 L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: La France et d’autres d’ailleurs. Nous ne sommes pas les seuls, bien entendu, à constater une situation qui est souci d’inquiétudes chez tout le monde et, je le sais aussi, chez les autorités mauritaniennes. L’objectif c’est bien, évidemment, de retrouver l’unité nationale mais on voit bien que sur le terrain, et suite à l’intervention franco-africaine au Mali, qui a été évidemment un succès, des éléments terroristes ont réussi à trouver refuge en Libye, notamment dans le sud. Mais les autorités de Tripoli ont du mal à circonscrire en effet ces actions, et ont fait appel d’ailleurs à un certain nombre de pays pour voir comment les aider. Et nous étudions avec d’autres pour voir ce que nous pouvons faire, mais il est évident que l’inquiétude est très légitime.

 Question : Sur la situation politique nationale la position actuelle de la France par rapport à la situation politique qui prévaut en Mauritanie depuis quelques années  ainsi que son silence par rapport à des dossiers de polémique  conduit des parties politiques mauritaniennes à indexer Paris  de taire la vérité, de favoriser la création d’ apatrides et d’exclus,  de cautionner  l’esclavage…etc.  Quel est votre point de vue par rapport à ces charges ?

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je vais à peu près vous dire la même chose qu’on nous accuse de la chose et de son inverse. Comment pouvons-nous taire la vérité ? Comment pourrions-nous, Français, cautionner l’esclavage, favoriser la création d’apatrides ? Tout cela est absurde par définition. C’est exactement l’inverse. Les valeurs que nous défendons, et on le sait bien, la France est la patrie des droits de l’homme et dans tous les échanges que nous avons avec l’ensemble de la classe politique, nous veillons justement à défendre ces différentes causes. Il faut dire que lors des différents entretiens que nous avons eus récemment aussi bien avec les représentants de l’opposition qu’avec les partis du pouvoir, nous avons tenu le même langage sur la nécessité en effet qu’il y ai un progrès sur tous les dossiers que j’ai évoqué. Mais en même temps nous sommes suffisamment respectueux de l’indépendance de la Mauritanie pour ne pas nous prévaloir publiquement de quelque rôle que ce soit. A nouveau, nous : nous conseillons, nous répondons quand on nous demande mais ce n’est pas nous qui faisons le travail à la place des mauritaniens.

 Question : Dans le cadre de la réorganisation des forces françaises évoquée par votre ministre de la défense, comptez-vous déployer ou installer des forces militaires françaises en Mauritanie ?

 L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je crois que j’ai répondu. Il a été évoqué de trois mille hommes dans la sous région mais ces trois mille hommes seront installés dans l’ensemble des états du sahel avec un point d’ancrage particulier au Tchad parce qu’il y a eu un déplacement des risques terroristes qui étaient au Mali mais qui sont aujourd’hui plus à l’est. S’agissant de la Mauritanie, il n’y a pas de changement. Nos actions de formation, notamment à Atar mais il n’y a pas de base militaire.

Question : Certains milieux politiques mauritaniens vous reprochent votre position vis à vis du pouvoir mauritanien en place et le discours que vous employez pour le défendre, vous indexant d’avoir rompu avec  ce qu’ils ont appelé  votre  style diplomatique longtemps connu en votre qualité de défenseur de la démocratie.

L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Nous, nous ne défendons aucune partie, nous défendons des valeurs. Nous ne sommes pas d’un coté ou de l’autre, par définition. Nous parlons aux uns et aux autres de choses qui expriment notre sentiment sur la situation, ce qui ne nous empêche pas de dire, avec diplomatie, à nos interlocuteurs, l’appréciation que nous avons sur les résultats politiques mais aussi sur ces insuffisances. Par exemple, qui peut contester qu’il y ait eu des succès dans la politique sécuritaire de la Mauritanie ? Personne. Ou encore qui peut contester, on le voit bien le FMI c’est prononcé récemment sur les résultats macroéconomiques de la Mauritanie ? En revanche, qui peut constater les insuffisances qui demeurent dans plusieurs domaines, notamment la pauvreté. La Mauritanie est un pays dont la population est jeune extrêmement nombreuse et donc le chômage existe. Il y a aussi ce sentiment d’inégalités dans le partage des richesses et du pouvoir. Tout cela est dit à nos interlocuteurs et nous les incitons, bien entendu, à ce que les choses puissent s’améliorer.

 Question : Votre audience de début avril dernier avec le président de l’UPR a porté sur le dialogue politique mauritano-mauritanien. Quelques semaines après, l’agenda politique du pouvoir est demeuré inchangé sans susciter de votre part une réaction au moment où l’opposition boycotte. Pensez-vous que l’attitude des autorités mauritaniennes de persister dans leur agenda est objective, sinon relativement tolérable ? 

 L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Je vous l’ai déjà dit, nous, nous ne rendons jamais publiques nos réactions à l’égard de telle ou telle péripétie de la vie politique mauritanienne, en revanche, nous ne nous empêchons pas de livrer nos impressions en tête à tête à nos interlocuteurs, qui peuvent en tenir compte ou non. Nous, nous respectons la souveraineté mauritanienne. L’agenda politique est fixé par la constitution, c’est un fait et c’est ce que déclare la majorité. L’opposition pour sa part, et pour une part d’entre elle en tout cas, a décidé de boycotter c’est son droit le plus strict, même si on peut le regretter pour la crédibilité des prochaines élections, nous nous en prenons acte des positions des temps et des autres, mais nous continuons, bien entendu, à préconiser un dialogue même si le temps passe. Si le premier tour a eu lieu le 21 juin, il serait temps que de part et d’autre, on trouve un point d’ancrage pour se parler mais à ce stade, ce n’est pas le cas mais c’est ce qui doit se faire.

 Question : Le ministre français de la défense vient d’effectuer une tournée dans la zone subsaharienne. La France joue-t-elle une politique « préventive » contre la menace terroriste ?

 L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Bon, je crois que le ministre a répondu quand il a été interrogé. Évidemment, en défendant le Mali contre les terroristes, la France protège en même temps son territoire. C’est dire que c’est une problématique qui n’est pas propre à la seule région du sahel et du Sahara, elle est plus générale. De ce point de vue là, l’action qui a été menée au Mali visait à restaurer la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire mais aussi à assurer la sécurisation non seulement de l’ensemble de la sous région mais aussi de l’autre côté de la Méditerranée. L’intervention militaire franco-africaine a permis d’arrêter la marche des terroristes sur Bamako< ; maintenant, la Munisma a vocation à prendre progressivement le relai aux cotés des forces armées maliennes pour la défense du territoire malien. Alors l’Union européenne, à travers l’UETM, ainsi que l’Union africaine participent naturellement à cet effort.

Question : La France vient de perdre son huitième soldat au Mali au moment où on parle de la fin de la guerre frontale. Cette perte ne reflète-t-elle pas une possible survie du terrorisme ?

  L’Ambassadeur Mr Hervé Besancenot: Nous avons constaté en effet que les terroristes essaient de se refaire après les coups qu’ils ont reçus de la part des forces franco-africaines. Et bien entendu, nous veillerons à ce qu’ils ne réussissent pas, notre objectif étant de rendre à cette région sa stabilité passée. A nouveau, l’armée malienne est en train de monter en puissance et nous, nous avons comme objectif de continuer à l’aider dans ce domaine jusqu’à ce qu’elle trouve la capacité indépendante de défendre son territoire, comme d’ailleurs l’a fait la Mauritanie.

Propos recueillis par Moulaye Najim Moulaye Zeine
21 mai 2014
Source: http://www.pointschauds.info/