“Je m’appelle Bocar Demba DIOP; je suis né le 31/12/1971 à Fimbo (département de Maghama), dans la région du Gorgol. J’ai décroché mon diplôme de baccalauréat en lettres modernes françaises en 1994 au lycée de Kaédi. J’ai étudié 2 ans à la faculté des lettres et sciences humaines de Nouakchott.En classe de 2ème année universitaire, j’ai arrêté mes études dans le but de soutenir ma famille et de servir mon pays la Mauritanie. Le deux novembre 1996, je me suis engagé à intégrer le corps de la police mauritanienne avec mon diplôme de baccalauréat plus deux années. Je suis resté pendant 18 ans comme agent de police sans promotion.
Subalternes, forcément subalternes
Moi et tous mes collègues noirs au sein de la police nationale, nous sommes restés pourtant des agents subalternes. La hiérarchie de la police sélectionne d’autres policiers maures blancs et les font accéder aux grades supérieurs pour se servir de nous pour réprimer les populations noires contestataires qui réclament leurs droits lors des manifestations et sit-ins.
Mieux, nos collègues maures blancs ne sont pas diplômés d’étude. Vous allez me dire Pourquoi? Parce que tout simplement, ils sont maures blancs et nous, nous sommes des noirs. Ils le disent sans se cacher, nous ne méritons rien sur la terre de Mauritanie malgré nos compétences.
Même si nous avions des diplômes les plus élevés au monde, nous resterions leurs subalternes. Moi personnellement, j’ai participé à plusieurs reprises aux concours d’inspecteur de la police. Je réussis? La hiérarchie de la police, raciste et esclavagiste, enlève mon nom. Moi et tous les autres noirs, qui avons participé aux concours nationaux, nos noms ont été remplacés par des noms de maures blancs.
En 2006, moi et deux autres gradés noirs de la police étions admis d’office au concours d’inspecteur. La direction générale de la police nous a mis à l’écart pour nous remplacer par des jeunes maures blancs qui n’ont aucun niveau d’étude.
Retraite anticipée
C’est pourquoi j’ai décidé en juillet 2016 d’anticiper ma retraite. Plus question de subir cet esclavage administratif. Jusqu’à présent, la police et le trésor public refusent d’accepter mon dossier. Depuis 2016, je n’ai ni salaire, ni pension de retraite.
Je milite maintenant auprès du mouvement IRA-Mauritanie. Et je soutiens avec conviction Birama Dah Ould Abeid dans son combat. Je demande à mes collègues actifs comme des retraités à suivre ma voie en dénonçant cette hiérarchie raciste, esclavagiste et sectaire qui menace la stabilité dans le pays.”
Source : Mondafrique