Les militants venaient d’entamer une marche vers le Palais de Justice pour réclamer la libération de trois de leurs camarades, condamnés à des peines allant de 1 à 3 ans de prison dans l’affaire connue sous le nom de « Gazra Bouamatou ».
La répression policière s’est soldée par plusieurs blessés parmi les manifestants et quatre arrestations. Sabar Ould Houceine, gravement blessé, Zoubeir Ould MBareck, Sidi Ould Mahmoud et Amadou Traoré ont été interpellés et conduits au commissariat du 4ème.
C’est la plus importante manifestation organisée par le mouvement depuis le verdict de la Cour Suprême en novembre 2016, verdict qui avait annulé des peines lourdes (jusqu’à 15 ans) infligés à plusieurs membres du bureau exécutif de l’IRA, dans le cadre du même dossier.
Trois membres de l’organisation seront cependant condamnés à des peines allant d’un an à trois ans. Il s’agit de Abdallahi Diop, qui purge une peine de 1 an de prison dont 6 mois fermes, Moussa Birame condamné à 3 ans de prison dont 2 ans fermes et Abdallahi Maatala Seck dit «Vieux» condamnés à la même peine. IRA considère que ses militants ont été mêlés dans une affaire dans laquelle la justice mauritanienne ne dispose d’aucune preuve contre eux.
Mieux, l’organisation considère que ses militants maintenus en prison l’ont été pour cacher les traces de tortures qu’ils ont subies durant leur détention dans des endroits conçus exprès pour la besogne, loin des locaux officiels.
Des photos ont d’ailleurs circulé sur le Net montrant les stigmates de tortures que les prisonniers auraient subies, ainsi que des témoignages vivants. Une plainte a été d’ailleurs introduite en France au mois de décembre 2016 contre un certain nombre d’officiers et d’agents de police, accusés par IRA d’être les «ingénieurs de la torture en Mauritanie».
A rappeler que le pays s’est doté d’un Mécanisme national de prévention de la torture, au moment où ces cas faisaient la UNE de l’actualité nationale. Les cadres et militants d’IRA se disent « persécutés pour leur combat contre les pratiques esclavagistes et le racisme d’Etat ».
Le président du mouvement, Birame Dah Abeid est depuis près d’un an hors du territoire national. Pendant cette période, il a sillonné l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis pour dénoncer la situation des droits de l’homme en Mauritanie, en particulier celle des Harratines et des Négro-mauritaniens. L’annonce de son retour incessant en Mauritanie, après un séjour qu’il effectue actuellement au Sénégal, soulève plusieurs appréhensions, dont l’accueil qui lui sera réservé par les autorités.