Le président d’IRA-Mauritanie s’est dit très choqué que le pouvoir enMauritanie continuait à prendre par lâcheté la communauté maure pour bouclier. Biram Dah Abeid était ce samedi 11 juin, l’invité de « ça me dit mag » diffusée sur la chaine privée sénégalaise, la 2STV.
« Ce qui est très désastreux à long terme quand toute une communauté est prise pour bouclier par une poignée de dirigeants qui, au fonds, ne se soucie pas de l’intérêt de cette communauté à laquelle ils disent : il y’a ici le péril de Biram, le péril d’IRA-Mauritanie, le péril des Harratines, le péril des Noirs. Même les étrangers, les ouest-africains, les sénégalais, les maliens, les gambiens, les ivoiriens, les ghanéens sont considérés comme un péril en Mauritanie. C’est pourquoi il y’a des contrôles de faciès en Mauritanie qui ne visent que les Noirs et qui englobent également les Noirs de Mauritanie. Etre Noir en Mauritanie, ça relève du parcours du combattant. Ça relève de la galère », a déclaré Biram Dah Abeid.
« Le pouvoir en Mauritanie a réussi à insuffler à la communauté maure que les Harratines, les Peuls, les Soninké, les Wolofs représentent un danger pour elle. Voilà l’état d’esprit dans lequel le pouvoir en Mauritanie a conditionné la communauté maure », a ajouté le lauréat du Prix des droits de l’Homme des Nations-Unies 2013.
Face à cette situation, Biram Dah Abeid a dit qu’il s’attèlera à « déconstruire les idées reçues que le gouvernement a fait à travers ses médias de propagande, dans les mosquées, dans les réunions publiques », ajoutant que cette méthode était « l’arme des faibles, des impuissants ».
« Nous nous opposerons à ce discours qui entretient la peur chez les Maures. Nous sommes là pour tirer la sonnette d’alarme, pour empêcher la déflagration, la confrontation ethnique dont les militaires entretiennent toutes les causes. Nous sommes là pour amener les arabo-berbères dans leur ancienne cohabitation historique et multiséculaire avec toutes les ethnies Noires dans le cadre des échanges du savoir islamique, des échanges commerciaux, des relations matrimoniales, culturelles et politiques. Nous sommes là pour corriger les torts historiques qui perdurent par la faute de l’Etat mauritanien dirigé par des gens qui n’ont pas le souci de régler les problèmes des Mauritaniens », a expliqué le président d’IRA-Mauritanie.
-« Je suis sidéré par le silence des africains »-
Lors de cette émission, Biram Dah Abeid n’a pas mâché ses mots, en évoquant l’absence de solidarité des pays africains au combat d’IRA-Mauritanie. Je suis sidéré par le silence des Africains sur ce qui se passe en Mauritanie, a-t-il lancé.
« Nous sommes un mouvement qui défend une cause juste. Quand nous sommes harcelés, nous, en tant que mouvement non-violent, un mouvement adossé sur le droit mauritanien et international, quand nous sommes inquiétés, harcelés, emprisonnés, interdits, le Congrès américain apporte son soutien, le gouvernement américain apporte son soutien, l’UE apporte son soutien, laFrance, l’Allemagne…Toutes les organisations internationales nous ont soutenu dans nos combats, dans toutes les luttes de péripétie, d’emprisonnement mais aucun Etat africain ne nous soutient. Je dénonce cette solidarité continentale avec un gouvernement qui implante l’Apartheid en Afrique de l’ouest. En Mauritanie, nous souffrons comme souffraient les Sud-africains sous l’apartheid. Je me demande pourquoi nos souffrances ne sont pas prises en considération. Je dénonce ce deux poids deux mesures », affirme Biram Dah Abeid.
M. Dah a également expliqué qu’il n’y aura pas de compromis avec le régime deMohamed Ould Abdel Aziz tant que celui-ci n’accepterait pas l’idée de se saborder et de se déconstruire.
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui manque de conscience nécessaire pour régler les problèmes historiques de la Mauritanie, a détruit le tissu social enMauritanie, l’entente et la cohabitation entre les Mauritaniens, a indiqué le président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste enMauritanie.
Appelant les Mauritaniens à faire barrage à un éventuel tripatouillage de la Constitution par le président O. Abdel Aziz, Biram Dah Abeid s’est dit prêt à« collaborer » avec la classe politique « pour faire une transition pacifique mais sûre vers une vraie démocratie, un vrai Etat de droit ».
Source : Rédaction Cridem