La marche organisée par les militants d’IRA hier, lundi 18 avril 2016, a été réprimée à coups de gaz lacrymogène, de matraque et d’arrestations massives. Les ruelles du marché de la Capitale étaient remplies de fumées âcres, perturbant la bonne marche des commerces dont plusieurs ont baissé les rideaux.
Imperturbables, les marcheurs d’IRA continuent semaine après semaine, depuis plus d’une année, à réclamer la libération de leurs leaders, injustement emprisonnés selon eux.
Partis de la Polycliniques, banderoles au vent et cris de ralliement en l’air, plusieurs dizaines de militants d’IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) ont été stoppés net hier, lundi 18 avril 2016, à hauteur du marché de la Capitale. Les éléments des forces de l’ordre massés sur les lieux depuis le début de la journée, les ont interceptés.
A coups de grenades lacrymogènes et de matraque, ils ont tenté de disperser le rassemblement au milieu des courses-poursuites dans les ruelles exigües du marché. L’air vicié par les nuages ocres ont poussé commerçants et acheteurs à se retrancher derrière les comptoirs des boutiques, à l’ombre des auvents ou a déguerpir carrément du champ des confrontations.
Le jeu du chat et de la souris entre les manifestants et les policiers a duré plusieurs heures. Chaque fois qu’un groupe était dispersé, qu’il se reconstituait de nouveau plus loin.
Il faut dire que la ville de Nouakchott est vit depuis l’arrestation en 2014 des deux leaders d’IRA, Birame Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadan, sous le rythme des manifestations inlassables des militants du mouvement.
Pas une semaine ne passe sans ses lots de sit-in ou de marche, exigeant la libération du président et de son adjoint, qui purgent depuis le 15 janvier 2015 une peine de 2 ans de prison. Ils ont été arrêtés en novembre 2014 suite à une Caravane sur le foncier et l’esclavage agricole dans la région du Trarza.
Certaines manifestations d’IRA passent sans intervention et parfois, la foudre de la répression s’abat sur les marcheurs. Parfois tolérants, parfois musclés, les rapports entre les autorités et les militants d’IRA connaissent ainsi des instants de répit et des escalades.
MOMS
Source : L’Authentique (Mauritanie)