Arrestation de journalistes : Refuser de plier

Arrestation de journalistes : Refuser de plier

L’arrestation, sans raison convaincante et en dehors des normes, de nos confrères Jedna Deida et Babacar Baye Ndiaye constitue une grave violation des droits du citoyen et une atteinte sans précédent à la liberté d’expression garantie par notre constitution.

Le fait est d’autant plus déplorable que les deux journalistes ont été interpellés, pour avoir diffusé une information, qui plus est vérifiée. Seulement, elle concerne le fils du maitre de céans national !

Ces deux confrères, connus pour leur professionnalisme et l’entrain qu’ils mettent dans leur travail, dérangent. Tout le monde est en effet d’avis qu’ils font partie de cette crème de journalistes mauritaniens qui ne cessent de crier sous tous les toits et avec un engagement dévoué et attachant, l’impérieuse nécessité de forger une Mauritanie libérée des ennemis de la presse..

En interpellant nos deux confrères, le système a donné l’impression de vouloir réchauffer la vieille recette de la dictature : l’éventail du péril de la presse. L’occasion pour lui de régler de vieux comptes à l’endroit de son « ennemi de toujours, la presse indépendante. Partant, le procès attendu et espéré contre les deux journalistes ne leur est pas destiné, il s’agit surtout d’un procès contre la presse privée en Mauritanie, celle-là qui refuse de « s’aligner ».

Face à ses innombrables échecs sur tous les plans et la multiplication des foyers de contestation et des menaces récurrentes de révoltes populaires, les autorités semblent vouloir se liguer contre les journalistes dont le plus grand mal est celui d’avoir choisi le mission de communicateur.

Peine perdue, car les hommes des médias ne se laisseront pas faire. Ils ont vu bien des régimes passer avec leur couperet qu’ils ont emporté. Le régime actuel est lui aussi appelé à suivre le même chemin et la presse demeurera.

Qu’on se le prenne pour dit : malgré les intimidations, malgré les interpellations judiciaires, malgré la censure et malgré la privation, les journalistes mauritaniens resteront déterminés à mener leur combat qui est celui de l’expression des faits, celui de la dénonciation des manquements à la bonne conduite et de la traque de citoyens qui se croient tout permis.

JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)