Salah Hanana dans « Témoin d’une époque » 3ème partie : Tout sur les putschs manqués de 2000, 2003 et 2004

Salah Hanana dans « Témoin d’une époque » 3ème partie : Tout sur les putschs manqués de 2000, 2003 et 2004 Le feuilleton sur le témoignage de Salah Ould Hana, diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera se poursuit. Sa 3ème partie a été diffusée 19 février dernier. 

Dans cette partie, il y aborde essentiellement les trois tentatives de coup d’Etat qu’il a fomentés en compagnie de quelques compagnons d’armes et qui s’étaient achevés finalement par le grand procès de Wad Naga, puis la libération après le coup d’Etat réussi contre Ould Taya, dont il avait indubitablement ouvert la voie, lui et ses amis. 

Après la 1ère partie de ses témoignages sur « l’ère des coups d’Etat enMauritanie » diffusés par la chaîne Al Jazeera et qui avait porté sur le pouvoir deMokhtar Ould Daddah, suivi de la 2ème partie qui avait abordé l’ère Ould Salecket qui s’était achevée par l’arrivée de Ould Taya au pouvoir le 12-12-1984 par coup d’Etat contre Haïdalla, l’ancien commandant et actuel président du partiHATEM, Saleh Hanana revient dans cette 3ème partie qui vient d’être diffusée sur ses trois putschs manqués, en 2000, puis en 2003 et en 2004.

Saleh Hanana qui n’a jamais caché au cours de ces trois émissions qu’il avait rejoint les rangs de l’armée pour prendre le pouvoir un jour, révèle pour la première fois le noyau dur sur lequel il s’était appuyé pour renverser le régime deMaaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

Ainsi, en 2000 et alors qu’il n’était que simple capitaine, il révéla avoir fomenté son coup pour prendre le pouvoir le 28 novembre de cette même année. Le noyau sur lequel il s’était appuyé comprenait trois autres officiers du même grade que lui, les capitaines Mohamed Ould Abdi du Génie Militaire, Mohamed Lemine Ould Waer du bataillon commando et l’aviateur Mohamed Ould Abdi. Salah Ould Hanana servait à l’époque au sein du B2 (renseignements militaires) à l’Etat-major des forces armées nationales.

Selon lui, il avait décidé avec ses compagnons, d’armer trois fantassins au cours du défilé militaire au cours duquel la prise de pouvoir aura lieu, en faisant main basse sur toutes les personnalités, y compris le Chef de l’Etat Ould Taya, qui allaient assister à l’évènement. Selon lui, l’action devait se dérouler sans effusion de sang si possible, tout en n’écartant pas la possibilité d’une résistance de la part du bataillon présidentiel qui compte parmi l’élite de l’armée et qui a la réputation d’être la mieux armée et la mieux entraînée.

Mais selon lui, l’effet de surprise et le surnombre allaient faire la différence. Si le coup avait réussi, dira-t-il, le commandement de l’armée n’allait pas créer trop de problème car selon lui, beaucoup souhaitaient le changement de régime et personne « ne pleurerait Ould Taya ». 

Seulement, dira-t-il, le coup allait être dévoilé 48 heures avant le jour-J. Un sous-officier commando, qui fut mis dans le bain de ce qui allait se passer, parce qu’il le fallait à ce moment et parce que l’officier, un des amis de Hanana, avait une certaine confiance en lui, allait vendre la mèche. 

Salah et deux autres seront arrêtés, mais les informations divulguées par le sous-officier étaient peu étayées et crédibles pour que le commandement militaire ait de véritables preuves sur cette tentative.

Pour autant, Saleh Ould Hanana et deux de ses camarades seront radiés pour soupçons. Mais selon lui, vu les précautions qu’ils avaient prises dans le cloisonnement, leurs autres compagnons officiers qui étaient de mèche avec eux ne furent jamais démasqués et ils restèrent en fonction. 

Jeté dans le civil, Salah fut obligé de faire le taximan pour entretenir sa famille, sans que les liens entre son dispositif et lui ne fut démantelé. Après six mois de silence radio où ils ne se rencontrèrent pas, ils recommencèrent les contacts. 

Pas plus de deux personnes ne se rencontraient, et souvent c’était aux cimetières lors des visites familiales les vendredis, soit à la mosquée ou au cours de simples balades apparemment anodines. Selon lui, les risques étaient toujours là qu’ils soient sous le collimateur du renseignement militaire..

En 2003, nouvelle tentative de coup d’État, avec un grossissement des rangs, avec l’arrivée d’autres officiers comme Ould Mini et Mohamed Ould Cheikhna entre autres. Le coup devait avoir lieu le 8 juin 2003. La suite dans la prochaine émission. 

JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)