C’est depuis maintenant trente deux jours que les deux premiers responsables d’IRA, Birame Ould Dahet Brahim Ould Abeid ont été transférés de la prison d’Aleg vers la prison de Nouakchott. Une mesure que d’aucuns pensaient être prise pour préparer à une libération imminente de deux emblématiques militants des droits humains.
Mais, visiblement, ça ne semble pas être le cas puisque Birame et Brahimdorment encore à la prison centrale de Nouakchott en attendant de finir en novembre 2016 les deux ans de peine que les assises de la cour d’appel ont confirmé il y a quelques mois à Aleg.
Or, même du fonds de la prison, Birame Ould Dah continue son combat. La preuve, il vient de recevoir le prestigieux prix Tilupe doté de 100.000 euros. Son action continue à porter gravement préjudice à celle du gouvernement dont l’image s’assombrit de plus en plus sur le plan international sur les questions des droits de l’homme en général et sur la problématique de l’esclavage en particulier.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz aurait convoqué toutes les organisations nationales des droits de l’homme inféodées au système auxquelles il aurait exprimé tout son mécontentement de façon musclée.
En haut en haut, le pouvoir de l’ancien général recyclé en démocrate ne rate pas une occasion de diaboliser le président d’IRA. Les derniers propos tenus en son encontre par Ould Abdel Aziz au cours d’une conférence de presse procèdent de cette animosité.
Mais en bas en bas, Ould Abdel Aziz et son pouvoir font des pieds et des mains à travers des émissaires de tous les poids et de toutes les catégories pour convaincre Birame et Brahim de bien vouloir accepter de se faire libérer.
Chaque fois, Birame reformule aux « négociateurs » informels ses conditions dont la reconnaissance de son organisation, la reconnaissance officielle de l’existence de l’esclavage, la reconnaissance du parti RAG et l’application formelle des lois à l’encontre des esclavagistes.
Les régulières manifestations des militants d’IRA réclamant la libération de leurs deux responsables, les pressions internationales et les réclamations des formations politiques et associations des droits de l’homme nationales rendent la détention de Birame et de son adjoint encombrante.
L’éventuelle confirmation de sa peine par la cour suprême a le désavantage de rendre le dossier de Birame recevable devant les juridictions internationales. Or, en aucun cas l’internationalisation de cette affaire ne peut servir Ould Abdel Aziz et son gouvernement. Mais elle permet plutôt des ingérences incontrôlées qui peuvent ouvrir sur toutes les éventualités.
Source : Le Calame (Mauritanie)