Marche pour l’application de la Chari’a : Quid des meurtres commis ces dernières années ?

Marche pour l’application de la Chari’a : Quid des meurtres commis ces dernières années ?

Le meurtre de Khadouj Mint Abdel Mejid est-il le crime de trop, celui qui cristallise la colère engendrée par des dizaines de meurtres commis à Nouakchottces dernières années et qui se sont achevés dans l’oubli, et parfois, dans l’impunité ? Ce serait là, tout le sens de la marche organisée par le fils de la défunte pour réclamer l’exécution de la peine de mort contre l’auteur présumé.

Une procession qui a drainé des dizaines de personnes et qui s’est terminée devant les grilles de la présidence de la République. Khadouj Mint Abdel Mejid a été lâchement assassinée par un présumé multirécidiviste qui tentait de lui arracher son sac à main, dans l’obscurité naissante du marché de la Capitale.

La sauvagerie du meurtre était telle que les femmes préposées au lavage mortuaire ont eu de la peine à accomplir leur office, face au corps déchiqueté d’une dame, dont le seul tort était d’avoir été à un endroit et à une heure qu’il ne fallait pas. De quoi alimenter les supputations et certaines versions ne tardèrent pas à évoquer un règlement de compte commandité.

Mais la défunte était d’une bonté et d’un commerce si agréable que personne ne lui connaissait des inimitiés, témoigneront plusieurs femmes, réunies lors de la grande marche organisée par le fils de la défunte.

Cette marche pour l’application de la Chari’a à l’encontre du meurtrier présumé de sa mère, Abdel Mejid Ould Boukhary la considère comme nécessaire pour qu’aucune « autre mère ne soit plus tuée ».

Ce meurtre commis alors que l’insécurité avait atteint des sommets insoupçonnés à Nouakchott, semble revêtir un caractère spécial, car pour la première fois le Haut Conseil de la Fatwa, qui regroupe les Ulémas du pays, sort de son mutisme pour réclamer l’application de la Chari’a, alors qu’elle s’était jusque-là confiné dans le silence, au fil des nombreux crimes, dont certains étaient encore plus sauvages et plus odieux que celui de Khadouj Mint Abdel Mejid.

Qui ne se rappelle en effet de l’assassinat de Penda Sogué ? Cette jeune femme mariée, enceinte de trois mois, sauvagement violée puis tuée, les yeux crevés, étranglée jusqu’à la carotide, avant d’être abandonnée dans une maison inhabitée, près des cimetières de P.K 7 à moitié dévêtue, la langue pendante et le visage ravagé.

Ses assassins ont été arrêtés, traduits puis condamnés à mort, synonyme de perpétuité. Il en fut de même avec la jeune Zeynab, violée puis brûlée vive, de la petite Khadija, 6 ans, violée puis tuée dans une maison en chantier…Les crimes perpétrés ces dernières années sont nombreux et les peines dérisoires.

Aujourd’hui, tout le monde réclame l’application de la Chari’a, la loi du Talion. Mais la Mauritanie peut-elle recommencer les exécutions capitales, à l’heure où elle occupe déjà le devant de la scène mondiale dans le domaine de l’esclavage et du passif humanitaire ?

Le refus du président Mohamed Abdel Aziz d’aller à l’encontre des marcheurs du meurtre de Khadouj Mint Abdel Mejid et de réceptionner la lettre ouverte qui lui est adressé constitue un signe évident que le meurtrier présumé de la mère deAbdel Jelil Ould Boukhary connaîtra le même sort heureux que les autres assassins de son acabit. A savoir un séjour douillet à la prison de Nouakchott.

JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)