Dans le plus grand secret, l’Administrateur Directeur Général de la SNIM monsieur Mohamed Abdallahi Ould Oudaâ a adressé une note interne confidentielle pour annoncer à ses collaborateurs que toutes les mesures prises pour Sortir la SNIM de la crise ont échouées.
Et qu’il va falloir se préparer à prendre des mesures encore plus drastiques avec à la clé un dégraissage conséquent du personnel. Dans la même note l’ADG a également confirmé qu’il y a tout lieu de croire que la chute des cours du fer va continuer en 2016 avançant que le prix pourrait descendre à 20 dollars la tonneFOB.
Soulignons que la SNIM vend actuellement à 39 prix duquel il faut enlever le fret et les surestaries soit un net de 20 dollars la tonne, très en deçà de son coût de production qui selon divers spécialistes tourne autour de 40 dollars la tonne.
C’est dans ce contexte morose que la SNIM vient d’inaugurer en grande pompe le projet Guelb II, projet qui, malgré l’importance de l’investissement (924 millions de dollars) n’a été inauguré que par le ministre des Mines pour se voir aussitôt fermer car le prix de revient y est beaucoup plus cher que dans les autres mines.
Commentant l’événement RFI a affirmé : « Il s’agit notamment d’une usine d’enrichissement de fer, construite sur le site de la mine de Guelb Rheinqu’exploite la SNIM depuis près de 50 ans. Le projet Guelb II aura nécessité près d’un milliard d’euros d’investissements.
Il est complètement à contre-courant, alors que les cours mondiaux du fer ont perdu près de 60% de leur valeur en un an, les compagnies minières ont plus tendance à fermer des sites qu’à en ouvrir. La SNIM entend redresser la barre en augmentant sa productivité.
Mais à quel prix ? Les ouvriers redoutent d’être la variable d’ajustement. » Ayant dépensé sans compter pendant la période des vaches grasses, la SNIM se retrouve aujourd’hui sans le sou et obligée de s’adonner à un numéro d’équilibrisme pour pouvoir saupoudrer ses différents fournisseurs.
Il n’est même plus inenvisageable qu’elle fasse recours à l’Etat pour colmater les brèches et boucler des fins de mois de plus en plus difficiles. Ni la cession de 42% de sa participation dans Damane Assurance à l’Etat mauritanien via la CDD et encore moins le bradage de La Société Granites et Marbres de Mauritanie (GMM) n’ont servi à quoi que ça soit.
Aujourd’hui plus personne ne doute que la SNIM se débat dans des difficultés insurmontables et que sa survie est à terme menacée. Pourtant l’ADG Mohamed Abdellahi Ould Oudaa trouve encore le temps et l’énergie, avec sa cohorte d’avocats, de porter plainte contre certains medias dont Mauriweb.
Peut être une tentative d’intimidation ou une façon de botter en touche. Aujourd’hui que les premiers responsables de cette entreprise ont eux même reconnus ces difficultés en se défaussant sur la conjoncture internationale, ils occultent une part importante de ces difficultés qui est dû à la mauvaise gestion, à la gabegie, aux mauvais choix stratégiques et à l’imprévision caractérisée des décideurs aux mains desquels la SNIM se trouve depuis plusieurs années.
Avec un aveuglement suspect, la SNIM s’était lancée dans un programme onéreux et irréfléchi de diversification qui ne répondait à aucune logique et qui était souvent, très éloigné de son objet et de son activité première.
Ainsi on a vu la SNIM investir et s’investir dans des domaines aussi divers que le tourisme et l’hôtellerie, les assurances, le transport aérien et terrestre, le BTP, l’immobilier, la production d’énergie, les aciéries, les medias et les assurances.
Mais la palme de l’inconséquence revient sans doute à la décision de prêter 15 milliards d’ouguiya à la société Nejah for Major Works à un taux de 4% alors qu’en même temps et afin de financer son ambitieux programme de développement la SNIM empruntait sur le marché international à un taux de 9%.