Ould abdoul Aziz et son ses collaborateurs persistent dans leur vieille logique de maintenir la force comme méthode de gestion politique d’un pays au bord de la guerre civile. Lui et ses soutiens ont tort. Mais, à regarder de près, on voit encore venir des complots, des astuces pour se débarrasser d’une inquiétude qui planerait sur le pouvoir actuel.
En effet, à chaque fois que des menaces planaient, le régime arabe, ses stratèges et son réseau de renseignement (qu’on retrouve dans la diaspora et au sein de l’opposition intérieure) se plaisent à offrir, ou plutôt à imposer, une stratégie «gagnante» évacuant de facto le plus important.L’état met la forme. Il adresse des lettres savantes, çà et là, il invite des personnages mais, au-delà de ces poncifs, le pouvoir joue à la tromperie…..
Qu’il s’agisse du mandat qu’on chercherait à déverrouiller, ou qu’il s’agisse de la menace que ferait peser une éventuelle coalition entre les opprimés (haratines et noirs mauritaniens) ou des menaces liées au manque d’argent public qui a toujours servi pour truquer les élections, le pouvoir arrive toujours à inventer quelques stratégies pour s’en sortir…….Ici le dialogue est le mécanisme pour arriver à ses fins immédiates : Conserver le pouvoir.
Notre inquiétude, à nous, repose sur un présupposé que personne ne peut contester : L’état est raciste. Et l’état est bel bien en zone de turbulence suite aux politiques hasardeuses et désastreuses que son élite majoritairement arabe s’évertue à faire passer via une dictature habillée en démocratie au nombre desquelles l’exclusion systématique des noirs. C’est pourquoi, il nous semble qu’il y’a un impératif pour le régime et son opposition collaboratrice de regarder dans le rétroviseur pour comprendre l’ampleur des dangers qui guettent la Mauritanie et engager un dialogue chirurgical pour baliser un projet pour que les mauritaniens puissent vivre et mourir en paix et ensemble
Nous ne reviendrons pas outre mesure sur les bêtises commises par les régimes successifs mais nous attirons la classe politique sur les desseins non avoués du régime qui, par le dialogue, révèle sa politique de banalisation des injustices politique, économique, culturel, social qui fondent son fonctionnement de l’état. Un dialogue qui ne fait pas de la question de la cohabitation une priorité n’en est pas UN. Et ce qui est navrant c’est l’attitude de la majorité écrasante de la classe politique et des intellectuels.
Il est un paradoxe que de constater, que bon nombre de partis dits de l’opposition, ne sont même pas favorables à faire de la question noire ou de la cohabitation une priorité lui substituant l’élection ou le gouvernement élargi comme fondamentaux à la résolution des contentieux. Il est inadmissible qu’une opposition se cantonne à exiger des élections transparentes là où elle devait exiger les fondamentaux qui garantiraient la paix sociale surtout dans un pays où l’état n’a jamais joué son rôle régalien. Il y’a, on ne cessera jamais de le rappeler, une posture à prendre face à une demande sociale forte ; Les Mauritaniens veulent la paix, la justice et le droit.
Ceci dit, concernant la réalisation d’une Mauritanie démocratique, l’opposition doit rester responsable et doit tenir compte de l’impératif majeur d’assurer et de rechercher, à tout prix, une paix sociale durable pour éviter à la Mauritanie l’irréparable. Les noirs mauritaniens exigent des préalables a toute démocratie, qui, sous sa forme actuelle est même « raciale » parce que favorisant dans sa cartographie les régions arabes au détriment des contrées noires. En effet la répartition, par exemple, de la carte électorale est d’essence raciale parce que favorisant l’arrivée en nombre élevé d’arabes dans les chambres dites parlementaires et réduisant les noirs (haratines, peulhs, soninkés et wolofs) aux portions congrues. En outre, la constitution, dans sa forme actuelle, est discriminatoire et ne donne aucune importance à la question nationale, à la problématique qui en découle et finalement à la réalisation d’une Mauritanie africaine et arabe. Agrégées les unes aux autres, ces injustices ont conduit le pays aux dérives et aux crises cycliques qui hypothèquent l’avenir de la Mauritanie.
Alors si l’opposition démocratique est sincère, elle doit absolument refuser ce dialogue parce que l’état encore en position de feinte et de tromperie voudrait dégripper la machine arabe comme il l’a fait sous Taya, Ely et SIDIOCA. Tous ces régimes ont été sibyllins quant à la question nationale et ne l’ont jamais pris au sérieux précipitant la Mauritanie dans des crises qui mettent son existence en danger.
Adama NGAIDE. Master in Environnemental Project Management & MBA. USA.