Alors qu’elle prépare activement sa Revue annuelle devant le Conseil des Droits de l’Homme de Genève en novembre 2015, la Mauritanie semble mal partie, avec une accumulation sans précédents de violations qui pourraient compromettre son passage à l’oral.
C’est en novembre 2015 que la Mauritanie devra présenter devant le Conseil des Nations Unies des Droits de l’Homme son bilan en la matière. Mais la Mauritanie risque de passer son examen de passage dans la douleur, si l’on sait que bon nombre d’organisations nationales et internationales des droits de l’homme l’attendent de pied ferme à Genève.
Le Rapport 2015 du Département d’Etat américain semble ainsi peu tendre envers la Mauritanie qu’elle épingle et classe au Niveau 3 le plus élevé dans le domaine du trafic de personnes. En effet, le document estime que « la Mauritanie est un pays où des hommes, des femmes et des enfants sont soumis au travail forcé et au trafic sexuel ». Mauvaise et indigne image pour un pays qui se targue d’être le plus vertueux du monde.
Il est surtout question d’esclavages exercé sur des communautés des Maures noirs et des Négro-africains, « victimes de pratiques enracinées dans les relations ancestrales maître-esclave ».
En plus, le gouvernement mauritanien est classé parmi ceux qui « ne se conforment pas pleinement aux normes minimales et ne font pas d’efforts significatifs à cet effet ». Pire, il est même questions de « l’intervention des officiels visant à supprimer les actions contre les auteurs présumés d’esclavage ».
Ainsi, pour le Département d’Etat américain, « le gouvernement mauritanien ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination du trafic et ne fournit pas d’efforts pour y parvenir »
Dans son Rapport 2015, la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) n’est pas moins sévère avec la Mauritanie.
L’organisation se dit inquiète face à la dégradation des droits de l’homme enMauritanie, se félicitant tout de même de la ratification par le pays des conventions contre la torture et les traitements inhumains dégradants ainsi que la convention contre les disparitions forcées, bien que le gouvernement, selon laFIDH, n’ait encore fourni aucun rapport à ce sujet. N’empêche la FIDH se dit inquiète face à la recrudescence de la torture pour soutirer des aveux, ainsi que la mauvaise condition des prisons et des prisonniers.
Elle condamne également les exactions contre les défenseurs des droits de l’homme, les menaces qui pèsent sur leur existence et l’emprisonnement d’activistes pour l’exercice de leur droit d’association et d’expression. La FIDHcondamne également la Mauritanie pour son maintien de la peine de mort dans sa législation malgré son engagement à le soustraire du droit national.
C’est surtout par rapport au sort réservé aux leaders d’IRA, Birame Dah AbeidPrix 2013 des Nations Unies pour les droits de l’homme, son adjoint Brahim Bilal Ramadan ainsi que Djiby Sow président de Kawtal, que la Mauritanie a été la plus décriée avec la condamnation unanime non seulement de la part des plus grandes organisations des droits de l’homme dans le monde, mais aussi d’élus européens et américains, notamment le Parlement européen et le Congress.
C’est avec un tel bilan désastreux et noir que la Mauritanie s’apprête à affronter les congressistes du monde entier conviés dans le plus grand rassemblement de défenseurs des droits de l’homme en novembre 2015 à Genève.
JOB
Source : L’Authentique (Mauritanie)