Ahmed Vall Ould Cheine dit Devaly répond à Oumar Ould Beibacar

Les Harratines, ces oubliés de la République /Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar

Les Harratines, ces oubliés de la République /Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar  Le mouvement El Hor, fondé en mars 1978 par des intellectuels harratines, victimes eux aussi des discriminations du pouvoir « beidane », sur la base de revendications légitimes et responsables, a été vite infiltré, puis détourné par ce pouvoir d’exception, qui l’a divisé en deux tendances. 

Celle des opportunistes qui font de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce avec le pouvoir, et celle des idéalistes qui en font un fonds de commerce auprès des pays étrangers. Cette rivalité, suscitée entre ces deux mouvements, a largement contribué à la paupérisation des harratines. 

Pourtant entre ces deux tendances, il existe une élite républicaine silencieuse, constituée de cadres harratines, hommes et femmes dignes, sérieux et compétents, qui refusent l’opportunisme des uns et l’idéalisme des autres, et qui n’ont à vendre que leur propre exemple de réussite, qui leur a permis de forger un rang social beaucoup plus important que celui de leurs anciens maîtres.

Ces cadres patriotes et responsables sont les vrais défenseurs de la cause harratine. Car ils ont compris que le salut de cette catégorie sociale ne viendra que de l’Ecole et uniquement de l’Ecole.

Il y a un autre personnage providentiel, qui a particulièrement contribué à l’émancipation et à la prise de conscience des harratines, en trouvant refuge dans les vraies valeurs de l’islam sunnite libérateur et égalitaire. Il s’agit de l’éloquent imam Mohamed OULD SIDI YAHYA. 

Ce grand pédagogue a incontestablement réussi à contenir le mécontentement des anciens esclaves, suscité par les discriminations et les injustices flagrantes des régimes d’exception et intensifié par plusieurs siècles de spoliation. Il a réussi à former une autre élite, croyante, purifiée et libérée des préjugés sociaux qui servira sans aucun doute d’exemple, à toute notre société et contribuera à la paix civile indispensable au développement de notre pays et à sa survie.

Un pédagogue nommé Ould Sidi Yahya

L’ordonnance 81-234 du 9 novembre 1981 du CMSN portant abolition de l’esclavage, prononcée du bout des lèvres, sans aucune mesure d’accompagnement, suscitée par l’activisme des ONGS comme World Vision, n’a pu survivre au puissant lobby féodal en perpétuelle renaissance, qui domine les comités militaires et leurs gouvernements, ainsi que le pouvoir politique et traditionnel. 

D’ailleurs, la réaction d’un grand seigneur, chef de tribu en Assaba, quelques mois après la promulgation de cette ordonnance, annonçant solennellement, la libération de plusieurs dizaines de ses esclaves, aux environs de Kiffa, vivement ovationnée par le président du CMSN et sa délégation, de passage pour l’inauguration du tronçon Kiffa-Néma, en est une illustration et, démontre si besoin est, le caractère démagogique de cette ordonnance, qui moisit depuis sa promulgation. Les nouvelles lois n’apporteront rien de nouveau puisque le système féodal qui se nourrit des inégalités est toujours au pouvoir et se consolide.

Le pouvoir aurait pu aussi, s’il le voulait, décomplexer et transformer les nombreux féodaux consanguins des harratines, en abolitionnistes convaincus, notamment certains chérifs et émirs de mères esclaves ainsi que d’autres métis fils de nobles et de femmes esclaves. Leur charisme, leur orgueil, ainsi que leur consanguinité avec les victimes, pouvaient être exploités, positivement pour susciter leur engagement pour cette noble cause, dont l’objectif est de délivrer leurs proches parents, leur sang, de cette déshonorante et humiliante situation d’esclave, pour une meilleure harmonie nationale.

Cette ordonnance abolitionniste prévoit paradoxalement dans son article 2, une compensation au profit des maîtres au lieu des victimes, ce qui est contreproductif sachant que l’esclavage en Mauritanie, n’a aucun caractère conforme à la charia à cause de ses origines douteuses, produit des razzias ou de vol à main armée. D’ailleurs, cette traite humiliante, des populations noires musulmanes et riveraines, contraire aux valeurs de notre sainte religion, avait provoqué le siècle dernier, l’indignation de l’érudit de Oualata, Mohamed Yahya Elwalaty, ainsi que celui de Tombouctou, Cheikh Ahmed Baba Ettimboucty, qui avaient déclaré, la prohibition de cette pratique honteuse, que les oulémas du pouvoir n’ont dénoncé qu’il y a quelques mois comme pour se moquer de la République.

En cherchant à compenser les fautifs, le CMSN avait commis la même erreur d’appréciation que les gouvernements français, non moins esclavagistes, qui, bien qu’ayant aboli l’esclavage dans les colonies conformément au décret du 27 avril 1848, ont fini par accorder une indemnité aux anciens propriétaires d’esclaves conformément au décret du 24 novembre 1849, pour contenir leur mécontentement. Ce laxisme va continuer jusqu’au 12 décembre 1905, lorsqu’un décret français réprimera définitivement la traite des esclaves dans les colonies.

Pourtant si cette compensation avait été accordée par le CMSN aux victimes de l’esclavage, celui-ci aurait été éradiqué définitivement. Sachant que ces esclaves étaient essentiellement employés dans les domaines de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche, ou comme domestiques ou ouvriers subalternes, le CMSN aurait pu les délivrer, en leur accordant des moyens de production propres à eux dans les domaines de leurs spécialités, et en leur attribuant des terres à cultiver. L’Etat aurait dû désintéresser les anciens maîtres pour leur éviter de se servir de ces terres, comme moyen de pression susceptible de perpétuer leur domination sur ces harratines nouvellement affranchis.

La peau des uns, la culture des autres

En ce qui concerne les domestiques et les ouvriers subalternes, le gouvernement aurait pu les former et leur donner du travail en les recrutant en priorité, comme soldats, agents de police, plantons ou agents de sécurité ou en leur finançant des micro-projets pour leur permettre d’obtenir des métiers leur garantissant une meilleure insertion dans les domaines commercial ou industriel, en attendant des jours meilleurs. L’Etat aurait pu accompagner ces mesures par une scolarisation obligatoire au profit de leur progéniture.

La solution que le père de la nation avait apportée au problème des NMADIS aurait pu être vulgarisée par le CMSN pour régler ce problème d’esclavage. En effet pour mettre fin aux activités destructrices pour la faune et la flore, de ces guerriers, grands chasseurs du Dhar, le gouvernement les avait transformés en éleveurs, en leur procurant les animaux nécessaires au début des années 60, et avait procédé au recrutement de leurs jeunes dans les forces armées et de sécurité. Cette initiative a permis leur insertion dans la vie active et a mis ainsi fin définitivement à ce fléau environnemental. 

Le pouvoir d’exception a largement contribué au clivage de notre société, et au maintien de l’esclavage, en suspendant de facto l’ordonnance abolitionniste et en renforçant le pouvoir tribal que le père de la nation avait beaucoup affaibli. Ce pouvoir tribal, arabo-berbère et négro-mauritanien, qui se nourrit du labeur, rarement rémunéré de ces esclaves, obligés par les pouvoirs publics de se résigner et de pardonner à ceux qui les ont déracinés et qui refusent toujours de les adopter, malgré plusieurs siècles de cohabitation dans un environnement régi par l’Islam sunnite.

Contrairement aux autres composantes nationales, les harratines n’ont que laMauritanie comme patrie, ils n’ont pas de ramification dans les pays voisins. Ils sont le fruit de notre histoire, de notre géographie, de nos déviations et de nos folies. Avec la peau des uns et la culture des autres, ils forment une symbiose indispensable à la consolidation de notre unité nationale. Leur noblesse n’a pas été entamée par tous ces siècles de frustration, d’humiliation et de mépris. Pendant tous ces temps difficiles, ils ont gardé intacts leur honneur, leur générosité, leur dignité, leur probité morale, et leur fierté.

Les harratines sont originaires des populations négro-africaines riveraines, razziées pendant les siècles derniers par les tribus arabo- berbères et négro-africaines. Déracinés et arabisés par la force du destin, ils ont acquis au fil du temps, une nouvelle identité afro-arabe. Comme d’autres, sous d’autres cieux et dans d’autres continents, qui par la force du destin ont été déracinés, occidentalisés, christianisés ou athéisés et ont acquis une autre identité afro- euro-américaine. Débarrassés de l’hégémonisme des arabo-berbères et de la susceptibilité des négro-mauritaniens, et guidés par une foi inébranlable, les harratines constituent incontestablement le trait d’union fondamental entre les uns et les autres, le centre de gravité de notre unité nationale et l’espoir d’un avenir radieux pour les générations futures de notre pays, pourvu qu’ils en prennent conscience.

Le sort des Matchoudos, esclaves toucouleurs et des Komes, esclaves des soninkés, les oubliés de la République et de la Liberté, qui ne figurent même pas sur l’agenda des abolitionnistes, doit être traité sans passion avec beaucoup de sérieux et d’appréhension. Ceux-ci étant de la même couleur et parfois portant les mêmes noms que leurs maitres donnent l’impression de vivre dans un système égalitaire, alors qu’ils sont victimes de beaucoup de discriminations dissimulées. Leurs visages portent souvent les stigmates de leurs souffrances morales et psychologiques. Spoliés, terrorisés, frustrés et privés de leur dignité, de leurs terres et parfois de leurs biens, ils subissent l’arbitraire quotidien de leurs maîtres qu’ils ne peuvent dénoncer. 

Certains comme les Komes, de la communauté la plus esclavagiste du pays, à savoir des soninkés du Guidimagha, souffrent de discrimination parfois même à titre posthume. Ils n’ont même pas, semble-t-il, le droit de prier dans la même mosquée que leurs maîtres et après leur mort, ils n’ont pas le droit d’être enterrés dans le même cimetière.

A suivre

 

Droit de réponse aux propos du clre Oumar Ould Beibacar Par Ahmed Vall Ould Cheine dit Devaly

Droit de réponse aux propos du clre Oumar Ould Beibacar Par Ahmed Vall Ould Cheine dit Devaly

Les articles publiés récemment par le Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar ont suscité une floraison de réactions qui se sont attardées sur des éléments particuliers et ne sont pas allés à l’essentiel du message ; d’autres sur des détails insignifiants de notre officier qui n’a jamais été connu pour ses « talents » d’écrivain, ni par son « humanisme débordant » qu’il exprime à la faveur d’un excès des libertés vécues aujourd’hui.

Tous les auteurs de ces réactions qui ont pour l’essentiel  » liké « par des j’aime ou non comme sur Facebook, ont oublié de remercier Ould Beibacar pour sa contribution qui est un témoignage sur une partie d’un moment historique sans attirer l’attention du lecteur que les faits ne sont pas en eux-mêmes l’histoire mais un témoignage sur un instant historique.Ce témoignage peut être un faux témoignage alors il faut le comparer avec d’autres pour arriver à la vérité, car la vérité historique d’un instant historique donné est sujette souvent à des changements, ainsi que la suppression de certains de ces éléments pour des intérêts ou pour dissimuler ce qui ne convient pas avec la vérité des acteurs de l’histoire.

Dans ce cas particulier, nous sommes reconnaissants au Colonel Oumar Ould Beibacar pour sa contribution au débat sur l’histoire moderne du pays et ce en l’absence de documents historiques de référence, ainsi que le silence ou la démission des  » Heredotes Mauritaniens »

Paul Valéry disait : « L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. L’Histoire justifie tout ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. » 

Selon Paul Valéry on peut par l’intermédiaire de l’histoire faire passer les messages, justifier ce que l’on veut, et ce en conformité avec la lecture que l’on fait des évènements passés.

Ici se trouve le problème auquel fait face le Colonel dans ses écrits sur l’histoire du pays.

Ces écrits ont voulu en bonne ou mauvaise foi faire passer des messages sur la nature de la coexistence entre les différentes composantes de notre pays ainsi que l’histoire commune liant celles-ci depuis la nuit des temps mais le plus important. Le plus sensible c’est lorsqu’il traite de certains évènements historiques et qu’il se dérobe à éclaircir les tenants et aboutissants de ceux-ci et déterminer les responsables.

L’histoire est capable d’établir l’entente ainsi que de créer les tensions. Elle est capable de créer un bloc de cohésion ainsi que de creuser des tranchées infranchissables de haine.

Ici réside le danger, car nul ne sait les intentions de snippers qui peuvent tirer sur des pans de l’histoire commune à des fins inavouables.

D’emblée, il faut souligner que les écrits du Colonel Oumar Ould Beibacar ont été publiés en français sur l’hypothèse que personne ne le contredira car la majorité des mauritaniens ne lisent pas ce qui est écrit dans cette langue et ainsi il arrivera à faire passer son message à ceux qui sont les destinataires sans déclencher l’alerte chez les contradicteurs.

En vérité les écrits du Colonel Ould Beibacar sont venus à un moment où il y a une évolution positive suite à des conditions favorables dans le pays, la région et même dans l’outre-mer. En fait le timing de ces écrits est de déconstruire cette évolution des peuples à s’approprier leur histoire et ainsi continuer la falsification de celle-ci comme nous avait prévenu Cheikh Anta Diop.

Le Colonel a ouvert la voie à ses sorties par un article qui s’attaque à la résistance nationale armée contre le colonialisme. Quelle nation acceptera qu’on insulte ses héros qui font sa fierté ? Imaginons l’Algérie ou un autre peuple n’acceptera qu’on remette en cause son histoire, de toucher à l’intégrité morale et religieuse de ses moudjahidines ?

Les peuples encensent leurs héros et font barrière pour préserver leur histoire qui est la dignité et l’honneur de toute nation.

Le Colonel a décrit comme le faisait les officiers de l’armée coloniale nos vaillants résistants comme des bandits et des voleurs avant de les taxer d’étrangers car ils perturbaient le plan de pacification du pays.

Mais ce n’est pas la seule mission qu’il doit faire, le dernier article du Colonel a voulu faire barrière à une lecture de l’histoire qui renforce la coexistence entre nos communautés.

Cette approche qui est celle des baathistes de Mauritanie et maintes fois réaffirmée par leurs dirigeants et dernièrement par moi- même dans la série d’entretiens dans l’émission de la Télévision Nationale animée par le Dr Cheikh Ould Sidi Abdellah. 

Arrêtons-nous un peu pour voir que dans la série d’entretiens de cette émission« Dernière page » télédiffusée par la chaîne nationale, j’ai attiré l’attention sur les faits suivants :

1-Les baathistes de Mauritanie ont été prudents dans toutes leurs actions et ont veillé à ne pas faire ou participer d’actes pouvant en résulter un problème ethnique car ils se définissent comme un parti porteur d’idéaux civilisationnels et non un mouvement racial.

2-Que certains acteurs du 10 Juillet 1978 , ont prévu un plan B en cas d’échec du coup d’Etat de recourir à la guérilla en se repliant avec les forces fidèles vers le nord et non à déclencher une guerre civile.

3-J’ai dit que les baathistes en 1981, étaient en mesure de prendre le pouvoir mais ils y ont renoncé à cause de la fragilité de l’Etat mauritanien.

Et dans la même émission, j’ai soutenu que les baathistes ne sont pas responsables des évènements de 1989 qu’ils condamnent car ils étaient soit en prison pour la plupart ou en exil pour ceux qui ont pu échapper aux griffes des tortionnaires.

Les responsables de ces actes sont connus : des francophones arabes et négro-africains et ils ne s’en cachent pas.

Ces déclarations ont suscité de nombreuses réactions.

Les dirigeants du Flam ont bien accueilli ces déclarations qui apportaient de nouvelles données et qui permettaient de comprendre ces tragiques évènements sous un angle nouveau plus crédible et avec des réponses convaincantes.

L’absence des baathistes durant ces évènements car ils étaient derrière les barreaux pour la plupart ou recherchés par les services de sécurité du régime, tout ceci donnait une vision nouvelle aux dirigeants du Flam et apportait des éclaircissements à des points restés obscurs et ainsi éclairait des zones restées dans l’ombre.

Ceci a bien été souligné par des déclarations de dirigeants historiques du Flampubliés par Cridem et d’autres sites proches du mouvement soulignant le caractère important de ces nouvelles qui apportent du nouveau dans le cadre de cette période sombre de l’Histoire du pays.

Je citerai le porte-parole du Flam Kao Toure, résidant en Suède, qui donnait comme titre à mes déclarations : Les langues commencent à se délier.

Le Colonel vient justement pour démentir cela et faire croire aux ethnies négro-africaines que le pays est dirigé depuis le 10 Juillet 1978 par les nationalistes arabes.

Le Colonel ici est chargé de faire barrage entre toute entente ou rencontre entre les nationalistes arabes et négro-africains et c’est une mission qui doit continuer de tout temps.

Car l’entente entre nationalistes mauritaniens toutes ethnies confondues n’est pas dans l’intérêt des « Imalezenes »(auxiliaires de l’administration coloniale) et de ceux qui les manipulent.

Il est important pour eux de faire croire aux Poulars que tous leurs malheurs ont pour cause les nationalistes arabes contrairement à la réalité vécue. Tous les malheurs du pays ont pour origine et cause les Imalzines francophones arabes et négro-africains qui se partagent les rôles dans une mise en scène parfaitement bien huilée.

Les nationalistes n’ont pas eu à diriger le pays à aucun moment mais ce sont bien les auxiliaires du colon qui ont hérité de l’Etat colonial et ce depuisCoppolani jusqu’à ce jour.

Pour preuve si besoin était, la principale revendication des nationalistes arabes est la langue arabe et celle du colon reste après plus de cinquante ans d’indépendance la seule véritable langue officielle du pays.

L’arabe se porte mieux au Sénégal et connait une véritable promotion depuis l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall.

A voir comment la situation de l’arabe s’améliore au Sénégal voisin , on ne peut qu’être confiant dans la promesse qu’il a faites aux électeurs sénégalais qu’il sera le dernier président qui ne parlera pas l’arabe.

Macky Sall a aussi instauré le Baccalauréat Arabe sans que cela ne provoque des remous bien au contraire cela a été bien accueilli contrairement à la décision de Feu Ould Daddah en 1966 lorsqu’il introduisit l’arabe comme matière dans l’enseignement secondaire tout en continuant à enseigner toutes les autres disciplines en français.

La décision de Macky Sall a été bien accueillie par les sénégalais mis à part des groupes déracinés de francophones et afrophobes qui ne pouvant déclarer leur hostilité à cause du poids des confréries soufies, ont dirigé leurs venins contre le Président l’accusant de donner tous les pouvoirs à son ethnie Poular.

Une seconde décision courageuse du Président Macky Sall a été de permettre aux diplômés arabisants de travailler dans l’administration et de ce fait à partir de cet acte l’Arabe devient une langue de travail au Sénégal au même titre que le Français.

L’arabe devient une langue importante au Sénégal voisin dont les héritiers du colonialisme et chantre de la francophonie qualifie l’arabe de langue des poulars.

Rappelons-nous que Feu Mamadou Dia, premier chef du gouvernement duSénégal à l’indépendance à essayé d’instaurer l’enseignement de l’arabe dans toutes les écoles du pays malgré l’hostilité de Senghor et de la France. Cette décision a été l’une des raisons du coup d’Etat perpétré par Senghor pour le renverser et l’embastiller pendant plus de dix ans.

Les Poulars et leurs illustres cheikhs ont été pour beaucoup dans la propagation de l’Islam en Afrique ainsi que la langue arabe. Ils ont été pour beaucoup dans l’échec de la christianisation des peuples ouest africains par le colonialisme et son église.

Ceux sont des vérités historiques à ne pas oublier et en tenir compte dans toutes les approches concernant le pays et la sous -région.

Il faut aussi tenir compte des changements intervenus chez les dirigeants duFLAM, comment cela ?

Ceux-ci ont changé en comprenant le rôle des Imalzenes à diviser pour mieux régner, l’âge aussi assagit ainsi que les changements dans le pays et dans le monde.

L’exil aussi, vivre loin des siens dans un univers étranger qui te rappelle à chaque instant que tu n’es pas la bienvenue dans un climat islamophobe et raciste. Tout ceci amène à revoir ses analyses.

Dans l’exil beaucoup ont eu à côtoyer des arabes expatriés comme eux qu’ils ont appréciés et ont oublié les agissements peu civilisés et même franchement racistes de certains beïdanes de l’intérieur peu cultivés et victimes de la propagande des régimes des Imalzenes.

Beaucoup des dirigeants actuels du Flam partagent les idées de Feu Mortada Diop pour qui : nous ne défendons pas le français mais nous défendons notre langue et notre culture ainsi que l’arabe.

Cela terrorise bien évidemment le régime des Imalzenes ainsi que les francophones arabophobes BEIDANES.

Les baathistes ont de tous temps essayé de collaborer avec le Flam. En 1987 des rencontres ont eu lieu en prison, et une commission de coordination avait été désignée, regroupant les représentants des deux parties mais Ould Taya sentant la menace, fit transférer les prisonniers pour qu’ils ne puissent continuer à se rencontrer.

L’entente entre les Nationalistes Arabes et les Nationalistes Negro-Africains pouvaient faire des miracles pour le pays.

Pas bien sûr comme le pensait l’ambassadeur de France Pierre la France, qui déclara nous sommes en état d’alerte lors de la nomination de Mohamed Yehdhih Ould Breidleil comme permanent du Secrétariat du CMSN. Il a feint d’oublier que la nomination est à titre personnel et à un poste juste honorifique.

Aujourd’hui en accord avec nos positions antérieures envers cet important acteur national ,vu que les dirigeants du Flam sont rentrés au pays , ont été reçus par le Président Mohamed Ould AbdelAziz ainsi que par toute la classe politique en plus de leur renoncement à certaines positions prises dans le passé et leurs engagements à respecter les lois et règlements en vigueur en matière d’activités politiques,

-Il nous semble de l’intérêt de la consolidation de la démocratie de les autoriser à exercer leurs activités politiques, de présenter leur programme aux électeurs pour que le peuple choisisse en connaissance de cause.

La conclusion est que tous les régimes des Imalzenes depuis l’indépendance ne veulent pas que de l’image stéréotypée qu’ils ont créée, véhiculée sur les nationalistes arabes et négro-africains ne tombe et que le peuple reste prisonnier de cette mise en scène.

Le Colonel à la retraite à essayé dans son dernier article de faire barrage à l’entente entre les différentes composantes de notre peuple, de me prêter des dires et même de me faire dire le contraire de ce que j’ai dit. Il a essayé d’attirer l’attention sur le « rôle prêté  » aux baathistes dans l’appareil d’Etat par les services des Moukhabaratt.

Ces services qui sont la voix de leur maître essayent de faire peur à chaque composante en amplifiant à l’extrême le danger imminent que représente l’autre, ceci dans le souci de faire perdurer la vie d’un pouvoir illégitime souvent.

Tout ceci ne marche plus car le mensonge a trop duré et il n’est plus accrocheur.

En relatant les faits sur les évènements de 1989, le Colonel a oublié sciemment de mentionner les atrocités qu’ont subis un demi-million de mauritaniens arabes qui ont été expulsés, n’ont reçu aucune indemnité et ne sont pas retournés auSénégal pour récupérer leurs biens.

Oublier non, le colenel n’a pas oublié mais aujourd’hui on lui demande d’attiser la haine des Poulars envers les arabes et demain peut-être lui ou un autre on lui demandera de faire de même avec les arabes en leur faisant croire que les Poulars vont les empoisonner en mettant du poison dans les conduites d’eau ( cela a été propagé par les services de renseignement en 1989) , les tuer eux et leurs enfants.

Aujourd’hui le Colonel a pour mission de dire aux poulars attention aux nationalistes arabes ce sont eux votre problème ils veulent vous arabiser vous faire oublier votre culture.

Ils oublient, le Colonel et ses commanditaires, que les poulars connaissent l’arabe depuis mille ans et que celle-ci n’a pas été gommé de leur culture et de leur civilisation.

Non à la langue du colon, non aux francophones ignorants du français, responsables des massacres, véritables génocidaires contre des populations paisibles, vous serez juges pour vos crimes.

Les patriotes et nationalistes arabes mauritaniens n’ont jamais dans leurs déclarations écrites ou verbales porté atteinte ou appeler à porter atteinte aux frères négro-africains dans leur intégrité, dans leurs droits de citoyen de ce pays dont le premier est d’enseigner leur langue à la place de celle du colon.

Les nationalistes arabes ont compris très tôt qu’une guerre civile n’est pas une opération de gagnant et perdant mais au contraire toutes les parties qui sont perdantes car elle sera la fin du projet de l’Etat national moderne ainsi que la stabilité dans cette région.

A chaque fois que pointe à l’horizon des lueurs d’espoir de vivre en harmonie entre toutes les communautés, le colonialisme et ses agents locaux redoublent d’effort pour assombrir le ciel.

Ils reviennent avec le génie malfaisant du colonialisme français et sa mission civilisatrice ainsi que son vocabulaire de pacification. Les résistants sont des brigands, toute entente de vivre en commun de nos populations est un danger à combattre. Il faut semer la division et la suspicion entre les communautés.

Notre histoire, notre désir de vivre en harmonie dans un pays libre est sacré.

Nous sommes capables de défendre nos valeurs, de défendre notre droit d’avoir notre propre lecture de notre histoire et même de la réécrire par le sacrifice qu’elle mérite s’il le faut.

L’histoire de l’Etat moderne n’est pas l’histoire du pays profond, ni celui de cette coexistence qui a régné entre toutes ses composantes.

L’histoire de cet Etat est celle d’un Etat créé par la France pour ses supplétifs et totalement étranger à l’histoire de la société qui l’a précédée, c’est plus une histoire avec des racines françaises pour une « élite » autochtone crée pour servir les desseins de la métropole.

Toute lecture des événements historiques modernes du pays qui ne prend en compte que celle de l’Etat moderne sera une lecture incomplète si elle ne tient pas en compte de l’histoire de la société, qui l’a précédée ; celle- ci reste incontournable car elle reste plus solide et plus ancrée.

L’Etat reste une greffe qui n’a pas encore pris et la société a plus de mille ans de coexistence. Durant cette longue période, ou les tribus arabes se combattaient entre elles, aucune guerre n’a été livrée contre les voisins négro-africains pour les arabiser ou les obliger à changer de langue pour l’arabe.

Au contraire la langue arabe et la religion l ‘Islam ont été des biens communs partagés par tous et qui étaient des vecteurs d’entente et de paix.

Nouadhibou, le 30 Août 2015
Ahmed Vall Ould Chein alias Devali
vallcheine@gmail.com

Source : Ahmed Vall Ould Chein