Après la création d’un tribunal spécialisé de lutte contre l’esclavage, la ministre de l’Action sociale persiste que toute amélioration de la situation de la femme passe par tout texte juridique respectant la Charia. Ces offensives du gouvernement sont considérées par les observateurs comme une instrumentalisation derrière laquelle se cache une justice à deux vitesses et des financements extérieurs.
C’est la course contre la montre pour le gouvernement mauritanien à moins de cinq mois de la présidentielle pour mettre des bouchées doubles sur les deux points les plus sensibles de ses actions prioritaires : l’esclavage et la violence faite aux femmes. Si la création d’un tribunal spécialisé de lutte contre l’esclavage vise une amélioration du fonctionnement de la justice, celle de la situation de la femme passe également par des textes juridiques respectant la Charia. Concrètement c’est la justice qui est pointée du doigt par les observateurs au regard de l’application des lois criminalisant l’esclavage qui piétine depuis 2019 et les droits de la femme timidement reconnus et sous la pression des islamistes même au niveau du parlement où la loi contre la violence faite aux femmes est contestée par une majorité divisée.
Mais en donnant la priorité aux textes de la loi islamique, le gouvernement laisse penser qu’il n’est pas à l’écoute des souffrances des familles et les victimes de viol, un crime qui suscite des polémiques au sein de la société civile et des associations féminines et droit de la femme. En réalité ces deux dossiers sont instrumentalisés par le gouvernement pour avoir des financements des Nations-Unies du PNUD et de l’UE.
Le 25 mars 2024
Cherif Kane
Source : Kassataya