La fête de l’indépendance c’est aussi la fête des haratines

La fête de l'indépendance c'est aussi la fête des haratines.

Quel honneur et quelle chance que la Mauritanie soit peuplée à côté des autres composantes de ces braves et valeureux citoyens que sont les haratines…partageant la même culture et les mêmes paradigmes sociaux que les beydanes leurs frères….

Cette fraternité a néanmoins été trahie par des siècles d’esclavage déshumanisant et humiliant….63 ans après l’indépendance…nous vivons toujours les séquelles de cette tare et nous en vivons même des cas, certes isolés, mais des cas tout de même.

Ces valeureux fils et filles de ce pays méritent de notre part respect, considération et reconnaissance…car à tous les niveaux de notre société, de la République , dans tous ses rouages…ils sont les moteurs essentiels de sa force et de son indépendance….

Ce que je regrette profondément c’est que nous en soyions encore à parler d’eux et de nous, à parler de composantes, d’ethnies, de castes….Mais la Mauritanie est toujours ainsi faite 63 ans après l’indépendance….Bonjour tristesse.

Il est temps que nous prenions conscience que l’ère de briser les complexes et les chaînes est arrivée….Qu’il nous faut faire le sursaut idoine pour créer les conditions nécessaires en vue de faire régner l’égalité des chances, de rendre justice aux haratines, de les considérer comme un des piliers du développement de ce pays et desserrer tous les étaux moraux et matériels qui freinent leur force d’action et leur génie créateur….

Je crois personnellement que cela passera par l’école principalement, par l’ouverture d’un vaste mouvement de participation à la prise de décision et par l’offre généreuse car non calculée de chances dans le domaine des affaires…

Il y’a lieu également de lancer une opération generalisée d’habilitation des haratines des zones les plus vulnérables et éviter les échecs du passé. Il y’a surtout lieu de rompre avec les attitudes et comportements anachroniques qui nous plombent dans un passé en totale antinomie et dichotomie avec les réalités et les exigences du présent.

Certains allergiques à toute évocation de cette question surtout par un beydane sursauteront ou feront la moue….C’est justement la preuve que nous sommes encore en déphasage par rapport à l’urgence d’éradiquer cette tare, ce frein social.

Bonne fête de l’indépendance.


Le 28/11/2023
Imam Cheikh
Source : Cridem