En assurant aux électeurs la surveillance électorale et en se faisant l’écho de l’engagement de la volonté politique des autorités à veiller au respect de la neutralité de l’administration, la commission nationale des droits de l’homme (CNDH) emboîte le pas du conseil constitutionnel qui mandate des juges comme observateurs des élections du 13 mai prochain.
Ce sont deux institutions de la république qui se confondent avec le pouvoir malgré l’indépendance affichée surtout par la commission nationale des droits de l’homme. Les observateurs s’interrogent sur une organisation nationale qui tourne le dos au passif humanitaire qui concerne des milliers d’hommes de femmes et d’enfants, veuves et orphelins des 28 soldats assassinés en 1991 par l’armée à la base militaire d’Inal.
C’est la complicité de son silence avec l’Etat qui est pointée du doigt. Et également le règlement de l’esclavage en Mauritanie où la CNDH est en première ligne pour le gouvernement pour la dénonciation des cas les plus flagrants pour l’application des lois qui existent depuis des décennies. Et l’omniprésence dans les médias est considérée comme la partie émergée de l’iceberg pour la transparence des élections du 13 mai prochain.
En s’affichant comme une roue de secours à l’Etat, la CNDH emboîte le pas du constitutionnel qui a fait le choix pour la première fois de sortir de sa réserve pour mandater des juges pour l’observation des élections. Et pourtant l’opposition avait demandé la mise en place d’un observatoire national indépendant pour la transparence des élections. Cette instrumentalisation est de nature à tromper l’opinion publique qui n’est pas dupe que la neutralité de l’administration est un simple vœu pieux.
Le 02/05/2023
Cherif Kane
Source : Kassataya