Déterminer l’identité haratine ! Par Ethmane Ould Bidiel

O.D.H MauritanieCertains n’hésiteront pas sûrement à s’en prendre à toi, Monsieur Maham. Mais rappelle-toi qu’ils s’en sont pris à nos aînés, tes aînés, qui ont osé bousculer les forces occultes de l’obscurantisme séculaire résolument décidées à usurper le destins des hommes fallacieusement asservis au nom du Saint Islam, Allah et son prophète. Que dit le proverbe? Il est sans appel: « Le chien aboie, la caravane passe. » Et de l’autre (je ne m’en rappelle plus du nom) de dire « Si tu t’arrêtes à chaque fois que tu entends un chien aboyer, tu n’arriveras jamais au bout de ta route. Alors laisse les gens te juger, dire du mal de toi, parler derrière ton dos car c’est là leur place, derrière toi… Le mépris des autres n’affecte pas ta valeur devant Dieu… » C’est ce qu’ont pris nos pionniers devenus aujourd’hui non seulement nos icônes à nous mais des leaders à l’échelle nationale traites de patriotes après avoir été au ban des accusés, pourtant sans jamais changer de cap ni de discours!
Ils t’en voudront, les aigris et haineux, parce qu’en daignant aborder la question d’ « IDENTITÉ HARATINE » tu franchis, ma foi, le rubicon. Tu brises les tabous parce que chemin faisant la mémoire collective saupoudrée d’imaginaire fabuleux et affabulations tolère tout aux H’ratin sauf ÊTRE parce que l’identité révèle tous les secrets insoupçonnés et libère des plombs.
D’autres, quant à eux, craignant ton courage qui frise la témérité ne démystifie le véritable tabou. Ainsi ont-ils tours oeuvré sans répit à éviteront de nous aborder sur ceux terrain. Pas question d’en débattre parce qu’à défaut de pouvoir bâillonner ta génération de jeunes anticonformistes, très informée et convaincue pour céder aux inepties, la meilleure solution serait, à leurs yeux, le silence et la sourde oreille.
Il nous incombe, nous autres qui avons pris sur nous-mêmes le devoir de mener les fouilles et d’exhumer les ossements sciemment enfouis dans les abysses de l’inconscient pour que nul ne puisse les  interroger de peur que la vérité de L’ÊTRE PLURIEL que tu es, que je suis et que nous sommes, cette IDENTITÉ NÔTRE à laquelle nos ennemis souhaitent l’étiolement, l’essoufflement et la disparition; il nous incombe d’agir car seules les actions pèsent.
Dans la guerre de leadership des pachydermes nationaux que nous suivîmes longtemps en Goliath on s’évertuait à nous faire insidieusement croire que la Mauritanie était bâtie (ou en train de l’être) sur un socle de la citoyenneté. Mais sommes-nous vraiment si naïfs au point d’intérioriser à jamais une telle ânerie?
Dis leur, cher frère que les bases du partage du pouvoir et ses corollaires se sont faites sur fond Communautaire. C’est un secret de polichinelles tant les souvenirs du congrès d’Aleg qui n’a pas encore soufflé ses soixante-dix sont encore vivaces tout comme ses effets malencontreux dont nous sommes les seuls à nous brûler de leurs bûchers…
Il vous revient et nous aussi de jouer nos partitions étant entendu que la génération de nos pères fondateurs ont joué les leurs. En effet, c’est grâce à eux que nous regardons aujourd’hui en face tous nos de négateurs et les ennemis de l’égalité à jamais nargués et profondément hantés par notre existence, nous qu’ils ont crus éprouvés voire anéantis par des siècles d’assimilation, d’aliénation, de déculturation et d’acculturation, phénomène d’extinction qui nous ont beaucoup et si longtemps tiré très bas, au plus profond des abysses de la chosification.
En dépit des moyens de combat disproportionnés de la génération d’avant-garde opposée aux forces grandissimes des régimes doublés de constellations de nébuleuses organisées en système d’ordre statutaire, bons nombres d’objectifs fixés par ELHORE sont devenus à tous égards une réalité incontestable.
Certes pour une question de priorité, les problèmes liées aux affaires politiques et sociales et économiques ont pris le devant sur la question identitaire à laquelle ces pionniers ont néanmoins accordé une place de choix dans la charte historique d’ELHORE.
C’est pourquoi, je n’étais pas surpris du retour en surface du débat autour de l’identité posée avec beaucoup d’acuité par les jeunes générations de toutes obédiences.
D’ailleurs j’inscris toutes les insultes proférées les plus récentes y comprises ainsi que toutes la récurrence des attaques venant de partout comme une réaction justifiant le niveau de la peur des forces conservatrices de plus en plus habitées par la peur de perdre le semblant équilibre sur lequel était bâti les rapports de forces tacites.
L’ignorance de ce que nous sommes tout comme l’ensemble des complexes y afférents pouvant malencontreusement impacter la nature de nos choix et revendications éventuels sont désormais du passé. Cela, il faut le croire, est complètement derrière nous.
C’est si vrai que grâce à nos études pluridisciplinaires et autres recherches en langue, culture, sociologie, histoire, anthropologie, ethnologie, non seulement nous sommes prédisposés à aborder ce sujet mais nous disposons en plus de tant de réponses niant en bloc toutes les inepties que de pseudo lettrés aux versions fallacieuses ethnocentriques, prétentions aux relents de suprématie légués à leurs descendant en vue de perpétuer l’ordre par ascendance.
Alors inutile de vous dire que nous n’attendons rien de personne. Car la locomotive est en marche depuis des décennies avec des thèses de doctorat sur l’IDENTITÉ H’ratin (Dr Al Arby Ould Saleck, Dr Mahmoud Lallah Ould Birama, etc), mais aussi les mémoires universitaires dont j’ai une trentaines, sans parler des publications et revues de recherches auxquels beaucoup d’entre nous ont contribué volontiers.
Et c’est nous-mêmes et nous seuls à qui revient de déterminer notre IDENTITÉ PROPRE, AUTHENTIQUE ET PROFONDÉMENT ASSUMÉE.
 Ethmane ould Bidiel