Rappelons-nous au temps d’Aziz, pourquoi Messaoud ould Boulkheir, s’est porté candidat, en premier, pour participer au dialogue et a même invité Ould Daddah à y participer aussi.
Ould Boulkheir a senti les avantages personnels qu’il pourrait tirer d’Aziz avant son départ en jouant sur le registre des garanties et des compromissions.
En effet, Messaoud Ould Boulkheir a depuis longtemps perdu au contact du pouvoir, son étoffe de militant, il est devenu un « opportuniste » politique.
Qui ne se rappelle-pas du retournement de veste dans son alliance avec Ould Daddah lors des élections de 2007, rejoignant le camp des militaires ?
Qui ne se rappelle-pas son maintien à la tête de l’Assemblée nationale après le coup d’Etat d’Aziz alors que c’est le président légal et légitime Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui l’avait placé là (poste qu’il ne devait qu’à son alliance et non pas au nombre des députés de l’APP élus à l’Assemblée).
« Si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument », à cette réflexion de Lord Byron nous pourrions ajouter que le confort est aussi corruptible que le pouvoir.
Ould Boulkheir, s’est trop habitué au confort des perchoirs des institutions de la République pour daigner en descendre. Le militant s’est dénaturé au contact des militaires en bas de soie.
En effet, ould Boulkheir a montré lors de ses récents « emplois » (en tant que Président de la chambre des députés et du Conseil économique et social) ce que l’immobilisme veut dire.
Nous nous rappelons que durant les 15 mois au perchoir il n’a pas pipé un seul mot. A telle enseigne d’ailleurs que tout le monde se demandait où il était passé ?
Il n’est sorti de son mutisme qu’à l’occasion de sa villégiature au Maroc où il a failli déclencher un incident diplomatique avec l’Algérie. Que faisait-il durant ces quinze mois ? Il s’encensait dans sa demeure à coup de courtisans et d’abondance, alors que le pays souffrait la cherté de la vie et les émeutes à l’Est.
Ce mutisme, dont il n’était sorti, à l’époque, qu’après le 6 Août 2008, est révélateur d’une personnalité qui ne semblerait chercher à travers sa course politique que le bien-être personnel et les avantages qu’elle peut tirer de son accession aux hautes responsabilités.
Et le voilà qu’il recommence. Son appel, aujourd’hui, à un quelconque dialogue avec Ghazouani, n’est que l’expression, encore une fois, de l’attitude d’un vieux militant qui ne pense plus qu’à son confort et la compromission avec le pouvoir.
Ainsi après plus de dix ans de silence, sous le règne de Aziz, le voilà qui lance des cris d’alerte. Insultant invectivant, dénonçant et se présentant somme le rédempteur de ce monde.
Lui qui, jusque-là, dormait sur ses lauriers….
Le voilà qui traite Ghazouani de « brebis », qui dénonce la situation socio-économique insoutenable, comme s’il débarquait d’une autre planète ou comme si elle n’existait pas depuis des dizaines d’années.
Mais que cherche-t-il ? Un autre perchoir institutionnel permanent (l’A.N encore ou le CSA ou pourquoi pas une ambassade , un Ministère…). Qu’importe pourvu qu’il y trouve à boire et à manger à satiété, loin des adwabas et de la misère. Ou au moins perdurer à son perchoir actuel.
Messaoud ne veut rien d’autre que négocier avec Ghazouani et offrir en contrepartie des garanties comme il l’a fait pour Aziz : son silence et son immobilisme en contrepartie de quelque poste juteux où il pourra continuer son sommeil de velours sur le dos des harratines.
Messaoud en invectivant Ghazouani, et appelant au Dialogue (négociation marchande), prouve une chose : c’est qu’il n’est pas un leader des harratines et que l’APP ne représente pour lui qu’un tremplin formel pour le pérenniser dans ses privilèges.
Négocier avec Ghazouani pour des privilèges est une carte qu’il va jouer jusqu’au bout…la cause des harratines est, depuis des décennies, un pis-aller.
Pr ELY Mustapha