Ould Rayess remplace Yemhelhe mint Mohamed à ce poste qui siégeait jusqu’à décembre 2021. La Mauritanie a ratifié cette Convention le 13 décembre 1988 mais elle n’a toujours pas accepté de signer les procédures de plaintes individuelles.
Vadili, un agent étatique actif dans la conception et l’exécution des exactions extrajudiciaires et déportations massives des noirs en 1989 ?
Rappelons qu’en 1988, Vadili Ould Rayess était le directeur de la synthèse du ministère de l’Intérieur et de la communication où il travaillait sous les ordres de Gabriel Cimper alias Djibril Ould Abdallahi, l’un des cerveaux des exactions extrajudiciaires et des déportations massives des négro-mauritaniens dans les années 89-91. Administrateur au ministère de l’Intérieur à l’époque, Vadilli Ould Rayess jouait le rôle de pivot durant toute cette période au cours de laquelle des organisations internationales des droits humains accusaient la Mauritanie de procéder à “l’épuration ethnique”.
À l’annonce du décès de Djibril Ould Abdallahi en janvier 2021, Ould Rayess a révélé qu’il l’avait chargé d’effectuer une simulation sur un éventuel conflit entre la Mauritanie et le Sénégal. L’objectif, écrivait-il, c’était de prévoir les conséquences de la fermeture des frontières des deux pays à savoir leur impact sécuritaire.
Ainsi, effectivement, au déclenchement des événements de 1989, plus de 200 villages peuls de Mauritanie du Trarza seront déportés vers le Sénégal. Entre 2007 et 2012, 24 000 personnes ont été rapatriées à la faveur d’un accord tripartite entre le Sénégal, la Mauritanie et le Haut-Commissariat des Nations unies (HCR).
Selon Vadili Ould Rayess, les déportés se seraient installés seulement dans la zone entre 1966 et 1988. L’ex- directeur de la synthèse considère qu’ ” une stratégie de repeuplement” aurait été menée sans indiquer par qui et comment.
Selon lui, un journal officiel de la République Française en 1917 avait répertorié 36 villages négro-mauritaniens tout au long de la rive droite et qu’un rapport sécret établi en 1966 par le ministère de l’Intérieur recensait 79 localités habités par les communautés négro-mauritaniens.
Tout porte à croire que l’actuel représentant de la Mauritanie auprès de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale nie l’antériorité et la présence des négro-mauritaniens au niveau de la rive droite du fleuve particulièrement dans la région du Trarza.
12 ans au service d’Abdel Aziz
Vadili Ould Rayess est connu, aussi pour avoir conseillé, pendant 12 ans l’ancien président de la République Mohamed Ould Aziz, actuellement en procédure de mandat de dépôt préventive. Il l’a soutenu, notamment dans son projet de modification constitutionnelle en 2017, lequel est à l’origine du changement des symboles de l’État ( l’hymne national et le drapeau) ainsi que la dissolution du Sénat.
Présenté par Abdel Aziz lui-même comme un juriste compétent, il avait publiquement défendu le projet de tripatouillage de la constitution pour un troisième mandat.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme doit revoir son baromètre de mesure de la moralité de ses experts.
En effet, selon la Convention onusienne, les 18 experts sont choisis par les États pour siéger au Comité des experts conformément à ” leur haute moralité et leur impartialité”.
Car membre du conseil national du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR), Vadilli Ould Rayess fustige aujourd’hui le règne d’Abdel Aziz et se positionne comme porte-parole de l’actuel régime après l’avoir servi. Et sous le règne d’Abdel Aziz, la discrimination raciale a connu son apogée avec l’instauration d’un recensement biométrique qui a rendu des milliers de noirs mauritaniens apatrides.
Tout dernièrement, Vadilli Ould Rayess a accusé, en direct sur une chaîne de télévision étrangère, le président du parti Ribat, Saad Ould Louleid, soutien politique d’Abdel Aziz d’ “espion corrumpu”. Selon lui, ” l’État mauritanien l’avait acheté pour inflitrer l’opposition radicale”.
La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale est une convention des Nations unies, entrée en vigueur le 4 janvier 1969. Cette convention engage ses signataires à supprimer toute discrimination raciale, ségrégation raciale ou apartheid et à promouvoir la compréhension entre tous les peuples. Adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, elle a été ouverte à la signature des États le 21 décembre 1965 et est entrée en vigueur le 4 janvier 1969. À ce jour, 179 pays ont ratifié cette convention, dont la Mauritanie en 1988.
La rédaction
Source : Rmi Info (France)